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Pétrole contre énergies vertes : les lignes bougent

Pétrole contre énergies vertes : les lignes bougent




Les prix du pétrole connaissent actuellement leur plus forte hausse depuis la crise de 2008. En augmentation constante parallèlement à la reprise fin 2010, le prix de référence du baril s’est durablement établi au-dessus de la barre des 100 USD.

Les causes de la flambée

L’impact du printemps arabe et la crise en Libye (douzième producteur mondial), dont les exportations ont quasiment cessé, se superposent à un contexte de raréfaction de la ressource face à une explosion de la demande des pays émergents. Selon Bank of America Merrill Lynch, la consommation mondiale de pétrole a augmenté de 2,3 millions de barils au premier trimestre 2011, plus du double de la moyenne de ces 25 dernières années (1,1 million)!

Une menace sérieuse pour la reprise ?

La hausse du pétrole aurait déjà couté 0,5% à la croissance mondiale cette année, d’après le journal The Economist. Les pays émergents sont cependant les premiers pénalisés et les hausses de taux d’intérêt en Chine (2e importateur mondial) pour contrer l’inflation en témoignent.

Le rôle du prix du pétrole est comparable à celui d’un taux d’intérêt pour l’économie mondiale. Il est cependant difficile de savoir exactement à partir de quel niveau il menace la croissance du fait des divergences structurelles entre pays. La France est plutôt préservée du fait du poids du nucléaire. En Espagne, dont les ressources en pétrole proviennent à plus de 12% de Libye, les autorités ont décidé de réduire les limitations de vitesse maximales autorisées, par souci d’économie !

Qu’est-ce qui pourrait stopper la hausse ?

Nos ressources en pétrole étant limitées, la seule interrogation qui subsiste est la question de savoir quand la production mondiale de pétrole plafonnera avant de commencer à décliner.

Les experts se disputent toujours pour savoir quand nous dépasserons ce pic pétrolier (“peak oil”, en anglais), où si ce n’est même déjà fait. Dans un tel contexte, une hausse des cours semble inévitable à long terme, surtout dans un contexte de croissance et en l’absence de produit de substitution viable.

A plus court terme, la spéculation autour de crises comme celle du Moyen-orient peut agir sur les cours, à la hausse comme à la baisse. On l’a constaté lors de la première semaine de mai 2011, où il a perdu près de 17 USD.

La faiblesse du dollar joue également un rôle. Historiquement, la hausse du prix du brut a souvent eu comme pendant une dépréciation du dollar. Dans cette optique, la politique monétaire expansionniste de la Fed n’y est pas étrangère.

Vers la fin du tout pétrole ?

Le nucléaire traversant actuellement une période de remise en question suite à l’incident de Fukushima, le secteur de l’énergie est plus que jamais en plein bouleversement. C’est dans ce contexte que Total vient d’annoncer qu’il prend le contrôle de SunPower Corp, numéro deux des panneaux solaires aux États-Unis.

La diversification du géant pétrolier dans l’électricité et les énergies renouvelables est un signe fort que les lignes sont en train de bouger. Il reste cependant des interrogations sur le modèle économique de ces nouvelles technologies de l’énergie. A titre de comparaison, le retour sur investissement du solaire n’a atteint que 3,6% en moyenne ces cinq dernières années, d’après Capital IQ, alors que celui de Total est de 19,7%.

Le pétrole a donc encore de beaux jours devant lui. Investir dans les valeurs pétrolières ou les parapétrolières reste donc intéressant, surtout s’ils réussissent à se positionner opportunément pour assurer la relève lorsque les ressources pétrolières exploitables seront épuisées.

Anna Schoeffler

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