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Pétrole : un marché de tensions




Au 12 septembre, le cours du Brent a progressé de 5 dollars depuis le début du mois d’août. À moins d’une très forte expertise de trading, sur fond de tensions géopolitiques, mieux vaut jouer le pétrole de manière indirecte. Les explications de Dimitri Meyer, gérant au sein de la SPGP.

Comment se comporte le pétrole depuis un mois ?

Comme chacun sait, le Moyen-Orient connaît une situation explosive, particulièrement en Syrie. Or cette région produit environ 30 % du pétrole mondial. Rien d’étonnant à ce que les cours du pétrole soient impactés par le contexte. Les tensions sont fréquentes dans la zone et débouchent systématiquement sur une hausse du prix du baril (Brent).

A l’inverse, le relâchement des tensions signifie une baisse des cours. Sur un mois, le baril a progressé de 5 $ et la hausse pourrait se poursuivre. Néanmoins, les plus hauts de 2008 – 145 $ – sont encore loin. Le cours actuel se situe même en dessous de celui de mi-février.

La hausse des cours est-elle seulement liée au contexte géopolitique ?

Si l’on regarde la tendance du marché en dehors des tensions géopolitiques, on remarque qu’elle est stable depuis environ deux ans. Le Brent oscille entre 100 et 120 $. Selon l’actualité au Moyen-Orient, c’est au jour le jour que la volatilité peut être observée. Pas sur une plus longue période.

Quels scénarios se dégagent-ils à court-moyen terme ?

Trois scénarios peuvent se concevoir aujourd’hui autour de la situation syrienne :

  • un envenimement : en cas de conflit déclaré, d’intervention américaine, de réaction de l’Iran, les cours du pétrole augmenteraient fortement. Le Brent pourrait dépasser son niveau le plus haut de 2008.
  • un règlement pacifique : en cas de disparition des tensions, il se produirait vraisemblablement un dégonflement de la prime de risque liée à la situation syrienne et le Brent retomberait vers 105 $. Une baisse plus prononcée semble improbable en raison des autres sources de tension de la région – Lybie, Iran et Egypte notamment.
  • une évolution intermédiaire (scénario le plus vraisemblable à court terme) : en cas de poursuite des discussions sans avancée notable, le prix du baril devrait continuer d’osciller autour des niveaux actuels de 110-112 $.

Comment aborder ce marché spécifique au regard de cette analyse ?

Si l’investisseur particulier a une forte conviction sur l’évolution des tensions entre la Syrie, la Russie et les Etats-Unis, il peut toujours la jouer ! Mais ce type d’événements est par nature très imprévisible. Il semble très risqué de vouloir s’exposer sur ce marché dominé par la spéculation. C’est un marché de tensions, pas un marché de tendance. Face à de telles perturbations géopolitiques, l’analyse technique perd de sa valeur.

En prenant de la hauteur par rapport à cette zone géographique agitée, on voit qu’il est plus pertinent de jouer les sociétés qui bénéficient des niveaux de cours élevés sans pâtir des agitations au Moyen-Orient. C’est le cas de sociétés pétrolières ou liées à l’industrie pétrolière, mais dont les actifs sont situés en Europe, en Amérique du Sud ou du Nord par exemple.

Propos recueillis par Nadège Bénard 

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