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Uber : analyse de l’introduction en Bourse de l’application mobile de VTC

Uber : analyse de l’introduction en Bourse de l’application mobile de VTC




Café de la Bourse vous présente l’analyse du leader mondial de l’application mobile de transport par VTC (Véhicule de Transport avec Chauffeur) : Uber. Dans cet article, découvrez l’histoire de la société, son secteur, ainsi que ses services principalement liés aux applications mobiles.

Nous analyserons ensuite ses éléments financiers dans le cadre de son introduction en Bourse (IPO). Enfin, vous découvrirez l’actualité d’Uber et s’il est intéressant ou non d’investir en Bourse dans la plateforme VTC.

Infographie : dates et chiffres-clé d’Uber

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91 millions : nombre d’utilisateurs Uber dans le monde.

11,27 milliards de $ : chiffre d’affaires 2018.

3,03 milliards de $ : pertes d’exploitation 2018.

Mars 2009 : date de création d’Uber.

Uber : appli mobile VTC qui met en relation les particuliers avec des chauffeurs.

UberEats : livraison de repas à domicile ou sur le lieu de travail proposée par Uber.

Uber : histoire et profil d’une société qui change le monde du taxi traditionnel

Uber : 10 ans d’existence pour l’entreprise américaine valorisée entre 90 et 100 milliards de dollars

L’idée d’Uber est née en 2008, lorsque deux amis, Travis Kalanick et Garrett Camp, ne parviennent pas à trouver un taxi disponible, sous la neige, en plein hiver à Paris.

Trois mois plus tard, en mars 2009, les deux amis se lancent dans l’aventure de l’entrepreneuriat avec l’aide d’un troisième fondateur, Oscar Salazar. Ils créent UberCab, nom d’origine de la société qui sera raccourci à « Uber » en octobre 2010. L’idée est révolutionnaire, utiliser son smartphone et appuyer sur « commander une course ». La mise en relation entre les chauffeurs et les clients se fait alors instantanément.

Ce sera environ un an plus tard, en juillet 2010, que la première course Uber a lieu, à San Francisco. C’est d’ailleurs dans cette ville californienne que se situe le siège social d’Uber.

Durant l’hiver 2011, Uber arrive dans l’Hexagone. Paris est la première ville choisie par Uber en vue de son développement international. Puis, en novembre 2012 et en août 2013, la société s’implante en Australie et à Mexico en Amérique Latine.

Quatre ans après la première course Uber, en avril 2014, l’application est présente dans 100 villes dans le monde.

Uber lance un partenariat avec le secrétaire américain à la défense en septembre 2014 permettant à plus de 50 000 retraités de l’armée d’augmenter leurs revenus en devenant des chauffeurs Uber.

Autre date clé pour la société Uber, en avril 2015, le lancement d’Uber Eats, un service de livraison de repas à domicile ou sur les lieux de travail. Un mois plus tard, Uber franchit le seuil d’une présence au sein de 300 villes. Fin 2015, le cumul des courses Uber atteint le milliard. Seulement six mois plus tard, ce chiffre atteint les 2 milliards, marquant le développement spectaculaire d’Uber.

L’entreprise américaine souhaite profiter des avancées technologiques du véhicule autonome. C’est en septembre 2016, que la première course Uber de ce type a eu lieu dans la ville de Pittsburgh. Un an plus tard, en décembre 2017, un million de miles sont cumulés par les véhicules autonomes Uber.

En mai 2017, Uber lance son nouveau service Uber Freight, à destination des professionnels du transport de marchandises.

La croissance d’Uber est exponentielle. Entre décembre 2016 et mai 2017, les seuils des 500 villes et des 5 milliards de courses cumulées sont atteints.

Taxi et VTC : contexte du marché

L’arrivée d’Uber a mis en difficulté de nombreuses sociétés de taxis traditionnels. Pour preuve, l’un des plus grands acteurs américains implanté à San Francisco a dû mettre la clé sous la porte… Il s’agit de Yellow Cab. Les plus petites entreprises de taxis ont également été mises en difficulté. La concurrence est quasi impossible sachant qu’il y a encore quelques années, une licence de taxi dans une grande ville américaine pouvait atteindre le million de dollars.

D’ailleurs, les banques prêteuses américaines ont également subi de nombreux défauts de paiements en provenance de leurs clients, du fait de cette concurrence émanant d’Uber et d’autres applications mobiles de transport privé. Leurs clients, sociétés de taxis, ne pouvant plus payer leurs échéances.

De nombreuses plaintes ont émané pour concurrence déloyale aux États-Unis, mais les tribunaux ont refusé ces dernières. Une décision peu étonnante en considération de la politique ultra libérale des États-Unis.

En France, la situation est différente. L’arrivée des applications mobiles de VTC, dont Uber fait partie, ont bien entendu fait une grande concurrence aux sociétés de taxis, surtout en région parisienne. Mais le législateur tente d’en minimiser l’impact.

La loi Grandguillaume, entrée en vigueur au 1er janvier 2018, doit imposer à tous les chauffeurs de VTC de passer un examen d’aptitude ainsi qu’un tarif kilométrique minimal réglementé par l’État, afin de réduire la concurrence avec les taxis.

En réalité, les réglementations peinent à voir le jour. Les tarifs minimums ne sont pas encore établis et « l’ubérisation » est toujours source de controverses, notamment celle de l’intérêt premier des plateformes d’application mobile au détriment des chauffeurs. Certaines citations indiquent une forme d’exploitation par l’intermédiaire de rémunérations des chauffeurs déraisonnables et de commissions pour les plateformes mobiles de VTC trop élevées.

Services Uber proposés par l’application mobile

Uber : mise en relation de chauffeurs VTC avec les particuliers

Il s’agit de l’application mobile de mise en relation entre les clients et les chauffeurs VTC. La démarche est simple, le passager saisit sa destination et une liste d’informations est à sa disposition telle que la durée de l’attente, le type de véhicule et le prix. Ensuite, le client confirme sa course en appuyant sur « commander ».

De manière instantanée, le chauffeur Uber de proximité reçoit une alerte sur son application et décide ou non d’accepter la course. Une fois la course terminée, il est possible d’attribuer une note au chauffeur et au passager.

Depuis sa création, Uber a cumulé plus de 10 milliards de courses et en réalise actuellement 15 millions par jour dans le monde.

À ce jour, Uber totalise plus de 91 millions d’utilisateurs au sein de 600 villes et 65 pays, et 3 millions de chauffeurs travaillent pour Uber. Le record 2016 du nombre de courses effectuées par un unique chauffeur Uber est de 2 357.

Les profils des chauffeurs Uber sont des hommes à 86 %, âgés de plus de 51 ans à 54 %.

UberEats : service de livraison de repas à domicile

C’est l’application permettant la livraison de repas à domicile ou sur le lieu de travail. Uber Eats est présente dans 300 villes, dans 35 pays. Aux États-Unis, plus de 60 % des restaurants sont partenaires d’UberEats.

Généralement, les chauffeurs Uber Eats livrent à vélo ou en scooter. Uber Eats est le service de livraison de repas le plus rapide aux États-Unis et dans de nombreux pays.

UberFreight : du VTC au transport de marchandises

Uber Freight fonctionne selon le même principe qu’Uber, à la différence qu’il met en relation les expéditeurs de marchandises avec les transporteurs. Auparavant, les expéditeurs de marchandises devaient souvent entrer en contact avec plusieurs prestataires pour trouver les bons tarifs. Grâce à Uber Freight, ce travail est facilité.

Uber Freight est surtout développé aux États-Unis.

Les autres applications mobiles d’Uber

Uber propose également d’autres services tels que Uber Health pour le transport de patients ou encore Uber Wedding pour le transport des mariés. La société développe aussi des services grand public de mobilité, tels que « Jump » et « Lime » pour les locations de trottinettes et de vélos électriques.

Uber : croissance, chiffre d’affaires et bénéfices de l’appli VTC

Uber n’est actuellement pas encore coté en Bourse. De ce fait, ses comptes officiels ne sont pas encore rendus publics. Cependant, certaines informations sont disponibles, notamment au sujet du chiffre d’affaires et des bénéfices.

Le chiffre d’affaires d’Uber a presque triplé entre 2016 et 2018, passant de 3,85 milliards de dollars à 11,27 milliards de dollars.

En revanche, du côté des résultats, Uber cumule les pertes d’exploitation dont voici les chiffres entre 2016 et 2018 :

  • 2016 : perte d’exploitation de 3,02 milliards de $ ;
  • 2017 : perte d’exploitation de 4,08 milliards de $ ;
  • 2018 : perte d’exploitation de 3,03 milliards de $.

Depuis sa création, Uber a dépensé 11 milliards de $ pour sa croissance. La société n’est pour le moment pas rentable car elle mise tout sur son développement et sa croissance.

Le modèle d’Uber ne génère pas de bénéfices pour le moment. Cette situation n’est pas pour autant synonyme de non-pérennité sur le long terme. De nombreuses startups à la croissance exponentielle ont souvent débuté par des pertes financières et ont ensuite généré d’excellents bénéfices. C’est par exemple le cas de Tesla, le leader mondial du véhicule électrique.

Introduction en Bourse d’Uber

Le géant du VTC a déposé mi-avril 2019, son dossier d’introduction en Bourse auprès de la SEC (Security Exchange Commission, autorité de régulation des marchés financiers américaine). Ce formulaire d’introduction en Bourse est nommé S-1.

Les premières cotations en Bourse des actions Uber sont prévues pour début mai. Le groupe prévoit de s’initier en Bourse avec une capitalisation comprise entre 90 et 100 milliards de $ et anticipe une levée de fonds à hauteur de 10 milliards de $ grâce à cette IPO. Cette valorisation d’introduction en Bourse de 90 à 100 milliards de $ semble élevée pour de nombreux experts, notamment du fait qu’Uber n’est toujours pas rentable. En effet, la société a généré des pertes financières d’exploitation de 4,08 milliards de $ au titre de l’année 2017 et de 3,03 milliards au titre de 2018.

De plus, le rythme de croissance d’Uber a tendance à ralentir car son chiffre d’affaires du 4e trimestre 2018 s’est établi à 3 milliards de dollars, en hausse de 25 % par rapport au 4ème trimestre 2017, ce qui est inférieur aux 38 % de croissance enregistrés sur la base de l’évolution des 3èmes trimestres 2017 et 2018.

Cette baisse du rythme de croissance est cependant à relativiser : la croissance du chiffre d’affaires d’Uber reste excellente (+ 43 % au titre de l’année 2018) de quoi faire « rougir » bon nombre de sociétés.

Le principal « souci » d’Uber est donc son incapacité à générer des bénéfices, bien que ce soit le cas de nombreuses startups lors de leurs phases de croissance, notamment dans les secteurs du Web ou de la Technologie.

Le grand défi d’Uber sera donc de présenter de meilleurs résultats long terme pour continuer à bénéficier de l’accompagnement de ses actionnaires.

Côté nombre d’utilisateurs Uber, leur nombre est porté à 91 millions au titre du 4ème trimestre 2018, en hausse de + 35 % en comparaison avec le 4ème  trimestre 2017.

Uber a enregistré 1,49 milliard de voyages par l’intermédiaire de ses applications lors du 4ème trimestre 2018, soit presque 6 milliards de voyages annuels (sur base du 4e trimestre 2018). Ce chiffre de 6 milliards de voyages se rapproche du nombre total de la population mondiale (entre 7,6 et 7,7 milliards).

La branche Uber Eats de services de livraison de repas représente actuellement 18 % du chiffre d’affaires d’Uber.

À noter que Lyft, le principal concurrent d’Uber s’est introduit en Bourse le lundi 1er avril 2019 avec un départ plutôt mitigé car partant d’un cours d’IPO de 72 $, le cours de Lyft a clôturé à 69,01 $ lors de sa première journée de cotation, soit un repli de 4,15 % par rapport à son cours d’introduction. Au 23 avril 2019, son cours est de 60,25 $ soit 16,32 % inférieur à son cours d’IPO.

Avec une fourchette comprise entre 90 et 100 milliards de $, l’introduction d’Uber sera parmi les plus importantes connues par les places boursières américaines. À titre d’exemple Facebook a réalisé son IPO en 2012 à hauteur de 104 milliards de $ et Google en 2004 à 23 milliards de $.

Actualité Uber : développement dans des villes moyennes, polémique et taxi volant

Récemment, Uber a décidé de se développer dans les villes moyennes (auparavant les services Uber étaient surtout accessibles dans les grandes villes) c’est par exemple le cas de la ville de Saint-Etienne (170 000 habitants, à proximité de Lyon).

Actualité plus mitigée pour Uber : début février, le prestataire de service VTC fait face à des pressions juridiques concernant son activité en Espagne. D’ailleurs, au cours des dernières années, certains pays ont même interdit Uber pour diverses raisons. C’est par exemple le cas de la Hongrie, de la Bulgarie, du Danemark ou encore de certains territoires en Australie.

Dans un futur très proche (2020), Uber prévoit le lancement de taxis volants électriques, d’une capacité maximale de cinq personnes, baptisés « Bell Nexus ». Le prototype a été présenté le 7 janvier au « Consumer Electronic Show ».

Faut-il investir en Bourse dans Uber ?

Il est difficile de recommander une société en situation de pertes financières régulières. Nous optons donc actuellement pour le non. Les investisseurs potentiellement intéressés par Uber pourront suivre les résultats trimestriels de la société afin de suivre si oui ou non le groupe sera capable de devenir rentable dans le futur.

Dans ce cas, il pourrait être judicieux de s’intéresser à Uber comme valeur de croissance. En effet, la direction de la société indique qu’Uber s’adresse actuellement à seulement 1 % de son marché potentiel. Si cette anticipation est correcte et que la société poursuit sa croissance combinée à une capacité à générer des bénéfices, le cours de Bourse d’Uber pourrait alors connaître une phase de forte croissance.

D’autant plus qu’Uber mise fortement dans la R&D (Recherche & Développement) notamment concernant le véhicule autonome. En effet, la société a déjà dépensé presque un demi-milliard de dollars en R&D (457 millions de $) dans ces technologies de pointe. Il est possible que ces dépenses en R&D puissent permettre à Uber de devenir rentable.

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