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5 indicateurs économiques non conventionnels

5 indicateurs économiques non conventionnels




Qu’ont en commun les Big Mac, les gratte-ciel, les poubelles et Google ? Ils sont tous de bons indicateurs économiques. Café de la Bourse vous présente dans cet article 5 indicateurs économiques a priori pas très sérieux mais à considérer en réalité avec attention.

L’indice des gratte-ciel

Andrew Lawrence a mis en évidence en 1999 la corrélation qui existe entre la construction des plus hauts édifices du monde et les cycles économiques. L’économiste pense que la construction des immeubles les plus hauts coïncide avec la fin du cycle économique et serait donc annonciateur d’une récession.

De nombreux exemples viennent étayer la théorie de Lawrence :

1873 : Construction du plus haut building de l’époque, l’Equitable Life Building. La grande dépression a débuté en 1873.

1931 : C’est l’année de l’inauguration de l’Empire State Building, mais le lancement du projet a eu lieu en 1929. Cette année là, le 40 Wall Street a également été construit. Côté économie, 1929 marquera le début de la plus grande crise économique du 20ème siècle.

1973 : Le World Trade Center est inauguré le 4 avril 1973. La même année que le premier choc pétrolier.

1998 : Les Petronas Towers de Kuala Lumpur ont été inaugurés l’année suivante la crise asiatique. C’est alors le gratte-ciel le plus haut du monde.

2008 : La construction de la tour la Burj Khalifa, tour la plus haute à ce jour, a débuté en 2003 pour se terminer en 2010, pendant la crise des dettes souveraines.

2010 à aujourd’hui : La « Tour de Shanghai », deuxième plus haut bâtiment du monde, culminant à 632 mètres a été achevé en 2016. 66 gratte-ciel supérieurs à 240 mètres sont actuellement en construction dont plus de la moitié en Chine, ce qui, selon la Barclays Capital Property Research de Hong Kong, dénote un développement rapide d’une bulle de la construction dans l’Empire du milieu.

Enfin, l’Arabie Saoudite qui souffre actuellement d’une économie en perte de vitesse construit actuellement la « Burj al Mamlakah» qui devrait dépasser 1 kilomètre de hauteur. Livraison attendue entre fin 2018 et 2020.

Cet indice a été validé par les économistes. Selon eux, en période de faibles taux d’intérêts, la taille des entreprises augmente, et ces dernières maximisent leurs investissements fonciers en construisant en hauteur. On peut aussi y voir les symptômes d’une bulle immobilière due au crédit facile.

L’indice Big Mac

En 1986, l’hebdomadaire anglais The Economist choisit le Big Mac comme produit de consommation de référence pour comparer le pouvoir d’achat entre les différents pays du monde.

L’indice Big Mac se fonde sur la théorie de la parité de pouvoir d’achat, selon laquelle les taux de change doivent s’ajuster afin qu’un panier de produits coûte pareil dans tous les pays. Le panier de The Economist ne contient qu’un produit : le Big Mac, célèbre hamburger de McDonald’s.

L’indice Big Mac fonctionne ainsi : les taux de change sont ajustés afin qu’un Big Mac coûte le même prix dans chaque pays.

Début 2017, l’euro et la livre sont sous-évalués par rapport au dollar de respectivement  24 et 18,7 % selon le dernier Indice Big Mac, le guide de comparaison des monnaies de The Economist.au taux de change.

En effet, au taux de change actuel, un Big Mac coûte 5,06$ aux États-Unis, mais 4,06 € dans la zone euro et 3,73 £ en Grande-Bretagne, révélant ainsi la chute de l’euro à 1,05 $, son niveau minimal depuis 2003, et à 1.21 $ pour la livre, son plus bas niveau depuis 31 ans.

Autres points à signaler : en termes de Big Mac, le peso mexicain est sous-évalué de 55,9 % par rapport au billet vert selon l’indice Big Mac. Il faut dire que les déclarations du nouveau président des États-Unis Donald Trump font craindre une guerre commerciale avec le Mexique, ce qui a fait perdre au peso un dixième de sa valeur contre le dollar depuis novembre. À noter : parmi les grands pays, seule la Russie propose un Big Mac moins cher que celui des Etats-Unis (2,15 $ contre 5,06$) bien que le rouble se soit renforcé au cours de la dernière année.

L’indice Big Mac tient aussi compte du revenu moyen d’un pays. Ainsi, en Asie, le yuan chinois est sous-évalué de 44,1 % comparé au dollar, selon l’indice Big Mac de référence, mais de seulement 7 % selon le taux ajusté.

Comme le coût de la vie des Européens de l’ouest est plus élevé et que leurs revenus sont inférieurs à ceux des Américains, l’euro s’est établi à une prime de 25 % par rapport au dollar en termes de revenus ajustés sur le prix du burger, et ce, depuis la création de l’euro.

Le Big Mac Index permet donc d’identifier les monnaies surévaluées et les monnaies sous-évaluées par rapport au dollar.

L’indice « R-word »

Également élaboré par le journal The Economist, l’indice « R-Word » (le mot qui commence par « R ») compte le nombre d’articles du Washington Post et du New York Times qui mentionnent ce vilain mot tabou qui commence par « R », à savoir « récession ».

 

Cet indice sémantique mis en place dans les années 1980 a annoncé avec succès les crises de 1990, de 2001 et de 2007. La simplicité de calcul de cet indice, qui peut-être fait en temps réel, en fait un indicateur avancé, à l’inverse d’autres données qui prennent beaucoup de temps à calculer, comme le PIB.

Google Trends

La Fed, toujours en quête de nouveaux outils d’analyse, s’est posée la question suivante : Google aiderait-il à anticiper les crises économiques ? La Fed a donc réalisé une étude, intitulée « Faire des prévisions grâce aux requêtes sur les moteurs de recherche sur internet ».

L’étude révèle que Google Trends serait en mesure de prédire les taux de refinancement des emprunts hypothécaires ainsi que les mouvements du yuan. En effet, avant d’effectuer une demande de refinancement de leur emprunt immobilier, les emprunteurs utilisent Google pour faire des recherches sur internet. D’où l’effet prédictif. Dans le deuxième exemple, l’analyse du nombre de recherches sur Google du mot « yuan » permettrait d’anticiper les évolutions de la monnaie chinoise.

Les auteurs de l’étude admettent volontiers que ces données sont difficilement exploitables, mais ils soulignent aussi l’énorme potentiel que recèle l’historique des requêtes des moteurs de recherches.

L’INSEE en France s’est d’ailleurs saisi de la chose en 2015 dans une étude intitulée Apports de Google Trends pour prévoir la conjoncture française qui souligne que « Depuis quelques années, les conjoncturistes s’intéressent également aux données issues d’Internet et en particulier aux tendances des recherches des utilisateurs de Google comme sources d’informations susceptibles d’améliorer leurs prévisions. Outre leur gratuité, la vitesse à laquelle ces données peuvent être mobilisées les rendent attrayantes pour la conjoncture ». Les auteurs précisent que même si « d’après les différentes modélisations testées, les tendances de recherche Google ne permettent d’améliorer la prévision des dépenses mensuelles des ménages que de façon limitée », les résultats obtenus pour les achats de certains biens (habillement et équipement de la maison, notamment) sont plus positifs, certaines catégories Google Trends permettant d’améliorer la prévision de ces postes ».

En 2017, la question sur toutes les lèvres concerne plutôt les échéances électorales à venir et il se murmure que Google peut tout à fait prédire le résultat de l’élection présidentielle. En effet, le candidat qui a généré le plus de recherches est le candidat qui l’emporte. Cela est vrai non seulement pour les deux dernières élections présidentielles françaises mais aussi pour les deux dernières élections générales au Royaume-Uni ou encore les deux dernières élections fédérales au Canada. Aux États-Unis, les deux dernières victoires de Barack Obama et celle de Donald Trump correspondaient également aux nombres de recherches effectués sur le célèbre moteur de recherche.

La courbe bleue représente Donald Trump et la rouge Hillary Clinton.

Et quand on sait l’impact d’une élection de premier plan sur l’activité économique, oui, indéniablement, Google Trends est un indicateur précieux du contexte économique !

 

L’économie dans les poubelles

 

Les économistes Michael McDonough et Carl Riccadonna sont partis d’un constat simple. Si nous produisons moins de déchets, c’est parce que la consommation ralentit. À partir de cette observation, les deux économistes ont pu établir une corrélation entre le nombre de wagons transportant les déchets aux États-Unis et le PIB américain.

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