Livret épargne Distingo sans risque : 4 % pendant 3 mois*
Quelles actions pour se protéger d’une hausse des taux ?

Quelles actions pour se protéger d’une hausse des taux ?




La hausse des taux semble pour bientôt. Elle ne sera pas sans impact sur les marchés actions. Café de la Bourse vous présente les types de valeurs propres à résister à cette évolution.

Le tapering entamé par la Fed dans un contexte de redémarage de l’économie devrait être finalisé en octobre 2014. La Banque centrale américaine pourrait ensuite initier un mouvement progressif de hausse des taux, qui, même s’il est effectué dans les règles de l’art de la communication, pourrait impacter les marchés actions et donc votre portefeuille.

Il existe des moyens pour construire une sélection de titres en Bourse susceptible de résister à ce mouvement de hausse des taux. Face au constat d’une baisse de la plupart des actions dites “défensives” suite à la hausse des taux d’intérêt survenue mi-2013 (après le discours de Ben Bernanke sur le futur tapering), la société Unigestion a dressé un inventaire des secteurs qui se sont révélés les plus sensibles à cette hausse. Il ressort de cette analyse que les valeurs des secteurs réputés cycliques, c’est-à-dire sensibles à la conjoncture économique et plus volatiles, offrent en réalité une meilleure résistance à la hausse des taux que les valeurs défensives. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, les stratégies visant à minimiser le risque de volatilité n’ont pas été épargnées par la chute des marchés d’actions en mai et juin 2013.

En fait, l’indice MSCI AC World Minimum Volatility a reculé davantage que l’indice correspondant pondéré par la capitalisation boursière. Il apparaît notamment que la hausse des taux d’intérêt a eu un impact très sensible sur les actions à faible volatilité en 2013.

Or les valeurs présentant un tel profil de volatilité appartiennent majoritairement à des secteurs dits défensifs : pharmacie, utilities, télécoms, précisément parce qu’ils censés résister aux à-coups économiques et boursiers. Il semble donc que la théorie affirmant que les valeurs défensives offrent une relative protection contre les aléas conjoncturels montre ses limites lorsqu’il s’agit de mesurer l’impact de la hausse des taux d’intérêt. Tout du moins, certaines actions auparavant qualifiées de défensives ont perdu leur capacité à atténuer les risques du fait de l’évolution de l’environnement de taux d’intérêt.

L’observation du comportement de ces valeurs révèle une évolution de leur comportement, qui devient plus proche de celui des obligations, en raison des dividendes réguliers qu’elles versent, qui rappelle le versement des coupons obligataires. Cette évolution a contribué à leur succès auprès des investisseurs et à leur performance boursière, mais les a rendues plus dépendantes à l’évolution des taux d’intérêt, à l’image des obligations.

Plus précisément, l’étude menée par Unigestion sur la période 1993-2013 aboutit à établir pour différents secteurs de la cote des niveaux de sensibilité à l’évolution des taux d’intérêt.

Par exemple, l’automobile, secteur cyclique par excellence, ne présente qu’une faible sensibilité à la hausse des taux, a fortiori dans les pays développés. Il en va de même pour les biens d’équipement. Les valeurs de ces secteurs ne distribuent généralement pas de dividendes aussi généreux que les valeurs défensives et n’ont pas vu leur comportement évoluer de la même façon vers le profil obligataire. Aussi, elles finissent par présenter une meilleure résistance à l’évolution des taux.

A l’inverse, les secteurs réputés pour leur moindre corrélation aux cycles économiques s’avèrent les plus sensibles à la hausse des taux : télécoms, santé, pharmacie et services aux collectivités, pour les raisons évoquées plus haut.

Pour les marchés européens spécifiquement, les secteurs les moins sensibles à la hausse des taux d’intérêt seront donc, dans l’ordre croissant de sensibilité :

  1. l’automobile
  2. les banques
  3. les biens d’équipement
  4. les matériaux
  5. les semi-conducteurs
  6. les services commerciaux
  7. les biens de consommation durables
  8. les activités financières hors banque
  9. l’assurance
  10. la technologie
  11. les services aux consommateurs
  12. les médias
  13. l’immobilier
  14. les ventes au détail
  15. les transports
  16. l’énergie
  17. l’alimentation
  18.  l’informatique (logiciels)
  19. les télécoms
  20. la santé
  21. la pharmacie
  22. les services aux collectivités

Les spécialistes d’Unigestion affirment ainsi que les actions les plus volatiles, celles qui enregistrent les plus forts mouvements sur la cote, sont celles qui résistent le mieux à la hausse des taux tandis que les valeurs moins volatiles la subissent plus fortement.

Il ne s’agit pas pour autant d’acheter aveuglément des actions appartenant aux secteurs les moins sensibles. Tout d’abord, la hausse des taux est attendue pour 2015. Ensuite, elle concernera d’abord les taux longs. Enfin, une analyse complète de l’environnement macroéconomique, sectoriel et de l’entreprise elle-même demeure indispensable.

Vous pouvez notamment vous attacher à étudier la situation financière des sociétés : plus une structure est endettée sur le long terme, plus elle subira la hausse des taux longs : les obligations qu’elle aura émises perdront de leur valeur et sa capacité d’endettement auprès des banques se trouvera réduite.

Une entreprise endettée sur des échéances plus courtes sera moins inquiétée dans un premier temps, mais devra être surveillée de près au cas où le mouvement de hausse gagne les segments plus rapprochés de la courbe et/ou si elle cherche à réaliser d’importants investissements.

Pour plus de détails sur l’analyse préalable à l’investissement, consultez notre Méthode pour investir en Bourse

Nadège Bénard

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.