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La descente aux enfers se poursuit pour Atos

La descente aux enfers se poursuit pour Atos

Café de la Bourse s’est intéressé à Atos, un leader français de la transformation digitale et de la cybersécurité. Le groupe enchaîne les déceptions et poursuit sa descente aux enfers en Bourse entamée en 2021. On revient sur les malheurs de l’entreprise Atos : contre-performances financières, incohérence stratégique ou encore crises de gouvernance. L’action Atos peut-elle encore rebondir en Bourse après avoir perdu 90 % de sa valeur depuis janvier 2021 ?

Atos enchaîne les contre-performances financières depuis 2020

Les chiffres ne sont plus là pour Atos dans un contexte pourtant porteur. Alors que la pandémie a encouragé les transformations numériques des entreprises, Atos n’en a pas profité à la hauteur de ce qu’attendait le marché.

Sur l’ensemble de l’exercice 2020, le chiffre d’affaires d’Atos s’est élevé à 11,8 milliards d’euros, en recul de 3,5 % en organique, et en recul de 2,3 % à taux de change constant. En parallèle, son concurrent Capgemini rapportait une hausse de son chiffre d’affaires de 12,2 % sur l’année 2020… La marge opérationnelle d’Atos a, elle aussi, fortement diminué en baissant de 14 % pour parvenir à 1 milliard d’euros contre 1,16 milliard d’euros lors de l’exercice précédent.

En 2021, le groupe Atos ne fait pas mieux.

La société de services informatiques a publié de lourdes pertes de 2,96 milliards d’euros (reflétant des dépréciations d’actifs et des provisions pour créances douteuses sur certains contrats) et le chiffre d’affaires annuel d’Atos a reculé de 3,1 %, à 10,84 milliards d’euros.

« Atos a fait face à d’importantes difficultés en 2021, reflétées dans les résultats du groupe. Ses objectifs financiers n’ont pas été atteints, et une analyse étendue de ses actifs et contrats, réalisée en ce début d’année à la lumière du récent changement de stratégie du groupe, a conduit à d’importantes dépréciations », a commenté son directeur général, Rodolphe Belmer, dans un communiqué.

Rien ne s’est arrangé pendant le premier semestre 2022.

Le chiffre d’affaires d’Atos s’est établi à 5,56 milliards d’euros, en baisse de 0,6 % à taux de change constant. La marge opérationnelle du premier semestre de 2022 s’est établie à 59 millions d’euros contre 302 millions au premier semestre de 2021. La perte nette d’Atos est ressortie à 503 millions d’euros au premier semestre de cette année contre une perte de 129 millions d’euros au premier semestre 2021.

Enfin, les prévisions d’Atos ne sont pas réjouissantes : l’entreprise anticipe une variation de son chiffre d’affaires de – 0,5 % et un flux de trésorerie disponible de -150 millions d’euros.

Les investisseurs sont inquiets des crises de gouvernance et du manque de clarté dans la stratégie d’Atos

Les investisseurs doutent d’Atos depuis plusieurs années, surtout en ce qui concerne la cohérence de sa stratégie et sa gouvernance.

En effet, les investisseurs d’Atos ont d’abord été surpris en 2021 suite à l’annonce de l’offre d’achat sur DXC, cabinet de conseil américain, pour 10 milliards de dollars.

Cette offre a semé le doute sur l’orientation stratégique du groupe, contrastant avec la stratégie d’acquisition communiquée publiquement auparavant : des verticales spécifiques, des briques technologiques fortes et un accent particulier sur la cybersécurité.

Cette année, Atos a annoncé sa volonté de se séparer en deux sociétés distinctes avec un départ proposé de son directeur général Rodolphe Belmer. Cette décision ferait écho à de vives tensions au sein du conseil d’administration du groupe. La nouvelle a été très mal reçue en Bourse, car Rodolphe Belmer avait pris les rênes d’Atos au début janvier en affirmant sa détermination de mener une forte réorganisation pour redresser les performances commerciales du groupe et renouer avec la croissance.

Le projet de séparation en deux entités prévoit le regroupement des activités historiques de datacenter au sein d’un nouvel Atos ainsi que la création d’une nouvelle société, nommée Evidian, qui rassemble les activités de croissance d’Atos en lien avec la cybersécurité, la transformation digitale et le Big Data.

Cette séparation devrait permettre au groupe Atos de mieux piloter sa performance financière. Néanmoins, une telle transformation stratégique a jeté un froid dans un contexte macroéconomique incertain, surtout en ce qui concerne le financement du projet.

C’est une opportunité qui suscite les convoitises, notamment celles du groupe Onepoint qui est intéressé par les activités de croissance d’Evidian. Le groupe français de conseil informatique, associé au fonds d’investissement anglo-saxon ICG, est prêt à acheter Evidian pour une valeur d’entreprise de 4,2 milliards d’euros.

Cependant, la lettre d’intention a dans un premier temps été rejetée par le conseil d’administration d’Atos, à la déception des petits investisseurs. Le fondateur de OnePoint, David Layani, affirme sa volonté de créer un nouveau champion français de la stratégie, du conseil, de la tech et de la data. Il a par ailleurs assuré qu’il s’agissait d’une « offre parfaitement amicale ».

Action Atos : après un parcours boursier catastrophique, que peut-on espérer ?

action atos analyse graphique cafedelabourseSource : Tradingview

L’action Atos perd 90 % de sa valeur depuis le début d’année 2021. Le titre Atos s’échange 0,24x son chiffre d’affaires 2022, ce qui constitue une décote forte par rapport à son concurrent Capgemini, qui se paie 1,30x le chiffre d’affaires 2022.

Les mauvais résultats financiers et le manque de visibilité sur tous les plans impactent très fortement la valorisation d’Atos. Malgré tout, la société a certains atouts. Pour l’instant, le marché semble cependant plutôt sanctionner le titre en faisant abstraction des éléments forts de l’entreprise.

Cette scission d’activités est en effet une opportunité pour Atos d’adapter la gestion financière de ses activités pour maximiser le cashflow des activités historiques (nouvel Atos) et investir sensiblement dans ses activités du futur à fort potentiel (Evidian). L’intérêt du groupe Onepoint pour cette entité soutient d’ailleurs l’idée de cette scission.

Le groupe Atos s’attend aussi à un redressement de ses résultats au second semestre 2022, anticipant le retour à une croissance positive à taux de changes constants et une amélioration de sa marge opérationnelle comme de son flux de trésorerie.

Il en faudra sûrement plus pour faire revenir les investisseurs qui ont fui l’action Atos depuis plusieurs mois. Le contexte macroéconomique est délicat et ne laisse place à aucune hésitation, ni stratégique, ni financière, ni de gouvernance.

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