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Assurtech et Insurtech : quand les startups de l’assurance se réinventent

Assurtech et Insurtech : quand les startups de l’assurance se réinventent




Après le raz-de-marée FinTech, le marché de l’InsurTech est en train de faire parler de lui. Que désigne ce nom barbare ? Le marché de l’assurance est-il réellement en plein ubérisation ? Quels sont les avantages et inconvénients des pratiques peu à peu mises en place par ces startups qui veulent révolutionner le monde très rigide de l’assurance ? Café de la Bourse vous explique tout ce que vous devez savoir sur les acteurs disruptifs de ce secteur en plein renouveau.

Technologie et digitalisation du monde de l’assurance

La digitalisation du monde de l’assurance semble être un passage obligé. On assiste en effet aujourd’hui à l’émergence de startups qui associent assurance et technologie. Elles se basent sur une présence constante et de plus en plus forte de la technologie, dans notre société en général, comme dans notre quotidien. Car de fait,  « le développement de l’InsurTech se fonde sur le développement de la santé connectée, du Big Data, de la cyber sécurité et du machine learning » selon Florian Graillot, Associate Axa Startegic Venture. Les porteurs de projets du domaine de l’InsurTech se retrouvent principalement aux États-Unis, dans la Silicon Valley et à New York.

Mais ces startups se développent également en Europe et, particulièrement en France, grâce à une régulation omniprésente qui favorise ce marché. On notera en effet qu’au niveau mondial, la France est le 5ème marché de l’assurance, derrière les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et la Chine car il y a une dimension réglementaire forte par rapport à des pays où l’assurance n’est pas obligatoire. Et les petites structures françaises profitent de ces réglementations strictes qui créent des barrières à l’entrée pour des acteurs étrangers. C’est notamment le cas de Alan, compagnie d’assurance labellisée French Tech qui figure parmi les 40 élus qui composent l’indice Next40 et a réalisé une levée de fonds de 40 millions d’euros en février 2019, un record dans le secteur ! Une somme qui permettra à cette startup française qui ambitionne de révolutionner le monde de l’assurance, d’accélérer sa croissance et générer des innovations.

Florian Graillot, Associate Axa Strategic Venture résumait ainsi l’intérêt de ce marché lors de sa KeyNote « Blockchain et InsurTech, où va la finance ? » à la Conférence Et demain ?! 2017 : « C’est un marché très gros, très régulé, sur lequel la techno peut avoir un impact sur la chaîne de valeur ».

Les InsurTechs mettent à profit toutes les avancées technologiques pour se positionner sur l’ensemble des secteurs de l’assurance. Gwenaël Hervé, Directeur Général d’Hiscox France attire notre attention sur ce point : « elles misent généralement sur l’innovation pour se démarquer et touchent à tous les domaines : données personnelles, automobile, habitation etc. »

Le secteur de l’assurance rajeuni et dépoussiéré grâce aux startups

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Il faut bien le dire, la digitalisation du monde de l’assurance a pendant longtemps accusé un retard significatif. Alors que les Fintechs, ces startups qui associent finance et technologie, ont fait leur apparition dès les années 2000 et ont connu un fort développement ces dernières années, les InsurTechs commencent tout juste à faire parler d’elles. Thomas McCourtie, analyste financier chez GlobalData le soulignait en 2017 : « Les assureurs sont à la traîne derrière ces marchés dans la révolution technologique, mais cherchent maintenant à suivre le même exemple. »

Florian Graillot, associate at Axa Strategic Ventures, démontrait cette situation dans sa Keynote « Blockchain et InsurTech, où va la finance » à la Conférence Et demain ?! 2017 : « L’InsurTech, à fin 2016, représentait 8 % seulement des investissements FinTech ».

La donne a bien changé depuis et le marché, qui a bien rattrapé son retard, connaît un véritable essor. Pour Gwenaël Hervé, Directeur Général d’Hiscox France, « La montée en puissance des Assurtechs, ces start-ups spécialisées dans le secteur de l’assurance est claire. Leur nombre est en constante augmentation et nul doute que leur voix va peser de plus en plus sur l’échiquier assurantiel. » Avec ces propos tenus en 2017, il prédisait l’âge d’or de l’InsurTech et, avec lui, l’émergence de plateformes d’échanges, souvent hébergées sur le cloud et de plus en plus automatisées.

Soulignons que, comme pour les Fintechs au début ignorées par les acteurs traditionnels, les InsurTechs ont longtemps essuyé une certaine réticence de la part des acteurs traditionnels mais Thomas McCourtie de chez Global Data considère qu’ «il est important que ces fournisseurs acceptent le changement et soient prêts à envisager l’introduction de nouvelles technologies ». Le parallèle avec la Fintech est évident. Là aussi, un partenariat entre jeunes startups et grands groupes pourra s’avérer stratégique et bénéfique aux deux parties.

C’est pourquoi des alliances ont vu le jour entre jeunes pousses et mastodontes de l’assurance : on peut notamment citer la participation de CNP Assurances dans l’Insurtech Alan ou encore la montée au capital de Fluo (à hauteur de 2 millions d’euros) du Crédit Mutuel Arkéa. À noter aussi : les centaines de millions d’investissements du groupe Axa dans les Insurtechs et les acteurs innovants via le fonds Partech Growth (plusieurs centaines de millions d’investissements aussi pour la Maif dans le secteur de l’Insurtech). La finance innovation est donc entrée dans les mœurs des grands groupes d’assurance qui sont les principaux investisseurs des start-ups de l’assurance.

InsurTech et Assurtech : une offre adaptée et de meilleure qualité pour le particulier

Confiance des consommateurs et relation client améliorées grâce à l’Insurtech

Selon le dernier rapport Global Data, « Les start-ups d’InsurTech cherchent à offrir aux consommateurs un accès plus rapide et plus facile à la couverture d’assurance, tout en accordant plus d’autonomie en matière d’assurance. »

L’avantage principal de l’arrivée de ces nouveaux entrants dans le marché très sclérosé de l’assurance, c’est une relation client améliorée, notamment au travers d’une expérience utilisateur plus transparente. C’est en effet l’axe de la majorité des produits innovants des AssurTechs qui, comme nous l’avons signalé précédemment, sont pour l’essentiel des mobile brokers, c’est-à-dire des plateformes web qui permettent d’acheter son assurance en ligne. Si la cible principale est évidemment la génération Millenials, il y a fort à parier que ces assureurs d’un nouveau genre qui privilégient l’expérience utilisateur vont séduire bien au-delà des 18-30 ans.

Autre atout de taille, l’InsurTech permet une meilleure connaissance des clients grâce à la data et donc une offre plus personnalisée, au plus près du profil du client. Gwenaël Hervé, Directeur Général d’Hiscox France le souligne en ces termes : « L’avènement du numérique a transformé petit à petit la data en véritable objectif stratégique pour les entreprises. Les compagnies d’assurance pourront ainsi mieux connaître leurs assurés pour leur proposer des offres encore plus pertinentes et adaptées à leurs besoins ».

La Blockchain, ce système de partage sécurisé des données basé sur un fonctionnement peer-to-peer est également un élément intéressant de l’InsurTech. Selon Gwenaël Hervé, Directeur Général d’Hiscox France, cette technologie apparue dans le secteur assurantiel « va amener les assureurs à repenser leur business model en mettant la blockchain au cœur de l’acquisition et de la fidélisation des clients ». Les compagnies d’assurance pourront recourir à cette technologie pour s’émanciper des phases de déclarations et réduire le nombre d’interlocuteurs. « L’avantage de cette technologie est double pour les assureurs : une relation client améliorée et des coûts opérationnels réduits », précise le Directeur Général d’Hiscox France.

Insurtech et objets connectés : anticipation des nouveaux risques

L’InsurTech s’appuie aussi sur le succès des objets connectés et notamment concernant la santé connectée pour, certes proposer à leur client des contrats hyper adaptés, mais aussi pour anticiper les risques. Aujourd’hui et le phénomène ira croissant, les sociétés d’assurance sont informées en direct du comportement de leurs assurés ou d’évènements extérieurs qui pourraient directement les impacter.

« Visites de sites internet sensibles qui augmentent l’exposition à des cyber risques, collectes de données liées aux catastrophes naturelles, les domaines d’application ne manquent pas » explique Gwennaël Hervé, Directeur général d’Hiscox qui poursuit : « les compagnies d’assurance seront désormais capables d’anticiper les risques et d’alerter leurs assurés avant que le sinistre ne se produise. Ceci permettra d’en limiter l’impact et même de le contourner ».

Les limites de l’InsurTech, la déshumanisation d’un secteur sensible qu’est l’assurance ?

Comme pour la FinTech, on accuse l’InsurTech de participer à la déshumanisation du secteur de l’assurance, particulièrement sensible car qui prend en charge les personnes en cas de maladie, sinistre, etc. Et en effet, on assiste à l’arrivée, sur les plateformes de vente des assureurs, de chatbots qui jouent le rôle d’interlocuteur lors d’une déclaration de sinistres. Si comme le souligne le Directeur Général d’Hiscox France, « grâce à de tels modules, l’utilisateur peut exposer son cas et poser des questions directement à l’intelligence artificielle qui sera capable dans la plupart des cas de lui répondre » on peut aussi craindre que la digitalisation de l’assurance rende le secteur plus rigoureux, procédurier et moins humain.

Comme l’explique très bien Thomas McCourtie, analyste financier chez GlobalData, «l’industrie cherche à se rapprocher d’autres secteurs du commerce en offrant aux consommateurs des services plus rapides et plus efficaces. L’Insurtech, et avec elle la transformation numérique du secteur de l’assurance, agissent comme facilitateurs dans le développement de nouvelles propositions qui permettent aux clients d’obtenir une couverture sans avoir à contacter un conseiller, et peuvent être organisés à distance sur un appareil mobile. »

Mais même si la plupart des opérations pourraient être gérées par des ordinateurs, rien ne remplace la faculté d’analyse et les qualités relationnelles des humains, surtout en cas de catastrophes. La startup doit donc aussi miser sur l’humain si elle veut réussir à révolutionner le secteur.

Sources des images : Fotolia et Freepik

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