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Key’Lib: l’auto-partage se lance en Bourse

Key’Lib: l’auto-partage se lance en Bourse




La start-up Key’Lib veut se positionner comme un acteur incontournable de la location de voitures en libre-service. Pour financer son développement, la société s’introduit sur la Bourse des PME de croissance Alternativa. C’est à cette occasion que nous avons rencontré Henri Bacquet, co-fondateur et directeur général de Key’Lib.

Henri Bacquet, vous êtes le directeur général de Key’Lib. En quoi consiste votre activité ?

Key’Lib est une start-up indépendante qui offre un service d’auto-partage. Nous sommes nés en octobre 2009 pour servir les étudiants parisiens du campus de l’École Normale Supérieure de Cachan dans le Val-de-Marne. Nous comptions alors trente utilisateurs. Un an plus tard, nous nous sommes étendus aux campus de Polytechnique, HEC, Supélec et Centrale.

Ensuite, pour répondre à une demande de plus en plus forte à Paris, non seulement de la part des étudiants mais aussi du grand public, nous avons lancé en mai 2011 l’offre Key’Lib au grand public parisien.

Le grand public représente aujourd’hui plus de 60% de notre clientèle. Nous avons aujourd’hui 19 stations et plus de 1200 utilisateurs.

Pour quelles raisons vous introduisez-vous sur Alternativa ?

Nous cherchons à lever 350 000€ à travers l’émission de 48 611 actions ordinaires, au cours d’introduction de €7,20 par titre. Cet argent servira à financer notre expansion.

Key’Lib veut profiter de l’engouement actuel pour l’auto-partage en Ile-de-France. Le potentiel de croissance du marché est immense. Le cabinet de conseil en stratégie Frost & Sullivan estime que le nombre d’utilisateurs devraient être multiplié par six d’ici l’année 2015.

Nous voulons continuer sur les campus universitaires, où nous prévoyons d’ouvrir cinq Key’Lib supplémentaires en 2013. Nous irons aussi renforcer notre maillage de stations à Paris et sa banlieue.

Nous devons aussi améliorer nos taux d’occupation. A partir de janvier sera lancée une nouvelle tarification pour l’utilisation en semaine, de 8h à 18h, axée sur les professionnels. Notre système est déjà très prisé en soirée et pendant le week-end, mais pendant la journée de semaine nos voitures sont encore peu utilisées. L’idée est donc d’attirer une clientèle qui utilise les voitures dans ces heures-là. Ce sont les professions libérales et les petites sociétés qui ne disposent pas de leur propre flotte de véhicules.

Finalement, nous devons renforcer notre budget marketing pour avoir plus de visibilité et recruter de nouveaux utilisateurs. C’est aussi en ajoutant des voitures qu’on trouve des clients : on ambitionne multiplier par plus de dix la taille de notre parc de voitures.

Notre chiffre d’affaires est de 144 000 euros pour 2012 et nous prévoyons une forte croissance pour les prochaines années : 260 000€ en 2013, 592 000€ en 2014, 1,3 million d’euros en 2015 et 1,6 million d’euros en 2016.

Quels sont vos arguments pour convaincre les investisseurs ?

Premièrement, l’auto-partage est un marché en plein essor. Les gens se tournent plus à l’usage des choses qu’à sa propriété. Entre les frais de parking, les assurances et l’entretien, on estime à 5200€ le coût annuel d’une voiture à Paris. C’est un lourd budget et les Parisiens ont donc de moins en moins de voitures. Mais leur besoin de mobilité est tout aussi important! C’est une profondeur de marché immense et c’est justement là où nous sommes positionnés.

Deuxièmement, nous avons un bel avantage concurrentiel. Nous jouissons d’un quasi-monopole sur les campus universitaires, avec des contrats d’exclusivité avec chacun d’eux.

Par rapport à nos concurrents grand public, notre avantage est surtout tarifaire (à partir de 2,50€/heure). L’offre concurrente d’Autolib’, par exemple, est destinée aux très courts trajets. La durée moyenne d’utilisation d’Autolib’ est de 40 minutes. Pour Key’Lib, elle est de 6 à 8 heures. Les gens se servent de nos voitures pour se rendre en grande banlieue. Ils la prennent pour la journée, pour faire des courses encombrantes, etc. Nous ne sommes donc pas en concurrence frontale avec Autolib’. Notre offre est complémentaire.

Nous disposons depuis avril 2011 du label “Paris Autopartage”. Ce label nous permettra à terme d’avoir des places sur la voirie parisienne, ce qui donnera à Key’Lib une plus forte visibilité.

Troisième argument, notre modèle économique est simple. On a peu de coûts fixes et de faibles coûts d’exploitation. Nos voitures sont en leasing, les parkings et les assurances sont payées au mois. Tout cela rend notre modèle très flexible. On peut facilement augmenter et réduire la voilure sans nuire à la rentabilité du modèle.

Dernier argument, nous sommes le dernier acteur indépendant de l’auto-partage à Paris. Tous nos concurrents appartiennent déjà à de grands groupes. A terme, des acteurs internationaux pourraient être intéressés pour nous acheter. Key’Lib doit encore grossir pour que ce soit intéressant, mais c’est un des attraits de la société.

Propos recueillis par Teresa Marques


Key’Lib: l’auto-partage se lance en Bourse

Via son introduction sur Alternativa, la Bourse européenne des PME de croissance, Key’Lib souhaite lever 350 000€, à travers 48 611 actions ordinaires émisses à 7,20€. La période de souscription est du 03/12/2012 au 28/12/2012.

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.