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Les dessous du métier de gérant de portefeuille avec Olivier David de Vega IM

Les dessous du métier de gérant de portefeuille avec Olivier David de Vega IM




Découvrez le parcours, l’expérience et le métier d’un gérant de portefeuille. Café de la Bourse vous invite à plonger dans l’univers de la finance de marché en interrogeant les hommes et les femmes qui y travaillent au quotidien. Cette semaine, Olivier David, gérant actions européennes chez Vega IM reviens pour nous sur son activité, ce qui l’a poussé à faire ce métier, le fait le plus marquant de sa carrière, son indicateur préféré et son sentiment de marché actuel.

Olivier David, quelle fonction occupez-vous chez Vega IM ?

J’occupe le poste de gérant actions sur les valeurs européennes et je suis par ailleurs membre de l’équipe « thématiques » de VEGA Investment Managers.

Je gère ou co-gère les fonds suivants :

  • VEGA Patrimoine, qui est un fonds diversifié équilibré ISR ;
  • VEGA France Convictions, support de large et mid caps françaises qui dispose du label « Relance » ;
  • VEGA Disruption, qui permet d’investir dans des entreprises provoquant des ruptures technologiques ou commerciales ;
  • VEGA Transformation Responsable, fonds ISR sur la thématique de l’impact ;
  • VEGA Global Care, le dernier-né de la gamme des fonds thématiques, offrant une approche holistique de la santé selon ces trois lignes directrices : soigner, prévenir et mieux vivre.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire le métier de gérant de portefeuille ?

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Pendant mes études, à l’issue de la maîtrise, j’ai décidé de faire une année de césure. Je ne savais pas encore si j’étais destiné à la finance de marché ou d’entreprise. Je m’intéressais à la bourse, mais je n’avais jusqu’alors, qu’une vague idée de ce que gérer un fonds signifiait. J’ai effectué mon stage au sein d’une équipe de gestion actions en 2003. Mon expérience a commencé avec la guerre en Irak et la vague Enron. On me demandait alors de suivre les marchés américains et japonais et d’assister le responsable de la gestion sur ces deux zones : il fallait suivre les positions détenues, proposer de nouvelles idées ou des arbitrages…

C’est à ce moment-là que ma vocation pour la gestion est devenue claire. La diversité des secteurs, des business models des entreprises, l’obligation de suivre l’information, l’économie, et devoir analyser rapidement, ouvrir son esprit à d’autres cultures, rencontrer des analystes, les managements, puis synthétiser et en déduire les impacts que cela peut avoir sur les investissements, le tout dans une ambiance proche de celle d’une salle de marché… Ce fut une expérience extraordinaire pour un premier contact avec la finance de marché.

Quel est l’événement que vous considérez comme le plus marquant de votre carrière ?




Étonnamment, je ne vais pas répondre l’année 2020 et la crise de la Covid-19, même si cela a été une période éprouvante pour nous tous. À mon sens, la crise des subprimes et le défaut de Lehman Brothers ont été les événements les plus significatifs de ma carrière, d’autant que cela ne faisait que cinq ans que j’étais sur les marchés. Du jour au lendemain, le marché s’est gelé. Avoir des variations à deux chiffres sur une valeur, cela peut arriver. Mais à ce moment-là, c’était sur l’ensemble du marché. La chute de mars dernier, ce n’est finalement que la 4ème crise depuis mes débuts (après Lehman, la crise de la dette souveraine en Europe et le Brexit). Mais Lehman, c’était une première pour moi !

Finalement, la multiplicité des crises m’aura enseigné qu’il faut toujours une bonne dose d’humilité et de sang-froid pour exercer ce métier.

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Quel est votre indicateur préféré et pourquoi ?

Le free cash flow (FCF ou flux de trésorerie disponible) est l’un des indicateurs auquel je porte le plus d’attention : c’est le cash que l’entreprise génère après s’être acquittée de ses frais de fonctionnement et d’investissement. À l’inverse du résultat net susceptible d’être amélioré par l’ingénierie comptable, le FCF permet de mesurer la profitabilité d’une entreprise hors des éléments non liquides. Le FCF est ce qu’il reste véritablement pour payer les dividendes, rembourser la dette, racheter ses actions, ou financer sa croissance, qu’elle soit externe ou interne.

Chez VEGA IM, nous privilégions les entreprises générant un FCF positif, mais aussi celles qui voient leur free cash flow progresser dans le temps. Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas investir dans des sociétés qui ne dégagent pas de FCF positifs, mais nous le ferons uniquement si nous avons la certitude que celui-ci va le devenir, lorsque nous croyons qu’elles investissent pour leur future croissance et que le retour sur investissement sera payant.

Bien sûr, je ne me limite pas à un seul indicateur quand j’investis dans une entreprise ; mais avec le FCF, j’ai une bonne idée de sa capacité à générer de la valeur, et donc une bonne vision de sa santé financière.

Quel est votre sentiment de marché actuel ?




Nous avons constaté une très bonne performance des marchés depuis le début de la crise sanitaire avec des indices proches de 20 % de hausse en 2021 (et de près de 70 % depuis les points bas atteints en mars 2020). Du point de vue de la croissance, nous avons assisté à une reprise en V très rapide, les résultats des entreprises étant même, pour la plupart, revenus au-dessus de leurs niveaux pré-crise : pour 2021, sur l’indice large européen Stoxx 600, ils sont ainsi attendus en hausse de 15 % par rapport aux niveaux de 2019.

Maintenant que l’effet de rattrapage lié à la fermeture de l’économie semble presque achevé, nous sommes un peu plus prudents, d’autant que certains secteurs font face à de fortes hausses du coût des matières premières ou même parfois, à la pénurie de composants (sans parler des récents développement en Chine avec la problématique Evergrande). Dans certains cas, ces difficultés engendrent des fermetures temporaires d’usines, comme cela peut être le cas dans l’industrie automobile.

Il sera donc nécessaire de se concentrer sur les secteurs et les entreprises qui auront le pricing power suffisant pour ne pas avoir à absorber une inflation venant dégrader leurs marges. Concernant les pénuries, nous sommes un peu moins inquiets car nous avons le sentiment de faire face à un manque à gagner à court terme qui devrait se retrouver dans la croissance des prochains trimestres.

Néanmoins, dans l’attente de cette prise en compte et d’éventuels avertissements sur les bénéfices de sociétés, nous adoptons une posture un peu moins tournée vers les actifs risqués. Nous nous concentrons sur les entreprises qui offrent le plus de visibilité avec une forte capacité à répercuter les hausses de prix à leurs clients. C’est pour nous une stratégie confortable car il s’agit de valeurs que nous apprécions historiquement : les valeurs de croissance pérenne avec des avantages compétitifs qui leur permettent de faire face à un environnement plus exigeant.

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Source des images : Freepik

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