Martin Bouygues est un homme d’affaire français. Il est le PDG du groupe Bouygues. Il est à la tête de la vingt-deuxième fortune de France
En 1974, Martin Bouygues intègre le groupe fondé par son père en tant que conducteur de travaux avant de fonder la société Maisons Bouygues, spécialisée dans la vente de maisons individuelles sur catalogue en 1978.
Mais l’autodidacte Martin Bouygues a de l’ambition. Il acquiert en 1984 le groupe Saur, une société de traitement et de distribution d’eau. Au nez et à la barbe de son frère Nicolas, ingénieur diplômé de Centrale Paris, Martin décroche en 1989 le poste de PDG de l’entreprise Bouygues, place laissé par son père.
C’est à partir de ce moment que le jeune chef d’entreprise (37 ans) entame une période de développement intensif du groupe, notamment dans la communication et les télécoms.
Déjà principal actionnaire de TF1, il lance avec succès la chaîne LCI en 1994. La même année, i lance l’opérateur de téléphonie mobile Bouygues Telecom, qui vient concurrencer les deux poids lourds du secteur, SFR et France Telecom. Il refusera les conditions d’attribution de la licence 3G (UMTS), la jugeant trop coûteuse au moment de la proposition de l’ARCEP en 2001.
L’opérateur Bouygues Telecom est connu pour sa stratégie toujours très innovante. En France, on lui doit notamment les SMS, la présentation du numéro et le fameux forfait Millenium lancé en 1999 qui offrait des appels illimités le week-end. En 1996, le groupe Bouygues lance l’offre de télévision par satellite TPS.
Peu enclin à s’exposer dans le média, Martin Bouygues a pourtant alimenté la chronique de la « guerre des grands patrons » lors de l’affaire dite du « raid de Bolloré ». Tout commence en 1997 lorsque Vincent Bolloré tente de s’emparer du groupe Bouygues en rachetant 12,6% des parts. Martin Bouygues n’apprécie pas l’intrusion, d’autant plus que Bolloré l’accuse de mauvaise gestion afin d’influencer le conseil d’administration du groupe. Après un conflit de plusieurs mois, la famille Bouygues fait appel à l’aide de François Pinault, qui rachète les parts de Vincent Bolloré. Ce dernier réalise une plus-value de 230 millions d’euros.
En 2006, le groupe Bouygues rachète les 21% des parts de l’État dans la société Alstom pour en devenir l’actionnaire principal. Une diversification voulue par son PDG.
Auparavant discret, Martin Bouygues connaît une notoriété croissante. Son éviction de Patrick Poivre d’Arvor, l’étalage de son amitié avec Nicolas Sarkozy et l’arrivée de l’opérateur Free qu’il décrit comme une « calamité » pour ses affaires, l’ont propulsé sur le devant de la scène.
Martin Bouygues dirige aujourd’hui le groupe avec son frère. L’entreprise emploie 134 000 personnes dans des secteurs aussi différents que l’immobilier, le transport ou les médias. On lui doit notamment le Stade de France, le Tunnel sous la Manche ou encore le Pont de Normandie.