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Les dessous du métier d’associé dans une banque d’affaires spécialisée en fusion acquisition

Les dessous du métier d’associé dans une banque d’affaires spécialisée en fusion acquisition

Découvrez le parcours, l’expérience et le métier d’associé au sein d’une banque d’affaires indépendante spécialisée en fusion-acquisition. Café de la Bourse vous invite à plonger dans l’univers de la finance de marché en interrogeant les hommes et les femmes qui y travaillent au quotidien.

Ce mois-ci, Alexandre Odin, Associé de DDA & Company, revient pour nous sur son activité, ce qui l’a poussé à faire ce métier, le fait le plus marquant de sa carrière, son indicateur préféré et son sentiment de marché actuel.

Alexandre Odin, quelle fonction occupez-vous ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Je suis l’un des associés de DDA & Company, une banque d’affaires indépendante réunissant 20 professionnels en France et aux États-Unis. DDA & Company intervient sur des opérations de cessions, acquisitions, levée de fonds et autres recherches de financement pour des sociétés dont la valorisation varie de 5 m€ à 200 m€. Résolument généralistes, nous disposons néanmoins d’un « track-record » significatif dans le domaine des logiciels, des Entreprises de Services Numérique, du marketing, des média et de la communication, de la distribution B2B ou B2C, des Services Financiers et Services B2B. Très aguerris aux opérations financières de type LBO nous réalisons par ailleurs un nombre très significatif d’opérations transfrontalières qui est fortement dans l’ADN de la firme.

J’ai été particulièrement attiré par la variété (i) des missions (fusion-acquisition, LBO, financement, ingénierie financière) et (ii) des industries couvertes. Ce métier, très riche, dans lequel aucune journée ne se ressemble, combine de la technique, beaucoup de psychologie et permet de fréquenter des entrepreneurs formidables !

Quel est l’événement que vous considérez comme le plus marquant de votre carrière ?

Fin février 2020, à la veille du confinement, nous avons bouclé le LBO primaire sur Graitec Group que nous accompagnons sur ses opérations en corporate finance depuis 2007. Nous avons conseillé plus d’une vingtaine d’opérations de croissance externe à leurs côtés dans plus d’une dizaine de pays. L’opération de LBO primaire sponsorisée par APAX Partners a été de loin le plus gros deal de notre histoire. Nous continuons d’ailleurs d’accompagner Graitec et avons déjà conseillé 4 nouvelles opérations depuis 2021 (2 au Canada, 1 aux USA et 1 en Espagne).

À l’instar de Graitec, nous conseillons également le groupe Steliau Technology depuis près de 10 ans. Lorsque nous avons rencontré ses dirigeants, leur société réalisait moins de 10 m€ de CA. Après 2 opérations de LBO et 4 acquisitions, le groupe réalise désormais près de 150 m€ de CA et vise 200 m€ pour l’exercice 2023.

L’histoire de DDA est jalonnée par des collaborations longues aux côtés d’entrepreneurs formidables que nous avons accompagnés dans plusieurs opérations. C’est une marque de fabrique et une grande fierté dans un métier plutôt réputé pour son absence de récurrence.

Quel est l’indicateur que vous regardez en premier dans un dossier ?

Nous intervenons sur un segment où nos clients sont des femmes et des hommes et, propriétaires et souvent fondateurs de l’entreprise qu’elles / ils dirigent. Il y a une dimension affective très forte dans leur relation à leur entreprise. En cela nous sommes un conseil particulièrement différent d’autres prestataires. Nous rentrons quasiment dans l’intimité du dirigeant et nouons des relations pendant plusieurs mois très fortes et très proches.

Dès lors, nous sommes très attachés à la personnalité des dirigeants que nous accompagnons. Dans une opération de cession, nous regardons la qualité de l’équipe dirigeante qui se lit notamment dans la vision, le parcours de croissance, la qualité du chiffre d’affaires (de préférence récurrent), de la base de clients (une bonne dispersion est souhaitable) et de la rentabilité (un vrai EBITDA cash !).

Dans une opération d’acquisition, l’équipe dirigeante est également clé et nous tentons de nous assurer que son souhait de croissance externe a été mûrement réfléchi, qu’elle ne cherche pas le mouton à cinq pattes, même si évidemment elle cherche la pépite, et que nous nous employons à la lui trouver !

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Quel est votre sentiment de marché actuel ?



Le second semestre 2022 a été relativement anxiogène. Les pires scenarii pour 2023 ont été annoncés. Le fait est que les secteurs très exposés à l’inflation des prix de l’énergie traversent évidemment une période difficile qui va peser sur leur croissance et leur rentabilité. Pour le reste, l’inflation des salaires est relativement bien répercutée sur les prix de vente ce qui a participé aussi à l’inflation de 2022. Par conséquent, nous n’assistons pas à un effondrement des « current tradings » même si nous manquons un peu de recul. Nos clients dans l’ensemble se portent bien, voire très bien. En général, leur feuilles regorgent de projets. Les fonds d’investissements, avec lesquels nous échangeons régulièrement, qui sont un excellent baromètre du marché tous secteurs confondus, nous relaient dans l’ensemble la même vision.

Dans ce contexte, quelles perspectives pour le marché des fusions-acquisitions ?



Le segment des grosses opérations dites large cap dont la valorisation est supérieure à 1mds€ est très affecté par la contraction temporaire du crédit. Sur les opérations de plus petite taille, en particulier sur notre segment du small et mid cap (opérations de 5 à 200m€), l’accès au financement est encore relativement ouvert même si les taux ont grimpé depuis 18 mois et que les banquiers sont plus prudents. Les fonds de dette privée restent très actifs. En sus, la hausse du dollar par rapport à l’euro favorise le retour des acheteurs américains en Europe et en France en particulier.

Enfin, les fonds d’investissement disposent toujours de stocks de liquidité très important, les enjeux de transmission / pérennisation des entreprises de petite et moyenne taille et les besoins de certains groupes de procéder à des actions de consolidation sur leur marché restent inchangés.

Notre portefeuille actuel de missions et de prospects nous permet d’être raisonnablement optimiste pour 2023. Sur les opérations avec les fonds de private equity nous allons pousser davantage notre offre de debt advisory qui nous permet d’intervenir à la fois sur le volet de la structuration du LBO mais également sur celui de la structuration du financement et de la dette.

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