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Faut-il investir sur les marchés émergents ?

Faut-il investir sur les marchés émergents ?




Face à la volatilité extrême des marchés européens et américains, il peut être intéressant de diversifier son portefeuille sur les marchés émergents.

Avant de commencer notre étude, précisons l’appellation “pays émergents”. Les quatre plus grands pays émergents sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, que l’on regroupe communément sous l’appellation “BRIC”.

L’indice MSCI Emerging Market Index, lui, comptabilise 21 économies émergentes.

Les voici regroupées par zone géographique :

Amériques

  • Brésil
  • Chili
  • Colombie
  • Mexique
  • Pérou

Europe / Moyen-Orient – Afrique (EMEA)

  • République Tchèque
  • Egypte
  • Hongrie
  • Maroc
  • Pologne
  • Russie
  • Afrique du Sud
  • Turquie

Asie

  • Chine
  • Inde
  • Corée du Sud
  • Indonésie
  • Malaisie
  • Philippines
  • Taiwan
  • Thailande

Les investisseurs concentrent leur attention sur les BRICs, principalement parce que les informations sont plus faciles à trouver. Pour certains pays, il est en effet difficile de trouver les informations en anglais.

Une piste de diversification

Face à la crise boursière actuelle qui sans intervention des états ne semble pas prête d’être résolue, on parle de plus en plus de diversification du risque. La diversification permet de réduire son risque en détenant d’autres actifs que ceux que l’on a déjà, c’est ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Cela peut donc passer par une diversification du portefeuille en choisissant des titres d’un autre secteur, d’autres classes d’actifs comme des obligations ou des matières premières ou également une diversification par un autre marché.

Les marchés émergents en forte croissance

Les marchés émergents représentent une opportunité, et ce pour plusieurs raisons.

Les marchés émergents font mieux que les marchés européens et américains. Ils affichaient un gain de plus de 10% entre début 2008 et fin 2010, alors même que les indices européens plongent d’environ 20%. Cette différence est liée à la croissance économique des marchés émergents, bien supérieure à celle de nos économies occidentales.

Bien que le FMI a réduit ses prévisions de croissance pour ces pays, la croissance anticipée pour 2011-2012 reste forte, autour de 6% (6,4% en 2011 et 6,1% en 2012).

C’est sur l’inflation qu’il faut rester prudent. La hausse du prix des matières premières pourrait entraîner mécaniquement une hausse des prix à la consommation et un renchérissement des exportations. Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit pour 2011 une inflation de 7,5% pour l’ensemble des pays émergents.

Pour l’investisseur obligataire, les pays émergents apportent un certaine sécurité. Contrairement au pays développés, les gouvernements émergents sont peu endettés, et leurs économies sont dynamiques.

Rang mondial Pays Dette
(% PIB, 2010)
18 Egypte 80,50
20 Hongrie 79,60
33 Brésil 60,80
39 Maroc 58,20
43 Philippines 56,50
45 Inde 55,90
48 Pologne 53,60
49 Malaisie 53,10
54 Turquie 48,10
60 Colombie 44,80
63 Thailande 42,30
66 Mexique 41,50
70 Afrique du Sud 33,30
72 République Tchèque 40,00
86 Taiwan 33,90
92 Indonésie 26,40
97 Corée du Sud 23,50
101 Pérou 23,90
108 Chine 12,80
116 Chili 5,40
122 Russie 9,50

Dexia note un rapport dette/PIB réduit pour les membres du EMBI (Emerging Markets Bond Index composé de 27 pays) avec toujours le Brésil qui attire de plus en plus d’investisseurs. Le rating moyen des membres de l’EMBI se situe à BBB-.

A titre de comparaison, voici un graphe des 10 pays les plus endettés de la planète (chiffres de 2011) :

Faut-il investir sur les marchés émergents ?

Les moyens d’investir dans les pays émergents

Différents moyens sont possibles. On peut investir via les actions, les obligations ou les fonds communs de placement.

S’exposer directement aux actions des entreprises locales

Pour une exposition maximale, optez pour l’investissement direct en actions d’entreprises locales, mais veillez toutefois à respecter votre cercle de compétences.

Si vous ne comprenez pas les particularités du marché local, abstenez-vous. Investir dans une entreprise ou un pays que l’on ne connaît pas suffisamment constitue une prise risque inconsidérée, comparable à de la lotterie.

Faites donc bien vos devoirs !

Les fonds de placement spécialisés

Il est parfois difficile d’accéder à l’information sur certains marchés, ce qui rend parfois difficile d’anticiper correctement les mouvements de ces marchés.

C’est pourquoi il peut être intéressant de se tourner vers des fonds de placement spécialisés sur les pays émergents.

Si toutefois vous souhaitiez gérer votre investissement vous-même, il est possible de se tourner vers des fonds cotés (“Exchange Traded Fund”, ETF) qui permettent de répliquer les indices. Les frais de gestion sont moindres et votre placement diversifié.

Veillez bien à analyser la composition des indices dans lesquels vous investissez, car certains peuvent être très exposés à un secteur particulier (le pétrole pour le Brésil, par exemple).

Trouvez les valeurs européennes exposées aux pays émergents

Si vous préférez profiter du dynamisme des pays émergents sans pour autant vous y exposer directement, vous pouvez investir dans des entreprises qui y réalisant une part importante de leur chiffre d’affaire.

Telefonica, l’entreprise espagnole de télécom, réalise 40% de son chiffre d’affaires en Amérique du Sud.

D’autres groupes, comme Casino ou Carrefour, sont également très présents au Brésil. 70% des magasins Casino établis hors de France sont implantés au Brésil, où les ventes se sont envolées de 60% au premier semestre 2011.

Thomas Jeulin