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Les anticipations des professionnels de la finance pour 2014




À l’aube d’une nouvelle année placée sous le signe de la hausse des taux longs, les asset managers présentent à tour de rôle leur vision des marchés à court et moyen terme. Café de la Bourse a synthétisé pour vous les principales menaces et opportunités.

Reprise confirmée de l’économie mondiale

2013 fut principalement marquée par l’action accommodante de la Fed américaine. 2014 sera l’année des politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique. Le tapering annoncé en décembre commence progressivement aux Etats-Unis : les rachats d’actifs mensuels de la Fed ont baissé de 10 milliards et, sous contrôle permanent des données économiques, le processus devrait s’accentuer dans les prochains mois et donner le “la” sur les marchés de taux.

Parallèlement, la BCE, après avoir réduit son principal taux directeur à 0,25%, envisage de nouvelles mesures non conventionnelles, probablement sous la forme d’un nouveau LTRO à 5 ans destiné aux banques des Etats périphériques, à condition que celles-ci accordent de nouveaux prêts aux PME.

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Au vu de ces politiques volontaristes, si le risque de déflation demeure en Europe, c’est dans des proportions mesurées. Philippe Weber, Responsable Etudes et Stratégie chez CPR Asset Management, argue également de prévisions 2014 favorables à la reprise de l’activité en Europe (tirée par l’Allemagne). Le scénario à 3 mois d’une croissance mondiale modérée sans nouveau de choc de marché reste central pour ce gestionnaire.

Des marchés actions toujours privilégiés

L’annonce de la Fed de l’amorce d’un tapering n’a pas fait de vagues sur les marchés actions américains et européens qui avaient déjà largement anticipé l’événement. Les actions européennes se sont cependant essouflées sur les dernières semaines de 2013 et La Française AM considère que sans croissance, même faible, une nouvelle hausse est impossible.

La majorité des asset managers privilégie la zone euro dans son allocation géographique en actions, à l’exception de Convictions AM et de Fidelity Worldwide Investment notamment, qui leur préfèrent les actions américaines. CPR AM juge la prime de risque des actions européennes plus attractive que celle des actions américaines et table sur une performance de 5% sur la période décembre 2013-février 2014. La Française AM, si elle juge leurs valorisations trop élevées, surpondère également les actions européennes. Les deux sociétés insistent sur la nécessité d’un stock picking – sélection de valeurs – rigoureux.

Elles se distinguent cependant quant au style de gestion à privilégier. CPR AM continue d‘accorder ses faveurs à la gestion value et aux petites et moyennes capitalisations, sous réserve d’une sélection stricte, en raison d’une phase de cycle boursier favorable à ces dernières, d’une volatilité inférieure à celle des grandes capitalisations et de la création prochaine du PEA-PME. La Française AM préfère, elle, jouer la neutralité, après la surperformance de la gestion value depuis l’été 2013.

Les marchés obligataires face à la hausse des taux

Les marchés de taux, après une longue phase de calme marquée par une baisse continue des taux d’intérêt, concentre pour 2014 une grande attention des investisseurs professionnels, qui anticipent une remontée des taux. Le changement de cap de la Fed justifié par l’amélioration de la situation économique va nécessairement impacter les taux longs (10 ans). Le processus est déjà entamé et ne peut que se poursuivre. C’est la conviction de la majorité des asset managers.

Face à ce risque – la hausse des taux fait baisser la valeur des obligations – tous n’ont néanmoins pas les mêmes stratégies de défense. Rothschild et Cie Gestion applique une stratégie convexe afin de limiter ce risque et de capter du rendement. Elle favorise les maturités intermédiaires et une exposition moindre à la hausse des taux et n’hésite pas à acheter de la dette des Etats périphériques européens. Groupama AM observe elle aussi la dette de ces pays avec confiance, notamment du fait de l’avancement des discussions sur l’Union bancaire. L’assureur favorise lui aussi les maturités courtes et intermédiaires.

Franklin Templeton encourage une diversification internationale et le choix de maturités courtes et moyennes puisque ce sont les taux longs qui sont susceptibles de progresser le plus. La détention d’obligations de courte durée permet de récupérer le produit du remboursement de celles-ci et de les réinvestir rapidement dans des titres à plus haut rendement au gré de la remontée des taux.

La Française AM, si elle apprécie également la dette périphérique, adopte une stratégie différente en matière de maturité. Sa stratégie demeure exposée au risque de taux et aux maturités de 15 à 20 ans sur les pays “core” de la zone euro et de 10 ans sur les pays périphériques. La partie courbe de la courbe est essentiellement jouée via des titres privés, au rendement plus attractif.

2014 sera une année de gestion très active pour les portefeuilles.

Nadège Bénard

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