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7 conseils pour réussir avec les ETF

7 conseils pour réussir avec les ETF




Le succès des ETF à travers le monde a maintenant largement dépassé le simple effet de mode. Comme l’indique l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) : « Depuis les années 2000, leur attrait ne cesse de croître auprès des investisseurs »1. En effet, ils prennent irrémédiablement des parts de marché aux fonds mutuels classiques du fait des nombreux avantages qu’ils représentent : accès à de multiple marchés, transparence et bien sûr frais réduits et absence de plafonds minimaux ou de droits d’entrée.

Paradoxalement l’AMF indique aussi qu’« une minorité de Français juge sa culture financière suffisante »2. Les Français sont « près de 75 % à considérer qu’ils n’ont pas ou peu de culture financière ». En réponse nous pensons que les ETF représentent sans doute une excellente manière de s’initier à la Bourse du fait de leur diversité intrinsèque, qui limite mathématiquement le risque, et de leur approche thématique : secteur, région, or … etc.

Pour oser démystifier la Bourse et se convaincre de la pertinence de l’investissement mobilier, citons une des conclusions du célèbre économiste Français :

«[Pour les 1 % les plus riches…] les actifs financiers et professionnels dominent nettement les biens immobiliers3. » 

– Thomas Piketty

Il y a sûrement une raison à cela …

Voici nos 7 conseils pour bien démarrer avec les ETF

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Soyez convaincus avant d’investir en ETF

Comme pour tout projet, toute entreprise, il est nécessaire de croire au bien-fondé de l’initiative : finalement pourquoi investir dans les ETF, plutôt que dans un OPCVM classique via un produit de banque d’agence par exemple ?

La réponse se trouve à 2 niveaux :

  • Le coût du support : les frais annuels moyens des ETF en Europe se situent à 0,33 %4, contre environ 2 % pour les fonds mutuels classiques. Cette différence importante est entre autres expliquée par un salaire moyen de plus de 190 000€ par an dans le secteur de la gestion d’actif. De par leur gestion passive (automatisée) et les économies d’échelle, les ETF réduisent organiquement et drastiquement les coûts de gestion.
  • Le niveau de performance : les gestionnaires de fonds actifs font très souvent moins bien que leur indice de référence. L’étude SPIVA de Standard & Poors, mais aussi le Active/Passive Barometer de Morningstar5 montrent que moins du quart des gérants font mieux que leur indice de référence sur 10 ans.

Ces informations, une fois quantifiées, peuvent représenter une réelle source de motivation, car l’action du temps sur l’intérêt est bien connue :

« La force la plus puissante de l’univers est l’intérêt composé. » 

– Albert Einstein

En effet, si l’on considère un investissement simple, où le capital de départ est de 100 000€, auquel on ajoute 5 000€ chaque année : au bout de 20 ans, la différence entre un placement à 5 % et à 7 % par an représente une somme de plus de 143 000€. En considérant qu’il faut dédier initialement une vingtaine d’heures pour bien comprendre les grands principes et le marché Euronext des ETF, cet investissement en temps représenterait virtuellement un « gain » à 7 000€ de l’heure.

Ce type de raisonnement peut aider à quitter la « zone de confort » des produits d’agence, qui ont certes l’avantage de déresponsabiliser l’investisseur, mais à un prix important et souvent méconnu.

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Faites vos devoirs avant d’investir en ETF




L’expression anglaise do your homework prend ici tout son sens. Il y a un minimum de connaissance à acquérir avant d’investir dans les ETF, mais certainement pas plus que pour un investissement immobilier maîtrisé.

Au XXIème siècle, l’accès à l’information n’a jamais été aussi simple : pourquoi ne pas en profiter plutôt que de pointer du doigt la surinformation ? Google reste un très bon outil mais il est vrai que l’essentiel de l’information ETF reste anglophone. On trouve plus de 2 000 ouvrages traitant des ETF sur Amazon USA, contre une dizaine dans la partie francophone.

Cependant, pour ceux qui ne maîtrisent pas encore suffisamment la langue de Shakespeare, de nombreux sites abordent le sujet en français, en particulier les sites des émetteurs d’ETF français comme Lyxor et Amundi, respectivement Société générale et Crédit Agricole.

Voici une liste non-exhaustive de sites francophones qui traitent des ETF et pourront vous aider à  débuter sans contrainte de langue :

Type Site titre/contenu
Institution AMF Comprendre les ETF avant d’investir
Emetteur Amundi Fondamentaux des ETF
Emetteur Lyxor Comment choisir un ETF
Emetteur ishares Guide des ETF
Forum Devenir rentier Nombreuses discussions sur les ETF
Fil d’info Etf world News quotidiennes et institutionnelles

Pour compléter, ajoutons bien sûr tous les dossiers sur les ETF du Café de la Bourse disponibles au sein de la section produits financiers. Tous ces sites vous permettront d’aborder sereinement les caractéristiques clés des ETF :

  • l’indice suivi ;
  • les particularismes Leveraged et Short ;
  • l’éligibilité PEA ;
  • la gestion et comptabilisation des dividendes ;
  • la tracking difference ;
  • le spread et la liquidité ;
  • les frais : TER en anglais ou TFE en français ;
  • la réplication : synthétique ou physique.
Consulter également notre article Comment investir avec des ETF, ETP, ETN, etc.

Investissez dans les ETF avec la loi de Pareto




Pour rappel le principe de Pareto est uniquement déduit d’observations telles que :

  • 80 % du chiffre d’affaires est généré par 20 % des clients ;
  • 80 % des clients n’utilisent que 20 % des fonctions d’un produit ;
  • 80 % de la valeur provient de 20 % des efforts ;
  • etc.

De la même façon, on peut estimer que 80 % de la complexité des ETF provient de 20 à 30 % d’entre eux. Il peut donc être très utile dans un premier temps d’écarter ces 80 % de complexité en se concentrant sur les ETF les plus simples à comprendre et à maîtriser.

Privilégiez les grands indices boursiers

Les ETF suivent des indices boursiers qui sont parfois exotiques, voire spécifiques à un seul ETF. Préférez d’abord les grands indices connus, mondiaux ou locaux, tels que le EURO STOXX 50, le CAC 40, l’or, les obligations Barclays Bond et bien sûr la suite classique MSCI régions et secteurs (World, Asia, Healthcare, Energy …) dont les composants et les historiques sont publiés gratuitement depuis parfois des dizaines d’années et régulièrement commentés.

Écartez les ETF Short et Leveraged

Les ETF Leveraged et Short (ou inverse) vont entraîner une érosion du capital initial en raison du « beta-slippage », quelle que soit la direction du marché si la tendance n’est pas franche. Ils correspondent aux besoins d’investisseurs avertis uniquement.

Concentrez-vous sur les ETF aux encours importants

Sans être synonyme, l’encours est corrélé à la liquidité et donc au spread, soit la différence de prix entre acheteurs et vendeurs. Les ETF ayant des encours inférieurs à 100M€ s’échangeront statistiquement plus rarement sur la Bourse, et seront plus chers à acheter ou vendre.

Consulter également notre article Un market maker, c’est quoi ?

Comparez les ETF avec des cours ajustés pour les dividendes

Les ETF peuvent reverser ou non des dividendes. Dans l’affirmative, ils peuvent ensuite choisir de les distribuer (détachement en cash) ou de les capitaliser (intégrés dans l’encours). Difficile de télécharger l’historique des détachements de dividende sur 10 ans pour espérer comparer 2 ETF distribuant et capitalisant. Heureusement, cet exercice d’ajustement du cours pour les dividendes est déjà réalisé par les « cours ajustés » qui servent à calculer les « rendements globaux ». De plus, les frais des ETF sont aussi intégrés dans le cours car ils sont intrinsèques aux ETF. La lecture des performances globales sur la base des cours ajustés intègre donc directement 3 dimensions : le cours, les dividendes et les frais.

Découvrir aussi notre article Qu’est-ce qu’un dividende ?

Choisissez et validez une stratégie d’investissement ETF




Une fois les ETF mieux compris et armé d’une certaine conviction, il faudra définir une stratégie d’investissement. L’erreur habituelle consiste à se fier à la presse quotidienne ou hebdomadaire, et à « essayer » pendant 1 à 2 mois la « tendance du mois ». Aussi un Français sur 2 s’appuie sur sa famille pour prendre des décisions financières6. Le mieux est de penser long-terme, de lire et relire les préceptes de Warren Buffett (qui recommande les ETF) ou de Benjamin Graham, et surtout d’écrire sa stratégie et ses raisons. Ceci permettra d’être plus exhaustif pour s’auto-convaincre, tout en limitant les chances de dévier et de rentrer dans un processus d’achat/vente émotionnel donc potentiellement aléatoire, et surtout peu rentable.

Il existe de multiples manières d’investir en bourse et l’analyse des techniques dépasse largement le cadre de cet article. Cependant on pourra différencier 5 grands types de stratégies, qui peuvent parfois se combiner :

Buy & Hold

C’est la stratégie la plus simple, qui consiste à acheter de 1 à 10 ETF diversifiés et à les conserver pendant plusieurs années. La plus connue est la 60/40 : 60 % d’actions et 40 % d’obligations. Le permanent portfolio préconise 4×25 % d’actions, obligations, or et cash.

Momentum

Le Momentum est une stratégie quantitative qui consiste à sélectionner un bassin diversifié d’ETF et à investir chaque x mois dans ceux qui ont le mieux performé les mois précédents.

Opportuniste

Certaines grandes tendances sociétales diverses sont dégagées et validées pour déclencher un investissement approprié. On peut par exemple penser que « les riches deviennent toujours plus riches » et décider d’investir dans le luxe ou … l’armement, à très long terme. De la même manière, on peut penser que le XXIème siècle sera celui de l’Afrique et investir dans l’ETF Pan Africa (PAF).

Stratégie Value

Cette stratégie consiste à analyser les bilans des entreprises et à suivre leurs décisions pour repérer les compagnies ou les secteurs sous-évalués et y investir. Certains décident ainsi d’investir aujourd’hui dans l’industrie des énergies renouvelable, accessible facilement via les ETF. Notez toutefois que la stratégie value est particulièrement chronophage.

Stratégie Macro

La stratégie Macro consiste à exploiter les données macro-économiques pour repérer les tendances à grande échelle et investir dans les pays, devises et secteurs prometteurs en termes de croissance. Certains décident aujourd’hui par exemple de se retirer du marché chinois du fait de la complexité de sa démographie (retraites). L’aspect thématique des ETF est ici un grand avantage. Cette stratégie est aussi chronophage.

Un avantage remarquable des deux premières stratégies est qu’elles sont purement quantitatives et peuvent donc se tester sur les années passées. De nombreux outils et sites web permettent ce type de validation sous la forme de Backtests. Choisissez toujours une stratégie qui correspond à votre niveau de compétence et de relation au risque.

Investir en ETF en diversifiant le plus possible




Les ETF sont de formidables outils de diversification puisqu’ils intègrent des dizaines voire des centaines d’actions ou d’obligations. Le STOXX Europe 50 intègre par exemple 50 actions, MSCI Europe environ 430 et 600 pour le STOXX Europe 600. En termes d’actions, la diversification ultime est probablement le MSCI World avec 1 558 constituants en novembre 2021, couvrant 23 pays développés.

La diversification est synonyme de réduction du risque et quelle que soit la stratégie utilisée, veillez à toujours être statistiquement (sur le long terme) investi dans plusieurs entreprises, et idéalement aussi différents secteurs d’activité, classes d’actif et zones géographiques.

Par exemple, pour un investissement long terme sur 5 à 10 ans de type Buy&Hold, se reposer uniquement sur le CAC40 est très risqué. En effet, la règle de pondération par capitalisation fait que plus de 50 % du CAC 40 est investi sur seulement 8 entreprises qui sont de plus toutes françaises : TotalEnergies, Sanofi, LVMH, L’Oréal, Hermès, Kering, Schneider Electric, Air Liquide (Source Wikipédia du 28/10/2020).

Investir dans les ETF en passant des ordres stops suiveurs

Cet outil proposé gratuitement par la majorité des courtiers en ligne est curieusement encore assez méconnu et peu utilisé. Cet ordre permanent, appelé parfois stop loss ou trailing stop, s’accouple à une ligne d’investissement de votre portefeuille (un ETF par exemple) et va revendre automatiquement l’ETF si celui-ci perd x % depuis son plus haut cours précèdent. Cela permet de limiter les pertes en cas de forte chute. Le pourcentage x et donc la détermination d’une « forte chute » restant à l’appréciation de l’investisseur mais correspond généralement à des valeurs comprises entre 10 et 20 % pour l’investisseur moyen/long terme.

On pourra objecter que l’on ne « profitera pas du rebond », après la chute, puisque l’ETF est revendu. Mais ce type d’outil permet de se prémunir des effets de tendances Bear fortes et imprévisibles, mais aussi et surtout d’avoir l’esprit plus tranquille en sachant d’avance que la perte est limitée à disons 15 % « quoi qu’il arrive »7. Ceci est particulièrement valable lorsque l’on part en vacances ou que la tentation de consulter nerveusement son portefeuille ETF est trop grande.

Cet aspect psychologique n’est pas à négliger en particulier lorsque l’on débute. La comparaison avec l’immobilier est ici aussi intéressante puisqu’il est évidemment extrêmement difficile de revendre facilement une maison dans le contexte de chute permanente des prix, comme en Espagne en 2007, où le marché est resté complètement bloqué pendant des années.

Découvrir aussi notre article Comment couvrir son portefeuille

Ne négligez pas la fiscalité des ETF




La question fondamentale de l’enveloppe fiscale devra être étudiée également en plus des aspects purement boursiers. En France, certains supports comme le Plan d’Epargne en Action (PEA) ou l’assurance vie constituent de véritables niches massives de défiscalisation que beaucoup d’épargnants européens nous envient.

Le PEA permet, au bout de 5 ans de détention du plan, de bénéficier d’une exonération de l’impôt sur les plus-values tandis que l’assurance-vie, au bout de 8 ans de détention du contrat et à condition que les encours n’excèdent pas 150 000 euros pour une personne seule et 300 000 euros pour un couple (tous contrats confondus), permet de bénéficier d’une taxation réduite à 24,7 % (7,5 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).

Les assurances vie, s’adaptent vite et de nombreux contrats proposent souvent des dizaines d’ETF, ce qui est suffisant pour une stratégie Buy&Hold voire Momentum sur le long terme, comme alternative à une gestion sous mandat via des OPCVM classiques.

Mais dans le cadre des ETF, c’est surtout le PEA qui est privilégié pour l’instant, avec plus de 180 ETF regroupant plus de 60 Milliards d’€ d’encours éligibles au PEA8.

Cette optimisation fiscale, atteignant pour le PEA 150 000€ de versement, ne doit surtout pas être négligée pour les raisons évoquées plus haut de cumul des intérêts composés. Encore une fois, la comparaison avec la traditionnelle « pierre » est intéressante puisqu’en termes d’immobilier, le bien est exonéré d’impôts au bout de 30 ans seulement, et non 8. Reste le panel de lois défiscalisatrices dont la lecture et la compréhension sont bien souvent plus déroutantes que celle des Documents d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) des ETF.

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www.amf-france.org – Epargne-Info-Service  – Produits & supports d’investissement – Trackers

La LETTRE de l’Observatoire de l’épargne de l’AMF

Thomas Piketty – le capital au XXIe siècle, p 408.

Weigthed average – Deutsche Bank European Monthly ETF Market Review

Morningstar – Active/Passive Barometer March 2021

La LETTRE de l’Observatoire de l’épargne de l’AMF

Sous réserve de liquidité de marché pour l’ETF au moment de la revente.

En novembre 2021 – source : JustETF

Source des images : Freepik

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