Le monde merveilleux de la finance est un sujet de choix pour celui du cinéma. Il faut dire que les rebondissements, scandales, fraudes, argent, procès et malversations en tous genres ne manquent pas : la finance a souvent tendance à faire son cinéma. Café de la Bourse vous offre un retour sur les films, les documentaires et les séries sur la finance, l’argent et la Bourse qu’il faut avoir vus.
Les films américains liés à la finance et l’argent
Wall Street
Oliver Stone sort en 1987 un film culte. Il y dénonce les dérives d’un capitalisme dans une œuvre qui peut paraître visionnaire plus de 20 ans avant les scandales financiers qui ont éclaboussé le monde de la finance ces dernières années.
L’histoire ? Bud Fox (alias Charlie Sheen) est un jeune courtier en Bourse dans une banque de Wall Street, séduit par le célèbre raider Gordon Gekko (interprété magistralement par Michael Douglas) qui le prend sous son aile et lui apprend les ficelles d’un métier où la quête du pouvoir et de l’argent sont rois. Michael Douglas recevra d’ailleurs en 1988 un oscar pour son interprétation d’un personnage devenu culte.
Wall Street : l’argent ne dort jamais
On prend les mêmes et on recommence ! 13 ans après, Oliver Stone fait de nouveau appel à Michael Douglas pour traiter le krach boursier de 2008. Gordon Gekko est sorti de prison. Back to business, il est approché par un jeune trader, Jacob Moore (joué par Shia LaBeouf) qui lui demande son aide pour venger son mentor, poussé au suicide après d’étranges tractations financières. Il apprendra à ses dépens qu’on ne peut faire confiance à Gekko, maître en manipulation. Pour ce second épisode, Oliver Stone pointe du doigt les hommes qui ont ébranlé l’économie mondiale.
Le Loup de Wall Street
Carton plein pour ce film de Scorsese qui a autant séduit la critique que les spectateurs. Sorti en 2013, ce long-métrage collectionne les scènes cultes : incroyable jeu de lancer de nains ou conversation improbable au restaurant entre le héros (Léonardo Di Caprio extraordinaire) et son supérieur Mark Hanna (incroyable Mathieu McConaughey !). Inspiré d’une histoire réelle, le film retrace l’ascension du trader Jordan Belfort dans les années 80. Malversation, drogue, sexe et rédemption en font un récit haut en couleur où l’on ne s’ennuie jamais. Et pourtant, le film dure 3 heures.
Trader
(« Rogue Trader », en VO)
Une adaptation de l’histoire vraie de Nick Leeson qui, au milieu des années 90, cause la ruine de la plus grande banque anglaise, la Barings. Jeune trader de 24 ans, il spécule en secret sur la hausse des marchés financiers asiatiques des sommes faramineuses, avant le tremblement de terre de Kobé qui entraînera une chute brutale des marchés. Ces pertes, estimées à 860 millions de livres, causeront la faillite de la banque de la Reine d’Angleterre.
Trader est un film très accessible qui vaut surtout le coup pour l’histoire extraordinaire de Nick Leeson et pour la performance de Ewan McGregor.
Margin Call
Wall Street et la crise financière de la fin des années 2000 n’en finissent pas d’inspirer le cinéma américain. La preuve avec Margin Call, dont le sous-titre « Sois le premier, le meilleur ou triche » correspond à l’une des répliques cultes du film. Ce premier film du réalisateur J.C Chandor raconte les 24 heures ayant précédé la crise des subprimes en 2008. Réunissant un beau casting avec entre autres l’extraordinaire Kevin Spacey, Jeremy Irons éblouissant ou encore une Demi Moore glaciale et imposante, ce film permet de revenir sur les mécanismes de la dernière crise financière.
À noter : le nom de la compagnie affrontant la faillite dans le long-métrage n’est jamais cité mais l’on peut supposer que le réalisateur s’est inspiré de la banque d’investissement Lehman Brothers. Dans le film, le PDG de la firme s’appelle John Tuld, et le PDG de la banque américaine avant la crise était Richard Fuld. Une coïncidence peut être trop évidente. Et la fin du film pourrait nous amener à penser à une autre banque de Wall Street…
The big short, le casse du siècle
Adam McKaye adopte la fiction pour expliquer la crise des subprimes et la crise économique mondiale qui a suivi. Sorti en décembre 2015, le film retrace le parcours de ceux qui, visionnaires ou chanceux, ont vu venir l’explosion de la bulle immobilière et en ont profité. Brad Pitt brille en trader blasé reconverti dans l’entretien de son potager, Ryan Gosling, plus cynique que jamais, excelle dans son explication de montages financiers à la limite de l’escroquerie avec ces petites briques en bois. On ne s’ennuie pas devant ce film où, face caméra, comme dans la désormais incontournable série House of Cards, l’acteur interpelle le spectateur, lui offrant un apparté pédagogique. On a adoré la femme nue dans son bain expliquant les subprimes et l’intervention de Selena Gomez au casino pour nous faire comprendre les CDO synthétiques.
À noter : The Big Short est actuellement accessible depuis la plateforme de streaming vidéo Netflix.
Money Monster
Un gourou de la finance qui possède sa propre émission de télévision se fait prendre en otage lors de l’un de ses shows financiers par un homme qui a tout perdu en suivant ses conseils de placement. Ce film de Jodie Foster sorti en mai 2016 dénonce la finance spéculative et le pouvoir des médias. Un thriller américain inspiré au casting luxueux (Georges Clooney et Julia Roberts en têtes d’affiche) qui nous pousse à nous interroger sur la finance aujourd’hui. On regrettera tout de même le manque de rythme et le manichéisme poussif de ce film, dont le synopsis avait pourtant tout pour séduire.
Les initiés
Bien avant sa fâcheuse manie de montrer son corps bodybuildé dans ces films, Vin Diesel a joué dans Les initiés. Un film où Seth Davis (interprété par Giovanni Ribisi), étudiant de 19 ans se fait recruter par la société de trading JT Marlin, pour travailler dans une boiler room. Il se retrouve à vendre des produits financiers à des clients parfois dans le besoin, pour toucher des commissions élevées.
Un film efficace sur la vie de ces jeunes millionnaires instantanés aux techniques de vente persuasives. En effet, le réalisateur Ben Younger a été contacté à l’âge de 20 ans pour intégrer une boiler room dans laquelle il a pu côtoyer les requins de la finance.
Billionnaire Boys Club
Ce film sorti en janvier 2019 réunit Kevin Spacey (qui s’est fait une spécialité des films sur le sujet), Ansel Elgort, Taron Egertonet et Emma Roberts pour raconter l’histoire de l’ambitieux Joe Hunt, entrepreneur des années 80 dont la société Billionaire Boys Club, composée d’héritiers fortunés de Beverly Hills, met en place une gigantesque arnaque sous forme de chaîne de Ponzi. Et quand une enquête pour homicide vient s’ajouter au programme, les golden Boys dérapent. Un film très léché à défaut d’être extraordinaire, inspiré de faits réels et qui explique relativement bien le mécanisme pyramidal créé en 1919 par Charles Ponzi.
Les films français sur le monde de la finance et de l’argent
L’outsider
Sorti le 22 juin 2016, ce long-métrage retrace l’affaire Kerviel et son combat face à la Société Générale. Le sous-titre évocateur « On peut tricher pour gagner, pas pour perdre » résume à lui tout seul l’esprit du film. L’occasion de (re)découvir l’histoire incroyable et fascinante de cet employé du « middle office » au sein de la division banque d’investissement et de financement de la Société Générale à La Défense qui fit gagner des millions à son employeur… avant de lui faire perdre des milliards.
La version française du Loup de Wall Street, mais sans la flamboyance et le génie de Scorsese. On ne boude pas son plaisir quand même.
La banquière
Cette merveille de Francis Girod avec Romy Schneider, éblouissante dans un de ces derniers grands rôles, est un précurseur du genre. La bande-annonce de ce drame sortie en 1980 annonçait déjà ce qui continue à faire le succès des films dédiés à la finance et explique l’attrait que ce monde exerce sur Hollywood : « l’amour, l’argent, le pouvoir, la presse ». Grandeur et décadence sont toujours synonymes de succès et cette fresque qui retrace l’ascension fulgurante d’une femme à la tête d’une banque dans l’entre-deux-guerres et qui se voit ruinée suite à un complot politico-financier ne déroge pas à la règle.
Le sucre
En 1978, Jacques Rouffio réunit Jean Carmet, Gérard Depardieu et Michel Piccoli pour son film Le sucre. Ce long-métrage tiré du livre éponyme de Georges Conchon relate une arnaque du courtier Renaud d’Hornécourt de la Vibraye (joué par Depardieu) qui propose à Adrien (Jean Carmet), petit épargnant à la retraite, d’investir dans le sucre en pleine bulle spéculative de 1974.
Si on est plus proche de la comédie que de l’analyse du système économique, le film montre bien les principaux mécanismes financiers.
Ma part du gâteau
Cédric Klapisch sort en 2011 un film social plus qu’un film financier. France (Karine Viard), ouvrière à Dunkerque, se retrouve au chômage après la fermeture de son usine. Elle devient femme de ménage chez Steve (Gilles Lellouche), un trader travaillant entre la City de Londres et Paris.
De la confrontation entre ses deux mondes naîtra une idylle. Mais France découvrira par la suite que Steve est à l’origine de la fermeture de son entreprise de Dunkerque.
Krach
On retrouve Gilles Lellouche dans ce film français réalisé par Fabrice Genestral. Il y joue cette fois le rôle d’Erwan, trader d’une grande banque new-yorkaise à l’ambition démesurée. En se basant sur la théorie d’une corrélation entre les variations climatiques et les flux boursiers, il décide de créer un hedge fund pour appliquer cette stratégie.
Le film s’est inspiré de la chute du hedge fund Long Term Capital Management qui causa d’importantes perturbations sur les marchés financiers en 1998.
Erreur de la banque en votre faveur
Cette comédie française sur fond de spéculation financière narre l’histoire de Julien Foucault (Gérard Lanvin), un maître d’hôtel très opportuniste d’une banque d’affaires. Pour réaliser son rêve d’ouvrir un restaurant avec son ami Etienne (Jean-Pierre Darroussin), il va utiliser les informations confidentielles dont usent ses employeurs pour amasser à son tour une fortune.
Cette comédie de Michel Munz et Gérard Bitton aborde le délit d’initiés et ses conséquences.
Les documentaires sur les dessous de la finance
Wall Street contre Cleveland
Ce documentaire-fiction franco-suisse relate la crise des subprimes qui touche Cleveland où les familles se sont faites expulser de leurs maisons en raison du non remboursement de leurs crédits. Les avocats de la ville assignent 21 banques américaines qu’ils jugent responsables de cette situation.
Le film retrace un procès fictif mais avec des protagonistes bien réels. Ce documentaire-fiction a reçu le César du meilleur documentaire en 2011.
Inside Job
« La crise de 2008 était évitable ». Voilà comment débute le documentaire incisif de Charles Ferguson. Avec des témoignages de marque comme ceux de Christine Lagarde, Daniel Alpert et William Ackman, le long-métrage dénonce les dérives qui ont provoqué la crise de 2008. Ce documentaire s’appuie également sur des morceaux choisis des procès des banques et des interventions d’analystes et journalistes financiers.
Inside Job met également en lumière les différents liens obscurs entre pouvoir et finance. La qualité du travail de recherche du documentaire lui a valu l’oscar 2011 du meilleur film documentaire.
Capitalism, a Love Story
Film documentaire du sulfureux Michael Moore, Capitalism, a love story reprend les mêmes ficelles que les précédents documentaires du réalisateur américain. Une satire sociale qui dénonce les agissements des banques et la mentalité casino de Wall Street.
Michael Moore pose aussi des questions religieuses en se demandant si le capitalisme est un péché. De nombreux témoignages, de l’impertinence et un peu de comédie se mêlent dans un documentaire finalement très bien monté.
Les séries sur le monde de la finance et de l’investissement
Billions
Cette série de Showtime de 4 saisons met en scène Chuck Rhoades, un procureur fédéral de New York, qui, au cours des épisodes, affronte certains des plus riches gestionnaires de fonds d’investissement des États-Unis, dont le légendaire Bobby Axelrode interprété par un Damian Lewis remarquable. Le bras de fer entre les deux protagonistes tient toutes ses promesses. Loin des clichés sur le monde de la finance, Billions n’hésite pas à creuser le caractère des différents personnages pour éviter tout manichéisme. Du suspense, une photographie parfaite, un casting au top, une intrigue bien ficelée, à ne pas manquer !
House of Lies
Là encore, Showtime produit cette série. À croire que l’univers de la finance inspire tout particulièrement la firme ! Cette série de 5 saisons et 58 épisodes suit les aventures de Marty Kaan, consultant en finance et management auprès de grandes entreprises. Flambeur invétéré, fêtard et adepte de jolies filles, il élève tant bien que mal son jeune fils dont son ex-femme, qui est aussi en affaires sa concurrente principale, n’a que faire. Une série sympa à regarder mais qui manque cruellement de profondeur. À visionner si vous n’avez vraiment rien de mieux à faire (et que vous avez déjà vu Billions).
Scalp
Cette série française produite par Canal + a le mérite de faire revivre l’ambiance de la Bourse de Paris lorsque celle-ci se situait encore au Palais Brongniart. Malgré des débuts fracassants et prometteurs, le scénario au fil des épisodes devient de plus en plus invraisemblable. On comprend que la première saison n’ait pas été suivie d’une seconde. Dommage, la télévision française souffre d’un cruel déficit en matière de séries orientées Bourse et finance.
Cette liste non exhaustive oublie certainement des films, documentaires et séries sur la finance qui pullulent actuellement dans le monde cinématographique, la fascination des réalisateurs et spectateurs pour le monde de la finance étant toujours intacte. Nul doute qu’avec les évènements récents, la finance continuera à inspirer le cinéma dans les années à venir.
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