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“La crise financière, un sinistre rappelant celui de la sidérurgie”

“La crise financière, un sinistre rappelant celui de la sidérurgie”




Présentez vous et parlez nous de votre parcours atypique

Aujourd’hui avec 46 printemps, marié et père de deux garçons, “autodidacte” est le terme qui définit le mieux mon parcours atypique.

Après un essai non transformé de deux années de Sciences et d’économie à la Sorbonne, la formation continue en parallèle à l’activité professionnelle prit le dessus de 1982 à 2002. Avec une formation immobilière et juridique par le biais de l’Institut de la Construction et de l’Habitation au Conservatoire National des Arts et Métiers, puis financière avec le Centre de Formation de la Profession Bancaire, l’huile de coude permit d’affiner des connaissances techniques et d’obtenir le diplôme de l’Eurex, celui de l’Euronext puis, sur le tard, celui de l’école des cambistes à l’Institut des Techniques de marchés.

Après avoir été guichetier en charge d’une clientèle étrangère à la BNP Champs-Elysées, assistant chef de publicité sur les budgets BNP et Teisseire chez Ecom Univas, ensuite vendeur puis chef des ventes France-Nord puis le sud chez Teisseire, négociateur en Bourse sur le Notionnel puis sur les options chez l’agent de change Boscher, expert en immobilier d’habitation pour le groupe Jean-Thouard DTZ puis GO au Club Méditerranée comme responsable planning, le brutal retour d’Espagne signera fin 1993 le début d’un parcours plus stable dans la finance. Passé successivement par la trésorerie de la BNP, les salles de marchés des filiales de courtage de la Société Générale et du Crédit Agricole, les fondateurs de Global Equities sont venus me chercher chez ABN Amro en 2001 pour me proposer un poste de Directeur Europe en charge des marchés actions.

Interviewé par Moneyweek cette semaine ou le magazine Entreprendre, invité comme conférencier sur la crise financière par le collège de Polytechnique au Hi-Team au Palais Brongniart, par le New York Stock Exchange sur le thème des matières premières, puis comme orateur au Massachussetts Institute of Technology Club de France, chargé de conférence aux MBA d’HEC, à l’ESLSCA et au salon Actionaria depuis quatre ans, force est de constater que l’analyse technique trouve un écho sans cesse croissant avec la mondialisation des marché de capitaux. Cette approche graphique permet d’innover par le biais des formations cylindriquec dont je suis devenu spécialiste publiant régulièrement ces travaux sur une quinzaine de sites financiers. Nommé Vice-Président jusqu’en 2008 par les fondateurs de l’Association Française des Analystes Techniques, la transmission gracieuse de ces connaissances à des tiers pour une meilleure appréciation de cette matière si perfectible reste une priorité.

Doté d’un puissant réseau au travers du Stanford Business Club fréquenté durant sept années, de la Harvard Business School, de CroissancePlus, du Cercle de la Revue des deux mondes, de l’Institut Français des Administrateurs ou du Cercle MBC dont j’ai dû démissionné du conseil faute de temps, du cercle Bullien et du club Esprit d’Entreprise en tant que membre du comité directeur, j’ai choisi une approche plus sélective du réseautage par les réseaux professionnels en ligne. A ce jour, outre mes fonctions de membre du comité Directeur et du comité exécutif en charge des relations extérieur du Club Finance HEC et la Vice-présidence du Cercle Européen, je m’oriente principalement sur le réseau en ligne avec, pour ne citer que les principaux : Linkedin, Xing, Viadeo, Plaxo, Perfect Networker, Spock ou Internations.org.

La transmission de l’information financière simplifiée au plus grand nombre m’a poussé après plusieurs années de tenue d’un blog, à co-fonder le site d’information financière Easybourse en 2005, vendu à la Banque Postale cet été. L’année 2008 a été fructueuse avec la Vice-présidence du cabinet ACDEFI (Aux Commandes de l’Economie et de la Finance ) fondé par Marc Touati, la co-fondation du cabinet de chasse de tête Head Searching, l’appui comme partner du site de recrutement Recruit-Innov .fr, trois postes quitté depuis septembre pour optimiser cette passion graphique chez Global Equities dont l’exercice 2008 est le meilleur cru depuis sa création.

Quel regard portez vous sur la période que nous traversons ?

Il serait déplacé de ne pas porter un regard triste et affligé sur les évènements récents qui ont bouleversé la planète financière. Beaucoup d’opérateurs se trouvent déjà en grande difficulté. L’industrie financière connaît un sinistre rappelant celui de la sidérurgie naguère. Ce sont les acteurs à l’origine de la crise qui en seront les premiers affectés. L’impact systémique sur les trésorerie d’états ou de pays comme l’Islande, la Russie, l’Argentine est considérable. Il conviendrait d’établir un nouveau code de conduite pour limiter les excès et faire en sorte que les banques retournent à leur métier d’origine.

La course à la taille et aux rendements accompagnant l’absence de régulation et une plus forte technicité de produits financiers sont à l’ origine de cette crise. Sans faire d’analogie pessimiste : on emprunte en 1929 pour jouer la hausse en bourse et le crédit auto représentait 90% des ventes à cette époque. En 2007, on emprunte facilement pour jouer la hausse de l’immobilier. Dans les deux cas, la chute des marchés provoque un effondrement rapide du système financier et un cruel manque de liquidités grippant les rouages des entreprises. Cette récession amorcée en 2008 s’est imposée aux gouvernements et aux banques centrales contrairement aux précédentes savamment orchestrées.

Cette crise des subprimes a crée une crise de confiance puis financière qui impactera notre économie réelle pour de nombreuses années avec de sombres perspectives en terme de chômage et de faillites. Un simple canal de transmission par les prêts immobiliers à taux variable aux ménages américains modestes a permis un tsunami financier et mis à jour les défaillances flagrantes à tous les échelons de contrôle et un manque de transparence des processus de gestion des risques. La forte hausse cyclique des matières premières, devenu produit financier par excellence, a probablement accéléré le retournement des marchés. La hausse des taux à l’été 2007 pour calmer la “surchauffe dépensière” a alimenté le retour du marché immobilier et les défaillances des ménages. La question qui taraude l’establishment financier se résume dans la pertinence d’avoir lâché le joyau Lehman Brothers.

La situation en France serait plus confortable, les prêts sont en majorité à taux fixes, les banques réputées plus solides, les ménages moins endettés, et la hausse de l’immobilier à données comparables moins forte que dans les autres pays. Mais depuis 1970, la France et L’Europe n’ont jamais affiché d’excédents budgétaires. Lors d’une crise, les marges de manœuvre sont réduites. Le déficit public permettrait de relancer l’économie en injectant une masse monétaire propre à propulser la croissance, augmenter les recettes fiscales et permettrait mécaniquement de financer ces dépenses publiques.
Mais l’argent ‘imprimé’ devra être assumé car l’absence de marge de manœuvre budgétaire pour une relance globale est criant. Il faudra bien renflouer les caisses de l’état par l’imposition ou l’inflation.

Plusieurs solutions pourraient être mises en exergue comme la création d’une seule langue comptable, le renforcement du contrôle des messages publicitaires aux particuliers qui induisent ces derniers en erreur quant au fonctionnement des produits d’épargne, le fait de responsabiliser les dirigeants des établissements autorisés à la création monétaire sur leurs biens propres, la limitation des effets de levier propres aux produits structurés des banques, relancer la consommation et l’économie en oubliant les critères de Maastricht, encadrer les procédures d’octroi de prêt au logement sur la solvabilité et non la valeur du bien comme aux USA, créer un organisme de surveillance pour rendre transparent le marché du gré à gré, réformer le fonctionnement des agences de notation, coordonner les états pour éviter comme en 1929 la politique du chacun pour soi, réglementer de façon accrue les hedge-funds et faire évoluer les aspects fiscaux concernant les trous noirs de la régulation, obtenir une garantie illimitée des dépôts par les établissements bancaires comme en Allemagne, Irlande, Portugal ou au Danemark.

En conclusion, contrairement au “monde animal qui s’adapte au monde qu’il subit, l’homme s’adapte au monde qu’il invente”. Nous somme très résistants et dotés d’une incroyable capacité à rebondir qu’elles soit naturelles ou culturelle. Il nous faudrait une Europe politique aussi bien que monétaire pour contrer une crise importé du pays de l’Oncle Sam.

Pourquoi privilégiez vous l’analyse technique ?

L’analyse technique, bien que complémentaire de l’analyse fondamentale et quantitative, permet de porter un regard différent sur les marchés financiers. Le triptyque est à mon humble avis indissociable. Pour un jeune opérateur de marché, cette approche lui fournira les armes susceptibles d’étayer un jugement directionnel lorsque l’historique ou la connaissance de la valeur est encore à ce stade balbutiante.

L’analyse technique en temps de crise apporte des repères précieux lorsque le modèle des valorisations financières fait défaut. La lecture d’une courbe est ludique et immédiate comparé aux chiffres censés la déterminer. L’analyse cylindrique qui en découle est une approche internationale et polyglotte par définition.

Tous les gérants, proprietary-trader, ou brokers observent aujourd’hui le graphique comme une aide à la décision lorsque pour mémoire, à la création du Marché à Terme Internationale de France en 1985, vous faisiez encore figure d’exception, voire d’illusionniste muni de cette approche. L’analyse technique évolue sans cesse, enrichissant ses fondements propres à ses disciples : Dow, Elliott, Fibonacci, Gann et Muné Hisa Homma. Les figures bougent et se déforment par le principe de l’anticipation lié à la connaissance par un plus grand nombre de ses fondements.

Je privilégie l’analyse technique dont le résultat en terme de performance, inhérente à cette technique est favorable. Ils se résument au travers des chandeliers avec l’utilisation par les gérants de hedge-fund à l’origine de nombreux modèles systématiques des quatre valeurs clé : “Ouverture, Plus haut, Plus bas, Fermeture”.

Voici pour information ma propre méthodologie :

Méthodologie de l’Analyse Technique Cylindrique

L’analyse technique, quantitative et fondamentale : un triptyque indissociable.

  • 1/ Multiplicité de l’approche technique pour étudier les différents signaux.
  • 2/ Développement de systèmes en interne qui permettent d’anticiper les nouvelles formations d’analyse technique. Etude de la relation avec le temps.
  • 3/ Historique des cours comme mesure pour anticiper avec la qualité de l’information l’influence des réactions et les modifications des comportements des intervenants.
  • 4/ Pour confronter les résultats, étude de la transversalité décomposée en facteurs canoniques.

Valeur

Cours / Prix > 0

Evolution

Relation avec le temps, Etude des cycles et des rythmes, Reprise des postulats de Charles Dow et de son disciple Ralph Nelson Elliott sur les vagues d’Elliott. Analyse de la psychologie du marché. Utilisation des Fibonacci circulaires pour la formation des cylindres. Etude des déformations en obliques de figures classiques par l’évolution des anticipations.

Inversions de tendance

Méthode de Mune Hisa Homma sur les historiques climatiques reprise par Steve Nison en bougies japonaises. Etude des moyennes mobiles de la volatilité selon le modèle de John Bollinger (loi normale). Intégration des news flow fondamentaux et des facteurs exogènes géopolitiques. Utilisation des méthodes classiques d’analyse graphique. Approche du couple vitesse/évolution et leur symétrie.

Outil du market timing complémentaires

Indicateur Swing Trading Triades (modèle disponible sur CQG), Flux du marché et analyse de la variations des volumes.

Objectifs

Valeur : Utilisation de l’approche mathématique de Leonardo Fibonacci pour déterminer les objectifs selon ses ratios, couplés au postulat de Charles Dow.

Durée : Utilisation du théorème de relation entre le prix et le temps défini par le cycle de William D. Gann et adaptation par création de l’approche des cylindriques.

Conclusion

Perspectives renforcées sur la multiplicité des facteurs étudiés.

Quels sont les secteurs et valeurs à forts potentiels pour 2009 ?

Il est périlleux d’établir une stratégie claire pour 2009 compte tenu de l’état de crise des marchés. Bien que l’on puisse penser que le pire est derrière nous, il convient de rester prudent sur les anticipations et de privilégier le secteur défensif. Toutefois, il est permis de penser, sur la base de l’analyse cylindrique, que nous ayons vu le bas de l’année 2008 sur les marché actions. Les six prochains mois nous permettraient d’atteindre sur le CAC 40 un niveau proche de 4150. A contrario, revenir avant la fin de l’année sous le niveau de 2800 invaliderait ce scénario optimiste.

Louis-Serge Real del Sarte
Directeur Europe Global Equities

Propos recueillis par Louis Yang pour Cafedelabourse.com