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Pourquoi une société veut entrer en Bourse ou sortir des marchés financiers

Pourquoi une société veut entrer en Bourse ou sortir des marchés financiers




Découvrez dans cet article les raisons pour lesquelles les entreprises souhaitent entrer en Bourse et, à l’inverse, pourquoi elles souhaitent parfois en sortir.

Nous nous demanderons d’abord pourquoi une entreprise souhaite s’introduire en Bourse et quels sont les avantages, pour une société, à être cotée en Bourse. Nous analyserons ensuite les raisons qui peuvent motiver une société à se retirer des marchés boursiers et quels sont les avantages à être décotée.

Pour finir, nous reviendrons sur le cas de l’assureur français April qui a quitté la Bourse cette année ainsi que le cas d’Altice (société mère de l’opérateur de télécommunications SFR) qui envisage également de quitter la cote.

Pourquoi une entreprise souhaite entrer en Bourse ?

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La première raison pour laquelle une entreprise entre en Bourse est le souhait de financer sa croissance en dehors des circuits liés aux emprunts bancaires.

L’accès à la Bourse ouvre de nouveaux horizons car les investisseurs privés et institutionnels peuvent y prendre part, sous forme de souscriptions aux actions nouvelles de la société fraîchement entrée en Bourse.

Les capitaux levés permettent ainsi de financer la croissance de la société. Elle peut acquérir de nouveaux actifs, augmenter sa profitabilité, et/ou développer ses produits et services dans son pays d’origine et/ou à l’international.

Outre ces éléments d’ordre financiers, le côté « réputation » est également clé lors d’une introduction en Bourse (IPO). La société est « sous les projecteurs » des investisseurs et sa notoriété augmente.

Plus rarement, une IPO peut être motivée par le souhait d’un renforcement de bilan. Ce n’est donc plus la croissance qui dicte cette catégorie d’IPO mais le désir de consolidation du bilan, avec par exemple une augmentation des capitaux propres et mécaniquement une diminution de la quote-part de l’endettement financier de nature bancaire.

Lire aussi notre dossier complet 12 conseils pour bien débuter en Bourse

Société : les avantages à être cotée en Bourse



Trouver du financement / lever des capitaux : c’est le principal avantage d’une IPO, en particulier pour financer la croissance. En effet, si une société souhaite faire appel à du financement en dehors des banques, les deux principales solutions sont l’IPO ou le financement auprès des sociétés de Private Equity.

Être mieux connue : l’IPO augmente la notoriété des sociétés, aussi bien auprès des investisseurs qu’auprès de leurs partenaires économiques (clients, fournisseurs, etc.)

Renforcer son bilan : notamment en augmentant ses capitaux propres.

Financement des startups : ce type de sociétés a parfois du mal à trouver du financement bancaire du fait de la nature risquée de leurs modèles d’affaires, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies. Ainsi, les investisseurs privés peuvent s’avérer plus souples pour financer ce type de profils.

Davantage de transparence : une fois cotée en Bourse, une société se doit de produire publiquement ses résultats, ses objectifs, partager avec les investisseurs, etc., ce qui peut être un vecteur intéressant de crédibilité et d’attrait pour les nouveaux investisseurs.

Liquidité : être cotée en Bourse permet une meilleure liquidité du capital car les investisseurs peuvent acheter ou vendre leurs actions facilement.

Pourquoi certaines sociétés quittent la Bourse ?

Il peut arriver que certaines sociétés ne trouvent plus leur compte à rester en Bourse, si elles considèrent que les inconvénients à être cotées deviennent supérieurs aux avantages.

En effet, être en Bourse implique des contraintes et des obligations, et surtout, une certaine perte d’indépendance.

Les trois principaux risques inhérents à la cotation en Bourse auxquels une société s’expose sont :

Faire l’objet d’une OPA hostile

La pratique de l’OPA hostile, dite également « OPA non amicale », consiste en la prise de participations conséquentes au capital d’une société sans avoir négocié avec elle au préalable. Elle peut émaner de grands fonds d’investissements, d’autres sociétés, ou plus rarement d’investisseurs privés (particuliers) fortunés.

S’exposer à la spéculation

Les fluctuations des cours de Bourse sont parfois exacerbées comme l’indique par exemple le flash krach de mai 2010 où les actions de très grandes sociétés américaines capitalisant plusieurs milliards de dollars, ont vu leurs cours de Bourse chuter à 0,01 $ de manière éclair.

Les transactions boursières sont aujourd’hui majoritairement effectuées par des algorithmes programmés par des « quants » (traders spécialisés en finance et en programmation). Bien que cela apporte de la liquidité aux marchés boursiers, cela les expose également à des phases spéculatives exacerbées pouvant repousser certains investisseurs.

La mission première de la Bourse, qui est de permettre aux investisseurs d’accompagner les sociétés dans le temps en prenant part au capital, n’est alors plus respectée.

La Bourse tend alors à devenir un terrain spéculatif, permettant aux traders haute fréquence de générer des millions en achetant et en vendant les actions en quelques millisecondes.

Le trading à haute fréquence peut même provoquer une volatilité totalement décorrélée des fondamentaux des sociétés pouvant les fragiliser.

Cette discipline du gain à très court terme est donc néfaste pour la société et peut repousser les investisseurs / actionnaires en place.

Consulter aussi notre article Trading : comment devenir un trader Bourse ?

Être victime d’un fonds activiste

Le fonds activiste, est un type de fonds d’investissement qui n’a pas forcément une vocation d’accompagnement de long terme de la société dans laquelle il investit. Sa pratique consiste à prendre une part suffisante au sein d’une société (pouvant être faible mais donnant accès à certain pouvoir décisionnel) pour laquelle il estime que le management peut être remis en cause afin d’en améliorer l’efficience et donc mécaniquement la profitabilité de ladite société. Par ce biais, une plus value rapide est envisagée et le fonds activiste encaisse ses gains.

Cette pratique peut être très déstabilisante car elle remet en cause le modèle économique d’une société même si celui-ci est déjà profitable, les fonds activistes en veulent davantage.

Ainsi, le fait de vouloir quitter la Bourse permet de se protéger de ces trois principaux risques.

Sortir de la Bourse : les avantages pour une société à ne plus êtres cotée

En complément de la disparition des trois principaux risques suscités, d’autres avantages sont liés à une sortie de la cote tels que :

Une hausse de la latitude du management : les investisseurs étant plus stables une fois la société sortie de la Bourse, le management (la direction) est plus libre dans sa politique.

Une diminution des obligations légales et réglementaires inhérentes à la cotation en Bourse : l’ensemble des publications réglementaires liées aux marchés financiers (publication de résultats, d’objectifs, etc.), les communications obligatoires auprès des investisseurs, le recours au droit de vote, etc. sont allégés. La plupart des données peuvent rester confidentielles.

Une sortie des « radars » de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) : une fois redevenue privée, la société sort du champ de surveillance de l’AMF et des organismes de régulation des marchés boursiers.

Sortir de l’exposition des analystes : dans le même esprit que les fonds activistes, les analystes peuvent émettre des recommandations sur la politique de gestion de la société cotée. Son indépendance stratégique est donc retrouvée une fois en dehors des marchés boursiers.

En conclusion, quitter la Bourse peut être avantageux si la société estime que sa perte d’indépendance est trop forte. Mais cela n’est pas toujours possible car cela nécessite d’avoir les moyens d’effectuer le rachat des parts des investisseurs en place (leurs actions). En outre, la société ne pourra plus faire appel aux financements issus des marchés boursiers mais devra, si besoin, faire appel aux banques ou aux marchés de la dette obligataire.

Afin de procéder à une OPR (Offre Publique de Retrait), l’initiateur doit détenir un minimum de 90 % du capital et des droits de vote de la société.

Consulter aussi notre article Finance : qu’est-ce qu’une obligation ?

April : exemple d’une société qui a quitté la Bourse




April est un groupe d’assurance français créé en 1988, spécialisé dans les contrats d’assurance santé/prévoyance (deux tiers de son chiffre d’affaires) ainsi que dans les contrats d’assurances dommages, emprunteurs, professionnels, et pour les entreprises. Son siège social est situé à Lyon. Elle est présente dans 22 pays et compte 3 500 collaborateurs.

La croissance du chiffre d’affaires d’April, bien que non fulgurante, a le mérite d’être constante d’année en année depuis plus de 10 ans. April est également une société faiblement endettée.

Le groupe a décidé cette année de quitter la Bourse après 23 ans de cotation (IPO en 1996). Elle a été radiée d’Euronext le 13 juillet 2020 au cours de 22 € par action, soit une capitalisation boursière de 903 millions d’€.

Voici le résumé des résultats financiers d’April au cours des 4 dernières années :

  • 1 017 millions d’€ de chiffre d’affaires pour un résultat net négatif de 0,83 millions d’€ en 2019 ;
  • 962 millions d’€ de chiffre d’affaires pour un bénéfice net de 28,2 millions d’€ en 2018 ;
  • 928 millions d’€ de chiffre d’affaires pour un bénéfice net de 39,6 millions d’€ en 2017 ;
  • 861 millions d’€ de chiffre d’affaires pour un bénéfice net de 20 millions d’€ en 2016.

L’OPR (Offre Publique de Retrait) a été effectuée par Andromeda Investissements.

Le prix de 22 € par action apparaît comme raisonnable, voire attractif, au regard de la profitabilité du groupe (87 millions d’€ entre 2016 et 2019, soit 21,7 millions d’€ en moyenne annuelle) établie à 2,4 % de rentabilité bénéficiaire moyenne face à 903 millions d’€ de capitalisation lors de l’OPR.

Une prime de 28 % a été offerte aux actionnaires détenant le flottant restant, le lendemain de l’annonce de l’intention de retrait de la cote, le 28 décembre 2018.

Notons également que la première tentative d’OPR d’April gérée par CVC Capital a échoué (88,83 % de parts au lieu des 90 % nécessaires). L’investisseur Christian Burrus, homme d’affaires français spécialisé dans le secteur des assurances, par l’intermédiaire de ses holdings Afi Esca et Dôm Finance, détenait des participations dans April et ne souhaitait pas apporter leurs titres à l’OPR d’April.

Altice : la maison mère de SFR ne veut plus être cotée en Bourse

Altice Europe est un groupe spécialisé dans les télécommunications, maison mère du troisième opérateur français SFR. La société possède également les chaînes « i24 », « news12 », « BFM Business », « BFM Paris », ainsi que les journaux « Libération » et  « L’Express ».

Le groupe Altice est également très présent au Portugal (Sapo), en Israël (Hot), et aux États-Unis (Optimum et Suddenlink) ainsi que dans d’autres pays. Créé en 2001 par Patrick Drahi, Altice Europe affiche un chiffre d’affaires en croissance soutenue, notamment entre 2010 et 2017 (x 140) mais en perte de vitesse depuis 3 ans (23,5 milliards d’€ en 2017, 14,3 milliards d’€ en 2018 et 14,8 milliards d’€ en 2019).

Altice a réalisé des pertes entre 2014 et 2018, notamment du fait de la charge de la dette (32,5 milliards d’€ au 31/12/2020). L’année 2019 a été bénéficiaire à hauteur de 245 millions d’€.

À l’initiative de Patrick Drahi par l’intermédiaire d’une offre de 2,5 milliards d’€ (4,11 € par action), le fondateur du groupe Altice souhaite racheter les 51 % du capital de son groupe, d’ici le premier trimestre 2021.

La raison qui motive cette distanciation des marchés est le sentiment de Patrick Drahi selon lequel la Bourse ne valorise pas correctement son groupe. Certains analystes estiment que l’offre de 4,11 € par action sous-évalue le groupe Altice, notamment au regard de sa bonne marge d’exploitation (bénéfice calculé avant la charge de la dette, les impôts et les amortissements comptables).

En effet, cette marge d’exploitation ressort à 2,68 milliards d’€ pour un groupe valorisé 5 milliards d’€ à 4,11 € par action. L’offre représente donc « seulement » 2 fois la marge opérationnelle 2019 ce qui peut sembler sous-évalué.

En outre, notons qu’Altice reste un groupe endetté pour une durée approximative de 17 à 18 ans au regard de la charge de la dette restante (32,5 milliards d’€) et de son rythme de régression au bilan (- 1,83 milliard d’€ par an sur la base de 2018/2019), ce qui amputera probablement la capacité d’Altice à réaliser des profits en pied de compte de résultat durant les prochaines années.

L’annonce de souhait de retrait de la cote par Patrick Drahi a provoqué une hausse de 25 % de l’action Altice Europe au cours de la séance du 18 septembre 2020 à 4,13 € par action, ce qui correspond à un cours similaire à celui proposé dans le cadre d’offre de retrait (4,11 €).

Source des images : Freepik

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