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Tirer profit de la baisse de l’euro

Tirer profit de la baisse de l’euro




Pour les exportateurs de la zone euro, la crainte n’est pas de voir l’euro poursuivre sa chute, mais bien de le voir remonter à plus de 1,30 dollar. Pour eux, un euro plus faible a plus d’avantages que d’inconvénients et pourrait donner une bouffée d’air frais à notre vieille Europe surendettée.

L’euro au plus bas depuis quatre ans face au dollar.

Tirer profit de la baisse de l’euro

L’OCDE estime qu’une baisse de l’euro de 10% se traduit mécaniquement par une croissance supplémentaire de 1% pour l’Europe dans les 12 mois qui suivent, pour le modique coût de 0,5% à 1% d’inflation en plus.
L’OCDE et le FMI s’accordent à dire que l’euro doit atteindre environ 1,10 dollar pour arriver à parité avec le dollar en termes de pouvoir d’achat.

Cette nouvelle source de croissance permettra d’augmenter les rentrées fiscales et donc les ratios d’endettement des gouvernements. D’aucun y voit un moyen plus rapide et plus efficace que les politiques d’austérité mises en place par les gouvernements pour réduire leurs déficits budgétaires chroniques.

Il est bien sûr nécessaire de réduire leur train de vie, mais les gouvernements doivent avancer prudemment pour ne pas tuer dans l’œuf la reprise de l’économie encore fragile.

Les secteurs qui gagnent, et ceux qui perdent

Un bienfait immédiat de la chute de l’euro se fera sentir dans les secteurs d’activité qui se fournissent sur le Vieux Continent et qui vendent leurs produits dans les pays émergents et aux Etats-Unis, contre dollars sonnants et trébuchants.

EADS, qui se plaignait ces dernières années de la faiblesse du billet vert, va pouvoir bénéficier de sa force retrouvée. En dépit de ses déboires avec l’A400M et son nouvel A350, le titre de l’avionneur a surperformé le marché, prenant près de 15% depuis janvier.

D’après les analystes d’HSBC, l’industrie du luxe est bien positionnée pour profiter de la baisse de l’euro. La mécanique est simple : les producteurs de champagne, de cognac, les fabricants de sacs à main et les joailliers haut de gamme ont des coûts libellés en euros, et des revenus libellés en yens, yuans et dollars.

“L’exemple le plus flagrant et le plus “pur” est celui de la société Rémy Cointreau”, indique Erwan Rambourg, co-auteur de l’étude. La baisse de la monnaie unique est, selon lui, un véritable “jackpot” pour le groupe de spiritueux. “Les Européens ne boivent plus de cognac, alors que les Américains et les Chinois en raffolent”, soulignent les analystes d’HSBC. En d’autres termes, la baisse de l’euro se traduit par un avantage compétitif immédiat. Peu importe que les clients de la zone euro aient le moral ou non.

Selon le même raisonnement, on pourra aussi s’intéresser à LVMH, qui produit principalement en France et en Italie ses accessoires de luxe, pour les vendre principalement au Japon, en Chine et aux Etats-Unis. Le fabricant de verres optiques Essilor est lui aussi un bon candidat.

A contrario, il conviendra de rester à l’écart des entreprises qui dépendent de produits importés depuis la zone dollar, ou dont la production est gourmande en matières premières ou en pétrole. Le secteur de la construction, qui a de gros besoins en carburant, est à éviter.

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