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Vers un monde sans cash

Vers un monde sans cash




L’époque où Gainsbourg brûlait un billet de 500 Francs sur scène paraît déjà bien lointaine mais, après l’avènement de l’Euro, voilà un nouveau bouleversement qui devrait rendre définitivement has been l’enfant turbulent de la variété française : la disparition du billet de 500€ et l’évolution vers une société sans cash.

En Chine, le paiement par mobile est roi et le pays qui a créé la monnaie papier pourrait bien être le premier à la voir disparaître. En Europe, si les pays du Nord sont les plus avancés en la matière (la Suède s’est fixé l’horizon 2030 pour faire disparaître le liquide et en Norvège seulement 5 % des transactions se font encore en cash), les autres pays du vieux continent tendent à prendre le même chemin. Une société sans argent liquide, est-ce réellement possible ? Café de la Bourse vous propose un état des lieux de la situation et analyse les avantages et inconvénients d’une telle évolution.

Un monde avec de moins en moins d’argent liquide

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Si l’on n’est pas encore aujourd’hui dans un monde sans cash, force est de constater que les billets et la menue monnaie perdent du terrain.

La guerre des moyens de paiement

Les moyens de paiement sont classiquement répartis en trois grands types : les espèces, le chèque et la carte bleue (Visa, Mastercard, American Express). Si les deux premiers perdent du terrain, en revanche, ce n’est pas le cas de paiements par carte qui connaissent une croissance très forte. En effet, le chiffre d’affaires de Visa Europe s’élève à 2,31 milliards d’euros, soit une hausse de 25 % pour l’exercice clos en juin 2015 qui s’explique par la très forte augmentation des paiements par carte au détriment du chèque et de l’espèce.

La numérisation des transactions

Sur les douze mois de 2016, on dénombre 605 millions de paiements sans contact (+158 % par rapport à 2015) selon la Fédération Bancaire Française.

Cette augmentation du paiement par carte est en effet portée par la forte croissance des achats en ligne et des paiements sans contacts permis par ce qu’on appelle la « Near field communication » ou, en français, la « Communication en champ proche ». Et en effet, si Visa ne connaît pas la crise, c’est sans aucun doute parce que le spécialiste des cartes bancaires surfe sur le paiement sans contact et les achats en ligne. La plupart des banques traditionnelles et des banques en ligne proposent déjà des cartes NFC (plus de 40 millions sont en circulation en France).

De fait, derrière la fin du paiement en liquide se cache la technologie NFC qui permet l’émergence des terminaux « sans contact ». Actuellement 500 000 commerçants en sont équipés en France et notamment les grandes chaînes. Le démarrage est prometteur puisque le GIE CB, Groupement d’intérêt économique qui organise et supervise le réseau d’émission et d’acceptation des cartes bancaires agréées CB, espère atteindre les 1 Milliard de paiements sans contact en 2017 et 3 Milliards en 2018. Cette anticipation d’accélération repose notamment sur le fait que le plafond de paiement sans contact ont été relevés récemment à 30€ et pourrait encore l’être dans les prochaines années. Ce début réussi du paiement sans contact le place d’emblée comme un sérieux concurrent pour les espèces sur le segment des achats de faibles montants.

Les GAFA à l’assaut des solutions de paiements

Les quatre géants de l’Internet fixe et mobile que sont Google, Apple, Facebook et Amazon investissent le secteur des moyens de paiement. C’est leur arrivée dans le secteur et l’intégration de cette technologie NFC à nos smartphones qui devraient véritablement sonner le glas des billets et pièces. En effet, la carte bancaire a trop de limites pour complètement remplacer les espèces. Une machine est nécessaire pour accepter une carte bancaire ce qui, d’une part empêche les particuliers d’utiliser ce moyen de paiement entre eux et, d’autre part, entraîne des coûts si bien que de nombreux professionnels refusent ce type de paiements. Pour qu’un monde sans cash soit possible, il faut une solution qui permette à tout le monde de payer par carte et/ou de manière numérique là où ce n’est pas possible aujourd’hui. Le smartphone s’impose comme la solution, lui qui grâce à quelques applis peut se transformer en outil de paiement et en terminal d’encaissement.

Nos téléphones, en se transformant alors en moyens et terminaux de paiement, relégueraient nos cartes bancaires au rang d’antiquité. Tim Cook l’a bien compris en lançant Apple Pay, la société Visa également qui s’est positionnée très franchement sur le marché mobile, et dans leur sillage une flopée de startups issues de la Fintech qui imagine de nouveaux moyens de paiement.

Dans les grandes villes chinoises, en 2016, c’est près de 5 000 milliards d’euros de marchandises qui ont été achetées à partir de terminaux mobiles d’après le cabinet iResearch. D’après Ben Cavender, directeur au cabinet d’études de marché China Market Research Group, le marché du paiement mobile en Chine est 40 à 50 fois plus gros que son équivalent aux États-Unis.

Les avantages indéniables d’une société sans liquide

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La praticité indéniable d’un monde sans cash

Ce qui séduit avant tout le consommateur dans un monde sans cash, c’est la praticité. Une étude du ministère des Finances de mai 2015 a montré que 71 % des Français souhaiteraient pouvoir tout payer par carte, s’ils avaient le choix.

Le festival Marvellous passé au sans cash en 2016 propose aux festivaliers le paiement mobile via la solution Fivory. Les bars du festival encaissent les paiements des festivaliers de façon simple, rapide et sécurisée, ce qui évite les files d’attentes au bar et permettra de profiter de la soirée sans souci de liquidité tout en pouvant contrôler ses paiements depuis son smartphone.

De plus, les espèces coûtent cher au pays, aux banques qui prévoient d’ores et déjà de ne plus systématiquement remplacer les distributeurs automatiques de billets dont la maintenance est coûteuse, et les commerçants aimeraient eux, pour des raisons évidentes de sécurité, en avoir moins dans leurs caisses.

La fin des faux-monnayeurs

Un monde sans cash, c’est aussi bien sûr, la fin des faux-billets et de la contrefaçon des espèces de manière plus générale. C’est tout simplement un pan entier de l’économie parallèle qui disparaît.

Vers une économie transparente

Mais aussi et surtout, un monde sans cash, c’est une entrave pour toutes les opérations illicites telles que le trafic de drogue, la prostitution, le commerce des armes, ainsi que la fraude fiscale, le travail au noir, etc.

La suppression du liquide permettrait en effet d’y voir plus clair dans les revenus issus de la prostitution et du trafic de drogues même si cela ne représente en aucun cas une solution miracle.

Les limites du tout virtuel



Le piratage

Le principal problème reste la sécurité. En 2011, Renaud Lifchitz, ingénieur sécurité chez British Telecom a démontré qu’avec un système peu onéreux, une carte sans contact peut être piratée en une seconde. La CNIL s’est saisi de la question en 2013 mais il est toujours possible pour le pirate de récupérer les données des cartes sans contact avec un simple lecteur NFC (Source : Marianne). Il est donc par exemple plus simple de pirater ce genre de cartes qu’un Pass Navigo permettant de circuler dans les transports en commun d’Île-de-France.

Si Apple se veut rassurant en mettant en avant le niveau élevé de cryptographie des données de paiements, on en peut cependant s’empêcher de penser aux défaillances récurrentes de la firme à la pomme sur son Cloud pourtant lui aussi très sécurisé.

On notera aussi qu’en Chine où le paiement depuis un Terminal mobile est très courant, la sécurité des paiements est mise à mal par des malfaiteurs qui remplacent les vrais codes barre par de faux afin de voler les données d’utilisateurs et de vider leur compte en banque.

Une remise en cause de la propriété et une entrave aux libertés fondamentales ?

Des opposants à une société sans cash mettent également en avant plusieurs arguments d’ordre éthique, si ce n’est philosophique. La suppression totale de l’argent liquide peut être perçu comme une atteinte au droit à la propriété. De fait, les opposants à une société sans cash arguent le fait que lorsque l’on met son argent à la banque, il ne nous appartient plus vraiment. On devient créancier de la banque qui nous doit notre argent.

De plus, une société sans cash, c’est une société dans laquelle les moyens de paiement sont traçables, lisibles et où l’anonymat n’existe plus. On sait facilement qui a acheté quoi, où et quand.

Mais avant de voir disparaître le cash, on dispose encore d’un certain temps pour réfléchir à la façon dont fonctionnera cette société sans espèces. De fait, tous les pays, des plus avancés aux plus réfractaires, s’accordent à dire que ce changement est très long.

La société « cashless » ou société avec moins de cash est une réalité qui se développe à vitesse grand V. En revanche, une société « cash free » ou société sans cash n’est pas pour demain. Si équiper les consommateurs prend du temps, changer les mentalités en nécessite plus encore.

Source des images : Freepik

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