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Les jeunes et l’argent : les attentes de la génération Y

Les jeunes et l’argent : les attentes de la génération Y




La génération Y a une volonté farouche de réussir, en dépit (ou à cause) d’un contexte socio-économique difficile. « Génération sacrifiée » selon les termes du sociologie Louis Chauvel parue dans Le Monde en 2014, la génération Y n’attend pas grand chose de l’État ni du monde du travail. Elle privilégie l’épanouissement personnel dans le travail et le plaisir à l’argent. Mais justement, qu’en est-il de son rapport à l’argent ? Café de la Bourse décrypte pour vous les aspirations financières d’une génération qui doit faire face au déclassement social.

Génération Y : la remise en question des acteurs traditionnels de la banque et de l’assurance

Génération Y : une autre façon de consommer

La génération  a vu accompagnée, participé au développement d’Internet, à la mise en place de nouveaux usages en matière de consommation. C’est la génération Airbnb, Uber et Blablacar. Elle préfère l’usage à la propriété, qu’il s’agisse d’un bien immobilier, d’une voiture, d’une perceuse ou accessoire de mode. Cette remise en question des usages traditionnels des biens de consommation ou de l’immobilier s’accompagne d’une remise en question des acteurs traditionnels dans tous les secteurs. Les jeunes de 18-35 ans délaissent les antiquaires et les galeries pour acheter des objets d’art sur le net et, n’hésitant pas à faire appel à de nouveaux acteurs qu’ils jugent plus innovants, plus qualifiés, plus transparents et plus pratiques. Le secteur de la bancassurance n’échappe pas à la règle.

Selon l’étude de App Annie de septembre 2016 sur le marché des applications mobiles bancaires, les jeunes » cherchent systématiquement à effectuer leurs opérations bancaires via les applications mobiles ». Sans surprises, ce sont les 25-44 ans qui utilisent le plus les applis mobiles bancaires, mais suivis de près par les 13-25 ans. Or, cette tranche de la population possède bien sûr bien moins de comptes et produits bancaires et des placements moins nombreux avec une valeur moins importante. La génération Y est celle qui, en 2015 montrait le plus grand mécontentement envers les services bancaires traditionnels : « plus de 50% des sondés qui déclaraient souhaiter quitter leur banque principale dans les 6 prochains mois ».

Génération Y et Fintech

La génération Y se dit en effet prête à changer de banques mais aussi à utiliser des acteurs non traditionnels pour gérer ses finances. La dernière édition du « World Insurance Report » réalisé par Capgemini et l’Efma auprès de plus de 15.500 consommateurs dans 30 pays  a ainsi révélé que près d’un quart des 18-34 ans se dit enclin à prendre une assurance auprès d’opérateurs non traditionnels. Part qui passe à 47 %  lorsqu’il s’agit des clients aisés appartenant à la génération Y. Notons également que les jeunes de 18-34 ans sont aussi particulièrement sensibles dans leur choix de banques aux aspects digitaux et User Experience. La génération Y est« digital native », pratiquant au quotidien les nouvelles technologies avec lesquelles elle a grandi. Une appli qui permet de visualiser rapidement où en sont ses comptes, d’effectuer un virement très rapidement et de chatter avec un conseiller sans contraintes horaires est un plus indéniable pour un jeune millenial  qui aura donc tendance à préférer les services d’une banque en ligne. Il semble alors parfaitement logique que les startups Fintech puissent se développer en comptant sur la clientèle que représente la génération Y.

L’approche conservatrice de la génération Y dans les placements

Si la génération Y se distingue par sa soif d’innovations et de nouveaux services, elle est en revanche très conservatrice et en tous points semblables aux générations précédentes lorsqu’il s’agit de gérer son argent.

Des attentes irréalistes en matière de performance

Selon une étude récemment publiée par Legg Mason, les « millenials » ou 18-35 ans, comme ses aînés, attendent beaucoup de leurs placements. Ainsi, en moyenne, ils espèrent un rendement minimal de l’ordre de 10,2% par an pour 59,2% d’entre eux quand seulement 8,4% des investisseurs plus âgés (36 ans ou plus) tablent sur une telle performance.

Mais la génération Y fait preuve d’un comportement contradictoire (ou irréaliste ?) en espérant de tels rendements assortis d’un horizon de placement et d’une allocation d’actifs qui ne lui permettra certainement pas d’atteindre ces objectifs.

La génération Y diffère en effet de ses aînés par son horizon de placement, bien plus court que celui des générations précédentes puisque les jeunes de 18-35 ans souhaitent investir sur une durée de 2 à  5 ans. Ils pensent donc besoins financiers immédiats plutôt que de se fixer des objectifs long termes.

Cependant, la génération Y ressemble en tous points à ses aînés en ce qui concerne les allocations d’actifs et l’aversion au risque. Les jeunes comme les moins jeunes privilégient les supports monétaires et obligataires. Les actions représentent en effet seulement 19% de leur portefeuille. En effet, la préservation du capital est l’une des priorités de ces jeunes investisseurs qui font donc preuve d’une certaine frilosité à investir sur des actifs risqués.

Force est de constater que les rendements espérés sont donc totalement décorrélés de l’allocation d’actifs et de l’horizon de placement. Cette approche conservatrice des 18-35 ans pourrait avoir un impact sur la performance à long terme de leurs investissements, à moins que la génération Y ne prenne rapidement conscience que le rendement suppose un investissement sur des actifs risqués, à long terme, le tout agrémenté d’une certaine une tolérance au risque surtout dans le contexte actuel de taux zéro ou taux négatifs qui semblent s’installer dans la durée.

Vous pouvez retrouver nos conseils de placements à destination des jeunes de la génération Y dans notre article Jeunes actifs : faites fructifier votre patrimoine financier et immobilier

Les raisons d’un conservatisme

Cette approche conservatrice dans l’allocation d’actifs, la volonté de préserver son capital, la forte aversion au risque peut s’expliquer par l’environnement socio-économique difficile dans lequel a grandi la génération Y. Les 18-35 ans ont en effet connu l’éclatement bulle internet, la crise des subprimes et la grande crise de 2008 qui a suivi. Elle fait face à un climat économique peu brillant, voit grandir le trou de la sécu, le poids de la dette et ne sait pas de quoi sera fait sa retraite. C’est l’addition de ces éléments, signes d’une période mouvementée qui permet de comprendre, au moins en partie,  l’approche économique conservatrice de cette génération. Selon Matthew Schiffman, directeur exécutif et directeur du marketing monde de Legg Mason « Comme la génération de mes parents, la génération Y adopte peut-être une approche conservatrice à cause de l’histoire qu’ils ont vécue ».

Bien que compréhensible, cette approche conservatrice a de fortes chances de nuire aux rendements sur le moyen et long terme des placements de la génération Y qui aurait tout à gagner à adapter ses investissements au contexte économique.

Vous pouvez retrouver tous nos conseils pour investir pendant une récession dans l’article 6 idées reçues sur l’investissement en période de crise

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