Livret Rentabilis de Monabanq sans risque à 5% pendant 3 mois*
L’interdiction de la vente à découvert n’enraye pas la chute des cours

L’interdiction de la vente à découvert n’enraye pas la chute des cours




Madrid, Bruxelles, Rome et Paris ont choisi d’interdire les ventes à découvert sur certaines valeurs, dans le but de stopper la chute des cours. En France, cette interdiction concerne 11 valeurs, toutes des financières.

Rappel : le mécanisme de la vente à découvert

La technique dite de la “vente à découvert” permet de vendre (“shorter”, dans le jargon) un actif que l’on a emprunté (et donc qu’on ne détient pas), en vue de l’acheter plus tard à un cours plus bas, afin de dégager une plus-value. Il va sans dire que dans le contexte actuel des marchés actions, cette technique peut être très lucrative.

La vente à découvert bouc émissaire de la chute des cours

Si le choix a été fait de supprimer au moins temporairement les ventes à découvert, c’est parce qu’on les accuse de déstabiliser les marchés et d’accroître la volatilité. La chute de 15% la semaine passée de l’action de la Société Générale a servi d’illustration parfaite de la malfaisance de la vente à découvert qui, couplée à une rumeur, peut précipiter la chute des cours.

L’interdiction de la vente à découvert n’empêche pas la chute

Tout d’abord, après une courte accalmie, on remarque que l’absence de ventes à découvert n’a pas enrayé le plongeon des valeurs financières. Face à l’aversion au risque qui prévaut actuellement, les valeurs présentant trop peu de visibilité et trop de risque (comme c’est le cas pour les financières) chuteront quand même. L’interdiction de la vente à découvert ne peut, au mieux, que rendre la chute moins vertigineuse.

Pour autant, cette interdiction n’est qu’un palliatif, et ne résout en rien les vrais problèmes des entreprises sous-jacentes. A ce titre, cette mesure ne peut être que temporaire. Le plongeon du titre de la Société Générale avait été imputé aux vendeurs à découvert. Hier jeudi, l’interdiction de la vente à découvert n’a pas empêché le titre de perdre encore 12% en plus bas de séance !

Une mesure principalement psychologique

En 2009 l’AMF elle-même reconnaissait que l’impact de ces décisions exceptionnelles était limité. Effectivement, l’effet est plutôt d’ordre psychologique, puisqu’on peut quand même profiter de la baisse d’un titre, sans recourir à la ventre à découvert, et sans détenir l’actif sous-jacent, grâce à des produits dérivés comme les options ou les CFDs.

De la même façon, si l’ordre passe par une chambre de compensation autre que française, alors il est plus difficile à être encadré. Cet éclatement des marchés et l’absence de règles communes inquiétaient déjà l’AMF en 2009.

Conclusion

L’interdiction des ventes à découvert ne semble pas soutenir les cours pour l’instant. Cette mesure inefficace a été ressortie des cartons par les autorités, alors même qu’elle avait déjà montré ses limites pendant la crise des subprimes.

Thomas Jeulin