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S’expatrier en Chine, une bonne idée ?

S’expatrier en Chine, une bonne idée ?




Pourquoi s’expatrier en Chine ?

Lors d’un précédent article sur les pays à privilégier pour une expatriation, j’avais évoqué très brièvement le cas chinois que je vais aujourd’hui développer.

Selon une étude de The Economist Intelligence Unit de fin 2010, la Chine arrive en tête des pays où les entreprises sont susceptibles d’envoyer des expatriés. La Chine est aussi le 10ème pays au monde où les expatriés s’enrichissement le plus (classement HSBC).

En effet, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale en 2010 grâce à deux décennies de croissance moyenne à près de 10% par an (Ubifrance). En 2011, la croissance chinoise reste soutenue avec 9,2% (AFP), principalement maintenue par les investissements (54,2% de la croissance du PIB chinois en 2011) et par le développement urbain. Le nombre de citadins a dépassé celui des ruraux pour la première fois en 2011.

La Chine est ainsi considérée par certains comme un nouvel eldorado et une alternative à une Europe en crise. Le pays offre de forts potentiels de développement de carrière. De plus, une expatriation en Chine est aussi un challenge personnel enrichissant sur la plan culturel notamment.

Les attraits de la Chine ne doivent pas faire oublier les contraintes et les coûts liés à une telle expatriation. Il convient d’avoir un minimum de connaissance sur la Chine afin d’éviter les mauvaises surprises une fois sur place.

Les expatriés français en Chine

Selon nos estimations, il y aurait environ 50 000 Français en Chine, dont presque un tiers, majoritairement des étudiants, qui ne sont pas enregistrés au Consulat en France en Chine. Les Français sont essentiellement concentrés dans les grandes villes que sont Shanghai, Hong Kong, Beijing, Canton, Chengdu et Wuhan.

La communauté française en Chine est d’une manière générale soudée et prête à s’entraider via les réseaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine (CCIFC), par exemple.

Le coût de la vie en Chine

Le coût de la vie en Chine est bien inférieur à celui de la France en matière de biens de consommation courants. Néanmoins les coûts réels d’une expatriation en Chine sont souvent méconnus et peuvent être bien plus élevés que prévus.

Les dépenses de santé, d’éducation des enfants et de logements sont onéreuses et largement supérieures aux coûts en France, surtout si on recherche à atteindre les standards occidentaux.

Le logement

En raison de la spéculation immobilière, le coût du logement a explosé dans les grandes villes chinoises. Dans les 100 plus grandes villes de Chine, le prix moyen des logements a atteint 1100 euros le mètre carré en 2011 (rapport du système de l’indice immobilier Chine).

Dans le centre de Beijing, le prix du mètre carré à l’achat dépasse les 11 000 euros du mètre carré, dans la banlieue très éloignée de Beijing, le prix à l’achat atteint tout de même 4 000 euros le mètre carré ! (Etude université de Tsinghua). Selon nos recherches, le loyer d’un appartement familial au sein d’une résidence de standing dans le centre de Shanghai fluctue entre 2 000 et 4 000 euros par mois.

La santé

Les dépenses de santé sont peu élevées si on va consulter dans les hôpitaux de quartier. Malheureusement, le service et les standards sont loin de ceux qu’on trouve en France. De plus, le personnel n’est pas anglophone.

En revanche, les hôpitaux réputés disposent d’une section anglophone qui se distinguent par une qualité d’infrastructure et de service souvent égale aux meilleurs hôpitaux et cliniques de France. Des centres de soins à destination des étrangers proposent également des prestations de qualité et une prise en charge en anglais. Le prix d’une consultation de généraliste dans ces établissements varie entre 50 et 250 euros.

L’éducation des enfants

Les frais liés à l’éducation des enfants ne sont pas négligeables puisqu’un expatrié français scolarise systématiquement ses enfants dans une école internationale ou à l’école française. Les frais de scolarité de l’école française de Shanghai sont par exemple compris entre 4 900 euros et 8 400 euros par an en fonction du niveau d’étude des enfants.

Des obstacles professionnels et culturels à ne pas minimiser

Sur le plan professionnel, tout n’est pas simple en Chine. Le Directeur Général de la filiale de Shanghai d’une grande PME française nous partage son expérience chinoise :  « mes horaires de travail sont longs et mes déplacements à travers la Chine sont fréquents mais les principales difficultés résident dans le management des équipes chinoises et dans la gestion du turnover incessant ».

Outre la barrière de la langue qui n’est finalement pas insurmontable, il existe surtout des codes culturels dans la vie professionnelle en Chine qu’il faut connaître. La carte de visite est un bon exemple d’outil incontournable pour travailler avec les Chinois. Il est par exemple indispensable d’y faire figurer son nom en chinois ainsi que la position précise qu’on occupe au sein de l’entreprise. La carte de visite doit aussi être donnée à deux mains en guise de politesse lors d’une première rencontre.

Un autre élément que tout étranger ayant vécu en Chine connait nécessairement est le « guanxi » qu’on pourrait traduire de manière approximative par le réseau des relations professionnelles et privées. Le guanxi est un des fondements des relations professionnelles en Chine mais ce principe n’est pas toujours facile à appréhender par un étranger.

La connaissance des éléments évoqués précédemment contribue à la réussite d’une expatriation en Chine.

Les attraits de la Chine sont également à nuancer au regard de l’étude d’UBS de 2011 sur le salaire moyen, le niveau moyen des prix et le pouvoir d’achat des grandes villes à travers le monde retraitée par eFinancialCareers qui y a inclue le prix du logement et le niveau de rémunération nette. Cette étude fait ainsi apparaître un classement des villes en matière de bien-être dans lequel Hong Kong se trouve à la 18ème position et Shanghai en dernière position.

Louis Yang