La Russie a signé samedi son adhésion à l’OMC, après 18 ans de négociation, un record. La Russie met fin à l’humiliante position d’être la seule grande puissance économique en dehors de l’OMC.
En paraphant le protocole d’adhésion à l’OMC, l’économie russe, en particulier son commerce extérieur, va connaître de nombreux changements. Le Kremlin s’engage à abaisser ses droits de douane, de 9,5% actuellement à 7,4% l’année prochaine, soit un manque à gagner pour le gouvernement d’environ 7,9 milliards pour 2013.
Les gagnants
Les grands gagnants seront les consommateurs. Les produits importés leur seront moins chers. L’accès au marché russe sera également facilité pour les investisseurs étrangers. C’est également l’occasion d’introduire une nouvelle concurrence dans le pays, toujours au bénéfice des consommateurs.
Pour rester compétitives, les entreprises russes n’auront d’autre choix que d’améliorer leur productivité. La Banque Mondiale estime que l’enrée de la Russie dans l’OMC entraînera une hausse de 7% du revenu moyen des ménages russes.
Environnement des affaires
Le plus grand bénéfice, et sûrement le moins évoqué, pourrait être l’amélioration de l’environnement des affaires. En devenant membre de l’OMC, la Russie se verra contrainte d’importer certaines règles et certaines lois qui remédieront aux problèmes fondamentaux dont se plaignent souvent les investisseurs étrangers, comme la corruption, la protection des actionnaires minoritaires et l’indépendance des tribunaux.
La Russie est 120e du classement de la Banque Mondiale pour l’environnement des affaires.
Oppositions
Les opposants à l’adhésion de la Russie à l’OMC craignent que la concurrence accrue des entreprises étrangères ne décime des secteurs entiers de l’économie. La diminution du montant des aides à certains secteurs, qui s’inscrit dans les règles de concurrence de l’OMC, pourrait nuire notamment au producteurs agricoles russes.
La Banque Mondiale prévoit que l’adhésion de la Russie à l’OMC devrait apporter à son économie 11% de croissance supplémentaire sur 10 ans.
L’adhésion du pays à l’OMC doit encore être ratifié par la Douma dans les six mois à venir.
Jérémy Lemière