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Comment intégrer le bonheur dans le PIB

Comment intégrer le bonheur dans le PIB




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Le bonheur est-il moteur de croissance ? C’est la question que les économistes se posent depuis Jeremy Bentham au 18ème siècle qui évoquait la volonté des gens à maximiser leur bonheur, comme un moteur de l’économie.

Dernièrement, Ben Bernanke a souligné l’importance du bien-être des individus dans l’économie d’un pays. L’occasion pour lui d’évoquer la création d’un PIB élargie pour « pousser les frontières de la mesure économique avec une large perspective ».

Peut-on inclure le bonheur dans les indicateurs économiques et quels sont ces indicateurs qui pourraient intégrer le PIB ?

L’Indice de Développement Humain, trop chronophage pour compter

L’Indice de développement humain (IDH) a été crée en 1990 par les économistes Amartya Sen et Mahbub ul Haq. Il se fonde sur l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie. L’IDH possède cependant quelques limites comme le temps pour le calculer (à peu près 2 ans) ainsi que le manque de différenciation entre les différents composants de l’indice.

Un Happy Planet Index, l’indice un peu trop vert

Cet indice a été crée par le think tank britannique New Economics Fundation. C’est un indicateur économique, alternatif au PIB. Il s’appuie sur l’empreinte écologique par habitant, l’espérance de vie et le degré de bonheur des populations. Trop axé vers l’empreinte écologique, cet indice est trop incomplet pour déterminer la santé d’un pays.

L’indice de bien-être économique d’Osberg et Sharpe, le plus complet

C’est sûrement l’indice le plus précis pour connaître la réalité économique d’un pays en y ajoutant le bien-être de la population. Il se base sur quatre indicateurs : les flux de consommation courante, l’accumulation nette de stock, la répartition des revenus et le degré de sécurité économique. Il subsiste tout de même un problème de taille puisque l’étude qui a permis de récolter les données a commencé dans les années 1980 pour avoir les premiers chiffres en 1998. L’étude ne sait également portée que sur 6 pays différents.

Better Life Index, l’indice interactif de l’OCDE

Cet indice lancé en 2011 et s’appuie sur le rapport de la commission Stiglitz en prenant en compte onze indicateurs : le logement, le revenu, l’emploi, la communauté, l’éducation, l’environnement, la gouvernance, la santé, la satisfaction à l’égard de la vie, la sécurité économique et l’équilibre vie-profession. Via le site internet de l’OCDE vous pouvez ensuite indiquer l’importance de ses indicateurs pour vous pour connaître le pays qui correspond le plus à vos valeurs.

Plus gadget que véritable indicateur, l’indice Better Life sert surtout à sensibiliser les individus face à la mesure du bien-être et à la manière de l’améliorer.

La commission Stiglitz comme point de repère

Réalisée par le prix Nobel en économie Joseph Stiglitz, la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social a été commandé par Nicolas Sarkozy en 2008.  Elle dénonce le caractère insuffisant du PIB dans la mesure du bien-être des individus et propose donc une amélioration de la façon de le calculer. La commission recommande l’ajout d’indicateurs objectifs comme l’espérance de vie et subjectifs  comme le sentiment de bonheur, ainsi que des indicateurs environnementaux. Cette étude doit servir de point de départ à l’élargissement du PIB comme mode d’évaluation de la santé économique d’un pays.

Mappiness, le futur de l’évaluation du bonheur

En 2010, une application iPhone mise en place par la London School of Economics qui permet d’évaluer le lien entre bonheur et environnement. Après téléchargement de l’application, vous devez répondre à deux ou trois questions par jour sur votre sentiment de bonheur. Vous êtes géolocalisé pour pouvoir déterminer les régions où les individus sont le plus heureux. Une manière amusante et virale de déterminer le bien-être dans le monde. Le Pentagone a déjà repris l’application pour connaître la santé émotionnelle des militaires.

Il est possible voire nécessaire d’intégrer le bien-être dans un PIB élargi. Le critère sur les perspectives économiques des individus peut par exemple fournir de nombreuses indications sur la consommation intérieure future. Le problème majeur reste le temps de collecte des données.

Jérémy Lemière