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Taux négatifs : comment placer son argent ?

Taux négatifs : comment placer son argent ?




Depuis la crise financière de 2008-2009 et la crise de la dette qui a suivi en Union Européenne, touchant notamment la Grèce de plein fouet, les banques centrales, et particulièrement la Banque Centrale Européenne, se montrent très accommodantes et multiplient les baisses de taux directeur pour stimuler la croissance et l’inflation, jusqu’à opter pour des taux d’intérêts négatifs.

De quoi s’agit-il ? Quelles conséquences cette pratique fait-elle peser sur les marchés financiers et sur votre argent ? Quels placements tirent leur épingle du jeu ? Toutes nos explications.

Les taux négatifs, qu’est-ce que c’est ?

Normalement, quand on emprunte de l’argent, le débiteur doit rembourser au créancier la somme empruntée ainsi que des intérêts, qui viennent alourdir la somme initialement empruntée. Avec des taux négatifs, le débiteur rembourse au créancier moins que ce que ce dernier lui a prêté.

Cette situation, a priori aberrante, peut cependant être justifiée par le contexte macro-économique. Les banques centrales, pour soutenir l’économie, pratiquent une politique d’assouplissement monétaire, notamment caractérisée par une baisse des taux directeurs et une baisse du taux de dépôt. Les taux directeurs conditionnent la fixation du taux du marché interbancaire, c’est-à-dire, le taux auquel les banques se prêtent entre elles. Le taux de dépôt correspond aux intérêts que toucheront les banques en plaçant leur argent dans les coffres de la banque centrale. En cas de taux de dépôt négatif, cela coûte à la banque de placer son argent à la banque centrale.

Mario Draghi le 12 septembre 2019 a annoncé une baisse du taux de dépôt à -0,50 % et ce n’est pas près de s’arrêter puisque la BCE a expliqué qu’elle garderait « des taux aux niveaux actuels ou plus bas jusqu’à ce que les perspectives d’inflation convergent de façon robuste » vers la cible de 2 % et qu’une « telle convergence ait été reflétée régulièrement dans la dynamique d’inflation sous-jacente. »

Les banques sont ainsi incitées, plutôt que de laisser dormir leur argent dans des coffres, à l’utiliser, c’est-à-dire à le prêter aux ménages et aux entreprises, ce qui devrait, en théorie au moins, soutenir la croissance.

Comment profiter des taux négatifs actuels ?

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Les taux négatifs ont un réel impact sur le marché obligataire, le marché actions et le marché immobilier. À l’aune de ces changements majeurs, l’investisseur particulier pourrait être amené à effectuer des arbitrages entre ces différentes classes d’actifs pour tirer parti des taux négatifs.

Profiter des taux d’intérêt négatifs pour investir dans l’immobilier

La baisse des taux, dernière cartouche des banques centrales pour relancer l’économie, est donc une incitation à prêter de l’argent aux particuliers et aux entreprises. Et le marché immobilier est sans conteste le premier bénéficiaire de la situation. En effet, l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) 10 ans qui est passée en juin 2019 en territoire négatif est la référence pour les taux des crédits immobiliers aux particuliers.

De fait, dans ce contexte, les banques préfèrent prêter aux particuliers leurs liquidités – même à des taux très bas – plutôt que de les placer, à taux négatifs, d’autant que le taux de défaut sur les crédits immobiliers est en France le plus faible d’Europe et concerne seulement 0,1 % des crédits. « Le crédit immobilier est plus que jamais stratégique pour les banques, car c’est un moyen rentable et peu risqué de placer leurs liquidités, d’autant qu’aujourd’hui elles n’ont que très peu d’autres alternatives » analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

Les taux négatifs entraînent donc une baisse drastique des taux des prêts immobiliers qui pourraient à nouveau baisser. Les financements sous la barre des 1 % pourraient bien devenir la norme. S’ils ne sont pas négatifs, les taux des emprunts immobiliers sont parfois tout de même inférieurs à l’inflation, ce qui signifie ni plus ni moins qu’il existe un réel intérêt financier à emprunter. « À ce niveau-là, ce n’est plus s’endetter pour s’enrichir ! C’est dépenser pour ne pas perdre », déclarait Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux dans un communiqué de presse de juin 2019.

Ainsi, dans le contexte actuel de taux directeurs, taux de dépôt et taux d’emprunt d’État négatifs, ou très faibles, les obligations perdent de leur attrait pour l’investisseur. À l’inverse, il sera intéressant pour les particuliers comme pour les entreprises d’emprunter.

Placer son argent sur le marché actions pour profiter du dynamisme de la Bourse

Dans ce contexte de taux négatif et de faible rendement de l’épargne garanti, que faire alors de ses liquidités ? Il peut être judicieux de les placer sur les marchés actions.

Les obligations ne rapportant plus rien, cette situation tire mécaniquement à la hausse les actions, seuls actifs à pouvoir procurer un rendement attractif à l’épargnant, d’autant que les entreprises peuvent aisément financer leur développement en ayant recours au crédit, à un taux très bas. De fait, la situation de taux négatifs incite les banques à prêter à des taux extrêmement attractifs non seulement aux particuliers mais aussi aux entreprises. Ces dernières ont donc la possibilité d’emprunter à un taux inférieur à l’inflation pour financer le développement de leur activité et consolider ainsi leur croissance.

Attention toutefois, nous sommes en fin de cycle et la récession laisse planer une ombre menaçante sur les marchés. Il conviendra donc d’être sélectif et particulièrement vigilant sur les fondamentaux d’une action avant d’investir en Bourse.

Taux négatifs : rester vigilant sur les placements financiers à éviter

Les enveloppes qui comportent un certain ratio d’obligations devraient en 2019 connaître à nouveau un essoufflement de leur rendement, comme par exemple le fonds euros de l’assurance vie, composé pour l’essentiel d’obligations.

Mais la baisse des taux et leur incursion en territoire négatif s’accompagne aussi mathématiquement d’une baisse des livrets bancaires, réglementés ou non.

Enfin, cette politique des taux négatifs est particulièrement pénalisante pour les banques qui voient leurs marges rogner et, dans le même temps, doivent honorer les taux positifs des enveloppes à revenus garantis.

Enfin, la politique de taux négatifs laisse semer une incertitude sur l’après. Comment en sortir ? Que se passera-t-il lorsque les banques centrales arrêteront leurs politiques monétaires accommandantes ?

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