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Fin de l’euro : comment le désastre pourrait arriver

Fin de l’euro : comment le désastre pourrait arriver




Fin de l’euro : comment le désastre pourrait arriver image Crédit photo Albertane

La panique sur le marché des obligations du trésor italien a augmenté les chances d’une disclocation de la zone euro. Bien que personne ne puisse estimer la probabilité d’un tel scenario, il existe bel et bien une chance que cela se produise. Effrayant, mais pas impossibile.

Pourquoi rester dans l’euro ?

Si l’Italie ne peut pas se financer à des taux raisonnables, et que le reste de la zone euro ne peut pas (dans le cas du FESF) ou ne veut pas (comme c’est le cas de la BCE) sauver un pays si gros et si endetté, alors un des principaux bénéfices de l’euro (les faibles taux d’intérêt) disparaît.

Cela réduit d’autant les raisons de rester dans le club de l’euro. Si l’Italie est contrainte à faire défaut sur sa dette, pourquoi donc n’irait-elle pas jusqu’au bout en créant une nouvelle monnaie nationale ?

Nouvelle monnaie nationale et dévaluation

Dans un tel scenario, l’Italie pourrait ajuster mécaniquement à la baisse la dette publique, mais également les salaires et les prix. Tous les contrats seraient redénominés en nouvelle lire, à la parité de un pour un. La nouvelle devise serait alors mise à flotter (c’est-à-dire « couler ») sur le marché des changes avec une décote par rapport à l’euro. La dévaluation ainsi enregistrée donnera alors une bonne idée de l’amplitude du défaut de l’Italie vis-à-vis de ses créanciers de la zone euro.

Et une des causes du malaise de l’économie italienne, son manque chronique de compétitivité, serait résolu, du moins temporairement. Une lire faible donnerait un bon coup de boost à l’industrie italienne.

Les aspects pratiques d’un retour à la monnaie nationale

Créer une nouvelle devise n’est pas si difficile que ça. Un pays suffisamment déterminé pourrait simplement voter une loi stipulant que toutes les transactions financières se font désormais dans la nouvelle lire (ou drachme, ou escudo, etc.).

Ce ne serait pas inédit dans l’histoire. En août 2001 en Argentine, la province de Buenos Aires a donné pour 90 millions de dollars de notes de créances à ses employés, comme partie de leur salaire. Ces notes, connus sous le nom de « patacones », furent rapidement acceptés partout en échange de biens et de services. McDonald’s proposa même un menu spécial, le « Patacombo », contre un « patacon » de 5 dollars. Quelques mois plus tard, l’Argentine abrogeai la parité fixe « irrévocable » du peso avec le dollar US.

Les défis techniques d’une sortie de l’euro ne sont pas insurmontables

Ce qui est grandement sous-estimé par les partisans d’une sortie de l’euro, c’est le chaos social et financier qui s’ensuivrait, tant dans le pays que dans le reste du monde. Un éclatement de l’euro ne serait pas, comme certains le pensent, un simple remake de la crise du Système Monétaire Européen (SME) de 1992-1993. Ce serait un gigantesque tsunami financier.

Une fois la sortie de l’euro de l’Italie devenue un scenario envisageable, les gens se rueront sur les banques pour retirer toutes leurs économies, et les épargnants s’empresseront de transférer leurs euros en Allemagne, au Luxembourg ou au Royaume-Uni pour éviter une conversion forcée en nouvelle monnaie dévaluée.

L’anticipation d’une dévaluation de la dette privée et publique, pour beaucoup détenue par des étrangers, menacerait de faillite le système bancaire européen tout entier.

Chaos social et financier

Un tabou aura été brisé, et le même scenario pourrait se produire avec les autres pays qui ne font que caresser l’idée de quitter la zone euro.

Le crédit s’effondrerait et il y aurait une ruée sur le cash, principalement sur les billets de 500 euros, plus facile à stocker.

Nombre de billets en euros en circulation entre 2002 et fin 2010 : les grosses coupures

Source : Banque Centrale Européenne

Les entreprises qui n’en ont pas feraient faillite. Le contrôle des capitaux et des restrictions sur le transport de personnes seraient réinstaurés pour contenir le chaos. Une fois les que le récriminiations commenceraient à fuser de toutes parts, la survie même de l’Union Européenne et du marché unique serait mise en question.

Ce sont des scenarii effrayants mais, malheureusement, ça ne les rend pas impossible pour autant.