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Aéronautique : le moment d’investir ?

Aéronautique : le moment d’investir ?




Cette semaine, Café de la Bourse a analysé le secteur de l’aéronautique en France et dans le monde. La crise sanitaire du COVID a fortement impacté l’industrie en clouant au sol les avions commerciaux. En effet, le trafic aérien a baissé de près de 70 % sur l’année 2020. Pour se relever, l’industrie devra faire preuve de résilience sur les trois prochaines années. Comment se structure le marché de l’aéronautique ? Comment l’épidémie de Covid-19 l’a-t-il touché et quelles sont les perspectives de rebond pour le secteur ? Enfin, faut-il plutôt privilégier l’action Airbus ou l’action Boeing pour un investissement en Bourse ? On vous dit tout !

Présentation du marché de l’aéronautique

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Rien de mieux pour commencer qu’une définition : l’adjectif aéronautique désigne ce qui est relatif à la navigation aérienne. Dans un contexte industriel, le terme aéronautique désigne les sciences et les techniques qui permettent la conception et la fabrication d’aéronefs qui volent dans l’atmosphère terrestre. Les aéronefs les plus célèbres sont les avions, les hélicoptères, et plus récemment les drones.

Segmentation du secteur de l’aéronautique par usage final



L’usage civil et commercial

L’aviation commerciale et civile implique la location d’aéronefs pour le transport de passagers et de fret, à vocation non militaire. On distingue plusieurs types d’appareils :

  • les cargos – avion de gros tonnage destiné uniquement au transport de fret ;
  • les avions de ligne  – conçus pour le transport d’un grand nombre de passagers d’un point A à un point B ;
  • les avions d’affaires ou “jet ”- qui permettent de transporter quelques passagers dans des conditions très confortables ;
  • les hélicoptères et les hydravions.

L’usage militaire

L’aéronautique est un maillon fort de l’armement moderne et joue un rôle très important dans l’arsenal des nations. On compte par exemple les avions de ravitaillement, les avions de surveillance aérienne, les bombardiers lourds et légers, les intercepteurs, les hélicoptères militaires, ou encore les avions de combat à missile.

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Quels sont les acteurs du secteur de l’aéronautique ?

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Segmentation du secteur de l’aéronautique par rôle dans la chaîne de valeur



Les constructeurs d’aéronefs

Il s’agit de l’activité liée à la conception, la fabrication et la commercialisation des aéronefs. Les entreprises du secteur sont soit des géants “multi-véhicules” (comme Airbus), soit elles se spécialisent dans un type de véhicule pour des usages définis (avionneurs ou hélicoptéristes notamment).

Les équipementiers

Les équipementiers sont spécialisés dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’équipements et de systèmes de hautes technologies pour les aéronefs. On compte notamment les moteurs pour avions et hélicoptères, les systèmes de freinage, les commandes de vol ou les trains d’atterrissage. Parmi les acteurs célèbres, on peut citer Safran ou encore General Electric

Comment le secteur de l’aéronautique a-t-il subi la crise sanitaire ? Comment peut-il rebondir ?



La crise la plus violente de l’histoire de l’aéronautique

L’industrie aéronautique a été durement touchée par la crise économique issue de la crise sanitaire COVID-19. Les mesures d’endiguement de propagation de l’épidémie ont cloué les avions au sol entraînant une baisse du trafic d’environ -70 % en 2020. Tout le secteur et notamment les compagnies aériennes ont souffert financièrement.

D’ailleurs dès l’éclatement de la crise sanitaire, Air France s’est vu accorder un PGE (Prêt Garanti par l’Etat) de 4 milliards de dollars. En parallèle, aux États-Unis, une aide publique de 50 milliards de dollars a été versée aux compagnies aériennes.

Les constructeurs aéronautiques se sont aussi attachés à protéger leur trésorerie, notamment via de la dette (PGE en France) et avec des programmes de réduction de coûts et des capacités de production (plans de restructuration et diminution des CAPEX). C’est notamment le cas d’Airbus qui annonce à l’été 2020 la suppression de plus de 3 300 postes à Toulouse. Le bilan des prises de commande est aussi désastreux avec par exemple une baisse de deux tiers pour Airbus.

Les clés du rebond

Le plus grand enjeu du secteur est de faire preuve de résilience au cours des trois ou quatre prochaines années et de conserver ses actifs technologiques et son savoir-faire pour profiter de la hausse de la demande sur le long terme. Des mesures ont été prises en ce sens pour renforcer la compétitivité de la filière, notamment la Création d’un fonds public d’investissement de 300 millions d’euros (dont 100 millions en 2020) dédié à la modernisation de la filière aéronautique.

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Aéronautique : que faut-il espérer pour les années à venir ? Vers une reprise du trafic aérien ?

L’Association du transport aérien international (Iata) prévoit une reprise du trafic aérien modérée en 2021, de l’ordre de 43 % à peine de son niveau d’avant-crise sanitaire. Elle prévoyait environ 51 % de reprise en décembre 2020 pour l’année 2021.

Airports Council International (ACI) estime de son côté que le retour à la normale se fera en 2025.

Pas de quoi inquiéter les constructeurs qui estiment que la demande à long terme est intacte. Boeing prévoit une demande de 43 000 nouveaux avions d’ici 2040 et Airbus a dévoilé fin mai un calendrier de production très optimiste sur sa famille de monocouloirs A320 estimant qu’il en produirait d’avantages en 2023 qu’avant la crise.

Comment concilier l’industrie aéronautique et les enjeux environnementaux ?

Comme tous les secteurs d’activité, l’aéronautique doit s’adapter aux enjeux environnementaux. D’énormes progrès ont déjà été faits sur la route de la neutralité carbone avec des avions comme l’Airbus A320 Neo ou le Boeing B787. Des mouvements citoyens comme le flygskam (« la honte de prendre l’avion » en suédois), qui consiste à refuser de prendre l’avion et à privilégier le train, commencent à se développer dans les quatre coins du monde.

Pour répondre à ces enjeux climatiques, les constructeurs parient sur les moteurs hybrides (thermiques et électriques). Ils parient aussi sur de nouvelles trajectoires avec les vols en V qui s’inspirent du mouvement en formation des oies sauvages. Ce type de vol permettrait une économie de 5 à 10 % de carburant.

Analyse de l’action Airbus en Bourse



Airbus : le constructeur français numéro 2 mondial et numéro 1 en Europe

 Airbus est le n° 1 européen et le n° 2 mondial de l’industrie aéronautique, spatiale et de la défense. La majorité du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé par la construction d’avions commerciaux (67,2 %) et le groupe est notamment n°1 mondial des avions de grande taille (+ de 100 sièges). L’autre partie du chiffre d’affaires est généré par les avions militaires et équipements spatiaux et enfin par les hélicoptères (12 %).

Presque la moitié du chiffre d’affaires est réalisé en Europe (41 %), le reste principalement en Asie (26 %) et en Amérique du Nord (17 %). Les 16 % restants sont générés au Moyen-Orient, en Amérique Latine et dans le reste du monde.

Airbus a vécu une année 2020 particulièrement difficile mais a fait preuve d’une belle résilience sur les secteurs militaires et sur la conception d’hélicoptères qui lui permet d’adoucir la baisse de -38 % de la conception d’avions. Airbus a cependant affiché un bon début d’année en dépassant les attentes au premier trimestre.

Résultats financiers d’Airbus

Les données suivantes concernent l’année 2020, exceptée la capitalisation boursière (06/06/2021) :

  • Capitalisation boursière : 86 milliards d’euros
  • Chiffre d’affaires : 49,9 milliards d’euros (-28 % vs 2019)
  • Résultat opérationnel : 1,7 milliards d’euros
  • Résultat net : – 1,4 milliards d’euros
  • Trésorerie nette: 4,3 milliards d’euros

Les données suivantes concernent le premier trimestre 2021 :

  • Chiffre d’affaires : 10,5 milliards d’euros
  • Résultat opérationnel : 0,5 milliards d’euros
  • Résultat net : 0,4 milliards d’euros
  • Trésorerie nette : 5,6 milliards d’euros

Analyse de l’action Boeing en Bourse



Boeing : l’américain numéro 1 mondial de l’aviation

Boeing est le 1er constructeur aéronautique mondial. L’aviation commerciale représente 42 % de son chiffre d’affaires, la défense – qui inclut avions militaires, hélicoptères et missiles – représente 34 % de son chiffre d’affaires. Le reste est principalement lié au financement d’avions commerciaux et à la location d’équipement aéronautique.

Boeing réalise la moitié de son chiffre d’affaires aux États-Unis et le reste se répartie entre la Chine (6,7 %), l’Asie (12,6 %), l’Europe (12,2%), le Moyen-Orient (10,9 %), le Canada (2,4 %), l’Océanie (2,4 %), l’Afrique (1,3 %) et le reste du monde (1,2 %).

Résultats financiers de Boeing

Les données suivantes concernent l’année 2020 du groupe Boeing, exceptée la capitalisation boursière (06/06/2021) :

  • Capitalisation boursière : 146,1 milliards de dollars
  • Chiffre d’affaires : 58,2 milliards de dollars
  • Résultat opérationnel: -12,8 milliards de dollars
  • Résultat net: -11,8 milliards de dollars
  • Trésorerie nette : -38,0 milliards de dollars

Les données suivantes concernent le premier trimestre 2021 :

  • Chiffre d’affaires : 15,2 milliards de dollars
  • Résultat opérationnel : -0,083 milliards de dollars
  • Résultat net : -0,56 milliards de dollars
  • Trésorerie nette : -38,0 milliards de dollars

Faut-il investir en Bourse dans l’action Airbus ou dans l’action Boeing ?

L’année 2021 et le déploiement des vaccins représentent un point d’inflexion pour le secteur qui devrait rebondir dans les prochaines années : même si le coup d’arrêt a été brutal pour l’industrie, les fondamentaux de la croissance mondiale du transport aérien sont conservés et la croissance devrait retrouver un rythme de 4 % par an en moyenne sur les vingt prochaines années. L’Asie, en particulier la Chine, hébergera la plus grande partie de la flotte mondiale et sera le principal moteur de la demande. Airbus est bien positionné : une bonne partie de ses clients sont asiatiques et le groupe dispose d’actifs technologiques pour mener le combat de la neutralité carbone. En outre, Boeing a été affaibli par les accidents autour de son appareil 737 MAX, cloué au sol pendant des mois. Privilégiez donc plutôt l’action Airbus à l’action Boeing, mais nous invitons cependant à la prudence : un investissement dans le secteur doit se considérer à très long terme.

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Source des images : Freepik

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