Un tiers des startups européennes migrent vers l’Est

La douceur de la Baltique semble convenir aux entrepreneurs. Selon Eurostat, près de 30% des startups européennes sont installées en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne.

Une zone de croissance

Les pays baltes ont le vent en poupe. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont affiché en 2011, une croissance du PIB respectivement de 7,6%, 5,5% et 5,9%. De quoi attirer les entrepreneurs voulant profiter de cet état de grâce en installant leur startup. Les trois baltes jouissent également d’une position géographique idéale, entourés des pays scandinaves et de la Russie.

La première motivation pour s’installer dans l’un de ces trois pays est le coût de la main d’œuvre moins élevé mais aussi parce que celle-ci est très qualifiée dans le domaine du numérique. On citera notamment la startup estonienne la plus célèbre, Skype, devanture du savoir-faire estonien.

Des conditions fiscales avantageuses

Les trois pays baltes offrent aussi des conditions fiscales très intéressantes pour les entreprises. La Lettonie et la Lituanie affichent un taux d’imposition sur les sociétés de 15% qui peut même être réduit à 5% en Lituanie pour les entreprises de moins de 10 salariés. Toujours en Lituanie, les investisseurs étrangers bénéficient d’une réduction d’impôts pouvant aller jusqu’à 80% pendant les cinq premières années de la vie d’une entreprise. En Estonie l’imposition sur les sociétés est de 21% et son code fiscal ne tient que sur deux pages.

Les incubateurs, la culture de l’esprit start-up

L’arrivée massive de startups dans ces trois pays s’est accompagnée d’une prolifération d’incubateurs d’entreprises. Ces structures permettent aux jeunes entreprises de bénéficier de la concentration de technologie et de savoir-faire déjà acquis par les startups plus anciennes. L’accès au financement y est aussi plus facile.

Tout n’est pas si rose

Si ces trois pays semblent disposer de qualités indéniables quant à l’installation d’une startup, certains problèmes y subsistent.

Le classement doing business pointe du doigt les difficultés de l’obtention d’un permis de construire, notamment pour l’Estonie et la Lettonie, ou encore les délais importants pour profiter d’un raccordement de ses bureaux à l’électricité. Enfin, la protection des investisseurs reste encore insuffisante dans le cadre d’un problème financier par exemple.

 

La Lettonie, l’Estonie et la Lituanie, ainsi que leurs pays frontaliers forment actuellement la région possédant la plus forte croissance d’Europe. Beaucoup d’entrepreneurs et d’investisseurs souhaitent tirer profit de cette émulation en s’installant dans ces pays. Mais de nombreuses infrastructures et institutions sont encore trop en retard pour considérer cette région comme une nouvelle Silicon Valley.

Jérémy Lemière