La rentrée est souvent une période compliquée sur le plan financier car les dépenses s’accumulent, surtout lorsque l’on a des enfants. Et c’est aussi la période à laquelle sont mis en ligne les avis d’impôt locaux. Si l’automne est une période où les Français piochent massivement dans leurs livrets pour faire face à de nombreuses dépenses court terme, cela peut être également l’occasion de revoir ses objectifs sur le moyen-long terme.
Vous souhaitez reprendre en main vos finances ? Découvrez dans cet article comment investir en cette rentrée en prenant en compte le contexte macro-économique. Quels sont les événements marquants à prendre en compte pour ses placements ? Comment influencent-ils les marchés ? Faut-il investir en Bourse ? Vers quels actifs se tourner ? Toutes nos explications.
L’assouplissement probable de la Fed plaide en faveur des marchés actions
À Jackson Hole fin août 2025, lors de sa dernière conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a laissé entendre qu’une baisse des taux directeurs pourrait intervenir dès le mois de septembre 2025. Son insistance sur le ralentissement de l’économie américaine a en effet été vu par tous comme l’annonce d’un assouplissement monétaire à venir. Malgré la pression de Trump qui souhaite une baisse des taux depuis des mois, Jay Powell est resté inflexible en raison de la persistance de l’inflation aux États-Unis. S’il venait à baisser les taux en septembre 2025, la nouvelle serait très bien accueillie par les marchés financiers, bien que déjà en partie pricée. En Europe, la baisse des taux directeurs entamée en 2024 devrait se poursuivre dans les mois à venir compte tenu de l’inflation maîtrisée et de la croissance
On pourrait donc s’attendre à une hausse des marchés boursiers. En effet, les actions bénéficient d’une baisse des taux car la différence de rendement entre les actifs sans risque (en baisse car liés aux rendement des taux directeurs) et les actifs risqués (notamment les actions) se creuserait. Les investisseurs se tourneront donc plus volontiers vers les actifs risqués. Sans compte que les entreprises (cotées ou non) pourront aussi bénéficier d’un coût du crédit moindre et donc financer plus facilement à crédit leur développement.
Mais attention, la prudence selon nous s’impose car les marchés actions sont déjà à des niveaux records, notamment aux États-Unis (le Dow Jones se maintient aux alentours des 45 500 points), mais aussi dans des pays européens comme l’Allemagne (avec un Dax 40 proche des 24 000 points) ou l’Espagne par exemple (où l’Ibex 35 aux alentours des 14 900 points). Même la France pénalisée par l’incertitude politique voit l’indice CAC 40 se maintenir au-delà des 7 700 points.
De plus, les marchés actions pourraient également enregistrer une forte volatilité liées aux nombreuses incertitudes macro-économiques telles que l’évolution du conflit Israël-Palestine et de la guerre Russie-Ukraine, la fixation des droits de douane avec la Chine à l’issue de la trêve accordée, les sorties intempestives de Donald Trump, etc.
Il est donc recommandé de se positionner sur les marchés actions sur le long terme et de respecter les règles essentielles de diversification (notamment numéraire et géographique) ainsi que de privilégier des entreprises solides, peu endettées, ayant déjà su traverser des périodes de turbulence sur les marchés.
Le détail des mesures des droits de douane incite à cibler des zones géographiques et secteurs spécifiques
Au mois d’août 2025, l’interminable feuilleton des droits de douane s’est achevé pour un certain nombre de pays. En septembre 2025, il sera donc judicieux de tenir compte des barrières douanières pour ses investissements. Il paraît en effet logique de privilégier les zones relativement épargnées, comme l’Australie avec des droits de douane de 10 % seulement, mais aussi l’Europe ou le Japon (tous deux taxés à 15 %) ; et d’éviter les zones géographiques les plus taxées comme la Suisse (39 %), le Brésil ou l’Inde (tous deux à 50 %).
Attention à étudier en détail les droits de douane pour ne pas passer à côté d’opportunités sectorielles. Ainsi, en Europe, le secteur aéronautique pas exemple est exempté de droits de douane. Notez aussi que si le Canada doit s’acquitter de droits de douane de 30 %, dans le cadre d’un accord bilatéral avec les États-Unis, 85 % des produits ne sont pas taxés.
Immanquablement, les droits de douane imposés par les États-Unis vont remodeler le commerce mondial, ce qui ne sera pas sans conséquence sur les exportations des entreprises et leurs résultats financiers. La prudence est donc de mise. Surtout que le feuilleton est loin d’être clos : les droits de douane avec la Chine sont de 30 % jusqu’à la fin de la trêve commerciale le 10 novembre 2025, date à laquelle, sans accords, ils pourraient repasser à 145 %. Et la question de la légalité des droits de douane, de nouveau mis en doute fin août 2025 par une cour d’appel américaine n’est pas encore tranchée. La Cour suprême devra peut-être statuer et durant tout le process, il y a fort à parier que la volatilité fasse son retour sur les marchés.
L’incertitude persistante est favorable à l’or et les cryptos jouissent d’un encadrement accommodant aux US
Le cours de l’or n’en finit plus de grimper, dopé par l’incertitude politique et économique, et a dépassé son record des 3 500 dollars l’once. Il s’impose comme la valeur refuge vers laquelle se tourner quand on ne sait plus trop à quel saint se vouer. Le précieux métal jaune, mois après mois, poursuit son ascension, débloquant de nouveaux seuils de résistance, sans jamais faillir. Jusqu’à quand ?
Les crypto monnaies aussi semblent tirer leur épingle du jeu dans ce climat très incertain. Ainsi, le Bitcoin a profité des discours accommodants de Donald Trump cet été, qui déclarait « Je veillerai à ce que l’avenir de la crypto et du bitcoin se joue aux États-Unis », pour franchir le seuil des 108 000 dollar le BTC, avant de lâcher du lest à la rentrée, pour cause de prises de bénéfices. Cette correction légère, prévisible et sans gravité, ne semble pas remettre en question la dynamique de fond. D’ailleurs, Donald Trump pourrait bien nommer à la tête de la Fed un président pro-crypto. Notez également que le fils de Donald Trump estimait fin août 2025 que « le Bitcoin atteindra un million de dollars », le qualifiant au passage de « plus grand actif au monde ». L’Ether a aussi profité de ce contexte favorable aux crypto actifs pour entamer un rallye haussier d’envergure. L’ETH a inscrit un nouveau record historique au-dessus des 4 900$, enregistrant une hausse de plus de 100 % en 6 mois. L’altseason, période de hausse des crypto hors BTC, semble bien enclenchée avec des performances impressionnantes pour certaines moyennes cryptos comme le POL (ex-Matic) ou encore le Dogecoin, le TRON ou le Cardano.
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