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ETF et SICAV, quelles différences ?

ETF et SICAV, quelles différences ?




L’argent a cette particularité d’être un produit à la fois commun à quasiment tous les habitants de la planète, mais aussi invisible, incolore et inodore, à l’exception bien sûr des billets et des pièces qui constituent une infime partie de l’argent en circulation. Le monde de l’argent est informatisé et à l’inverse des voitures ou des croissants, il n’est pas visuellement possible de différencier les fournisseurs et leurs services. Cette difficulté se ressent typiquement lors du choix d’un fond de placement puisque l’on peut depuis environ 10 ans maintenant trouver une alternative aux SICAV de nos grands-parents : les ETF.

ETF, SICAV, et FCP, des fonds qui se ressemblent mais qui sont différents

Juridiquement les ETF et ce que l’on appelle les « fonds mutuels classiques «  sont tous des OPCVM ou UCITS en anglais. Ils répondent donc aux mêmes exigences légales, qui sont maintenant déterminées par Bruxelles. En ce sens les ETF ne sont pas plus, ni moins, sûrs, sur le plan juridique.

Ainsi les SICAV, les Fonds Communs de Placement (FCP) et les ETF sont tous, juridiquement des OPCVM. Toutefois d’importantes différences existent.

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Le mécanisme d’achat

Pour les fonds mutuels classiques, l’achat se fait directement auprès du gestionnaire du fond. Quand le fond est acheté en bourse, il n’est possible de réaliser qu’une seule transaction par jour, qui s’effectuera au cours de clôture de la journée. C’est la méthode traditionnelle d’ajustement des parts du fond en fonction des évènements de la journée : trading des composants par le gestionnaire de fonds + opérations d’achats/vente des parts du fond en attente.

Les ETF utilisent un mécanisme de creation/redemption dynamique qui permet de créer des parts de fond tout au long de la journée. Ils sont donc cotés en continu, et on peut les acheter ou les vendre comme des actions classiques. On les appelle en Français des fonds indiciels cotés pour cette raison. Un émetteur d’ETF crée ou détruit des parts d’ETF dynamiquement en fonction de l’offre et de la demande au travers de partenaires appelés les Authorised Participants (AP), qui sont souvent, les banques adossées à l’ETF : BNP pour Amundi, Société Générale pour Lyxor (…).

Passif / Actif

Les fonds mutuels classiques sont maintenant très majoritairement indiciels .C’est à dire qu’ils utilisent un indice de référence comme benchmark, et proposent comme service l’intelligence analytique du gestionnaire qui va tenter de beat the index : faire mieux que l’indice. Ce dernier est souvent clairement indiqué dans le nom du fond ou au moins dans sa fiche descriptive.

Les ETF sont presque uniquement des fonds indiciels mais ne propose pas l’intelligence des gestionnaires de fonds. Ils se contentent de suivre l’indice de référence de manière automatisée, et c’est là la différence principale. Les ETF sont aussi indiciels, mais essentiellement passifs, par opposition aux fonds mutuels classiques qui sont aussi indiciels, mais majoritairement actifs.

Le prix et la performance restent les différences principales

« La suspicion de surpayer un gestionnaire de patrimoine privé est une des meilleures à avoir dans la vie. »

– The Economist – Mai 2015(1)

Du fait de leur comportement passif nécessitant un minimum de gestion humaine, les ETF ont une structure de cout bien plus légère que les fonds mutuels classiques. De plus les fonds mutuels classiques ne se sont pas encore affranchis de certains frais tels que les droits d’entrée ou les frais courants.

Enfin en termes de performance, il est erroné de penser que l’aspect actif est synonyme de surperformance. La gestion active est aujourd’hui interpellée par les ETF et les comparatifs de performance sur le long terme. Par exemple l’étude SPIVA de Standard & Poors, mais aussi le Active/Passive Barometer de Morningstar montrent que l’incapacité à surperformer pour les fonds actifs tend à être positivement corrélée aux commissions élevées(2), et que 79%(3) des fonds actifs Europe font moins bien que leur indice de référence. Ces informations sont souvent méconnues des particuliers.

Au-delà des études et de la théorie, le plus simple, ou en tout cas le plus formateur, est certainement de comparer puisque toute l’information est maintenant disponible gratuitement sur de nombreux sites, dont ceux des gestionnaires de fonds et émetteurs d’ETF. Nous proposons ici un exemple non-exhaustif pour le grand classique MSCI world :

Indice Type Nom ISIN Perf 5 an Perf 1 an Frais

Souscription

Frais

courants

Frais

gestion

MSCI World FCP ALLIANZ ACTIONS INTERNATIONALES FR0000449472 39,86 % 12,03 % 3% 2,73% 1,6%
MSCI World FCP BNPP ACTIONS MONDE FR0010108977 54,23% 14,63% 2% 1,42% 1,5%
MSCI World ETF LYXOR UCITS ETF MSCI WORLD FR0010315770 88,99% 17,21% ~0.15%-1%  (e-courtier) 0 (e-courtier) 0,45%

En octobre 2015. Sources: Morningstar/Quantalys (FCP) – ETF360 (ETF)

Comme on peut le voir, les différences sont très importantes surtout si l’on considère que les frais de gestion sont ici intrinsèques aux performances, mais pas les frais courants et de souscription qui viennent en sus, chaque année pour les FCP, et à chaque achat/vente pour les ETF (via le e-courtier). A noter que les 3 exemples capitalisent les dividendes et ils sont donc pris en compte dans la performance. Entre l’ETF et les FCP, les performances vont parfois du simple au double.

On comprend qu’il ne s’agit pas d’une différence subtile, ni futile que de décider de choisir un type de fond ou un autre. On comprend également alors la tendance de remplacement des fonds mutuels classiques par les ETF, dans l’industrie des fonds. Les ETF représentent maintenant par exemple 15% des encours d’OPCVM aux Etats-Unis, contre 10% en 2011. L’Europe est en décalage, avec 3,4% des encours en faveur des ETF aujourd’hui, mais la tendance est similaire en terme d’évolution sur 10 ans.

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(1) Citation originale: The suspicion that you are being overcharged by a private wealth manager is one of the better ones to have in life – article Ask the algorithm
(2) Morningstar – Active/Passive Barometer June 2015
(3) Sur 3 ans – S&P Indices Versus Active Funds (SPIVA®) Europe Scorecard – Mid-Year 2014

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.