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Les 7 traders les plus sulfureux de ces dix dernières années

Les 7 traders les plus sulfureux de ces dix dernières années




Ils ont pour points communs d’avoir tutoyé les sommets de la finance, d’avoir joué avec des milliards de dollars et d’être français ou britannique.

Portraits de ces 7 traders

Sylvain Duport,  « Monsieur 80 00% »

C’est lors du concours Trophée de la Bourse organisé par le mensuel Capital en 2004 que Sylvain Duport s’est fait connaître. Un concours où chaque participant débute avec 1 500€ et dispose de 6 mois pour réaliser la plus grosse plus-value.
En seulement quatre mois, ce Français de 26 ans réalise une performance de +4 000 % avant de terminer la compétition à 3 035 %. Une performance spectaculaire qui lui a permis d’empocher une récompense 100 000€ et qui lui a valu son surnom de « génie de la finance ». En 2005, il participe une nouvelle fois au concours et réalise une performance de +5 000%.
Sylvain Duport gère aujourd’hui un portefeuille chez Boussard et Gavaudan et possède un portefeuille personnel qui a dépassé le million d’euros.

Bruno Iksil, dit la « baleine de Londres »

En 2012, Bruno Iksil, trader de la banque américaine JP Morgan prend une position colossale de 100 milliards de dollars sur les credit default swaps (CDS) de 121 entreprises américaines. L’énormité de sa position suffit à elle seule à faire décaler les cours. JP Morgan, qui n’a pas la réputation d’être une banque-casino, opte pour la discrétion et fait savoir que les activités de son bureau de Londres sont bien destinées à la couverture de son portefeuille de prêts, et que les positions prises le sont en toute connaissance de cause.

Cependant, en 2013, la banque américaine a accepté de verser plus de 920 millions de dollars d’amendes à plusieurs régulateurs bancaires américains et un britannique, et reconnu des violations de la loi dans ce dossier qui l’a conduite en 2012 à enregistrer quelque 6 milliards de dollars de pertes de trading.
Bruno Iksil ne sera pas poursuivi. En revanche, le Sénat américain a publié un rapport sur la perte de trading de JP Morgan Chase dans lequel il s’en prend violemment à Jamie Dimon, le PDG de la banque.

Monsieur Sarao, « le trader solitaire »

À en croire la justice américaine, qui réclame son extradition, il est l’une des personnes responsables du « flash crash », cette soudaine et inexpliquée chute de la Bourse américaine le 6 mai 2010.
Après des études au lycée local, il étudie à l’université londonienne de Brunel puis travaille chez un courtier. En 2009, il se met à son compte, travaillant et vivant chez ses parents, dans la banlieue modeste de Londres.

M. Sarao jouait à la Bourse de Chicago les « E-Mini », des produits dérivés qui permettent de parier sur la valeur future du S&P 500. Il plaçait d’énormes ordres d’achat ou de vente avant de les annuler au dernier moment, poussant ainsi artificiellement à la hausse ou à la baisse le marché des E-Mini, en fonction de ses positions du moment, et empochait la différence. C’est ce que l’on appelle le « spoofing ». Ce jour-là, le Dow Jones a inexplicablement perdu 9 % en quelques minutes, avant de rebondir aussi rapidement, affolant les marchés au passage.

La Haute Cour de justice britannique a refusé en mai dernier sa demande de libération sous caution, en attendant son procès en extradition vers les Etats-Unis. Est-il crédible que les activités du trader solitaire d’Hounslow aient pu avoir un tel retentissement sur les marchés ? Pourquoi cette action en justice est-elle lancée cinq ans après les faits ? Et surtout, pourquoi Monsieur Sarao est le seul trader poursuivi en justice dans le cadre du « flash crash » ?  Le long procès qui s’annonce devrait permettre de répondre à ces questions.

Tom Hayes, alias « Rain Man »

Tom Hayes est l’homme par qui est arrivé le scandale de la manipulation du Libor. Ex-trader des banques UBS et citigroup, il doit son surnom de « Rain Man » à  son air taciturne et son tempérament solitaire.

Il fut en 2013 le premier inculpé au Royaume-Uni dans cette affaire de conspiration entre traders d’une dizaine de grandes banques de par le monde, visant à fausser le calcul du Libor, qui sert d’étalon pour les 350 milliards de dollars (261 milliards d’euros) de produits financiers qui s’échangent chaque jour. Son procès pour s’est ouvert le 26 mai dernier à Londres et doit durer jusqu’à début août.

Fabrice Tourre, alias « Fabulous Fab »

Entré chez Goldman Sachs à 22 ans, Fabrice Tourre est recruté par la banque pour ses compétences mathématiques exceptionnelles. Aussi brillant que narcissique, le trader français se fait surnommer « Fabulous fab ».

Il reçoit un jour une plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC) qui l’accuse d’avoir escroqué les clients de la banque en 2007.  On lui attribue la paternité d’ « Abacus », produit financier qui contient des crédits immobiliers subprimes. Dans le même temps qu’il conseille à ses clients d’acheter Abacus, il prend position sur la baisse du marché immobilier américain, sans jamais être inquiété par sa hiérarchie. Dans des emails personnels rendus publics par l’enquête de la SEC, Fabrice Tourre qualifie Abacus de « monstruosité » et prédit l’effondrement du marché de l’immobilier.

Après un accord avec la SEC, Goldman Sachs acquitte une amende de 550 millions de dollars, lâchant son « Fabulous Fab ». Sa licence d’opérateur lui est retirée. Il ne travaille plus dans la firme, tout en étant cependant salarié, Goldman Sachs prenant également à sa charge ses frais d’avocat. Il touche ainsi 738 000 dollars en 2010. Fin 2011, Goldman Sachs le place en congé sans salaire, sans pour autant cesser de prendre en charge ses frais d’avocat. Le 21 mars 2012, la SEC indique que Fabrice Tourre est résident de Kigali, au Rwanda. Pour le New York Times, il y est alors en mission humanitaire : il affirme vouloir améliorer le rendement de la culture de café.  Le procès, où il plaide non coupable après avoir refusé une transaction, s’ouvre le 15 juillet 2013 ; La Tribune le qualifie de « procès le plus emblématique de la crise financière de 2008 ». Sa défense reste financée par Goldman Sachs, mais son supérieur hiérarchique Jonathan Egol (devenu directeur général) et sa subordonnée Gail Kreitman témoignent tous deux en affirmant que Fabrice Tourre était seul aux commandes d’Abacus.

Le jury le juge coupable de six chefs d’accusation sur sept, dont celui de fraude boursière. Il devra s’acquitter d’une amende d’un peu plus de 825 000 dollars. Il commence un doctorat d’économie à l’université de Chicago où il deviendra en 2014 chargé du cours d’« Éléments d’analyse économique ».

Boris Picano-Nacci, dans l’ombre de Kerviel

En octobre 2008, le trader de la Caisse d’Epargne Boris Picano-Nacci fait perdre à sa banque 750 millions d’euros. La perte du trader est causée par des positions très risquées sur des dérivés actions, prises sans l’aval de sa hiérarchie. Picano-Nacci, qui sous-estime alors l’ampleur de la crise, spécule sur la hausse des marchés et ne couvre que partiellement ses positions. Son anticipation ne se réalise pas.

Poursuivi pour abus de confiance, Boris Picano-Nacci avait été condamné, en janvier 2013 et en première instance, à 2 ans de prison avec sursis ainsi qu’à rembourser intégralement le montant de la perte que lui attribuait la banque, devenue membre du groupe BPCE. Il a fait appel de cette condamnation mais s’est finalement désisté à l’ouverture de son procès. Selon des informations de presse, le trader aurait conclu un accord avec son ancien employeur, prévoyant le désistement du trader et le renoncement, pour la banque, à être indemnisée.

Jérôme Kerviel, le trader sans génie

En janvier 2008, le nom de ce trader français de la Société Générale est l’un des plus recherchés sur Google. Et pour cause, Jérôme Kerviel vient de faire perdre 7,1 milliards d’euros à sa banque.
La perte est causée par d’énormes positions sur les futures sur indices européens ouvertes durant l’année 2007. Kerviel a des positions de près de 60 milliards, soit 1,8 fois le montant des fonds propres de sa banque. Une chute brutale du CAC40 de 8% en 3 jours l’entraîne à la perte.

Victime d’un lynchage médiatique, Jérôme Kerviel est à ce jour l’auteur de la plus grosse perte de trading. En octobre 2010, il est condamné à payer 4,9 milliards d’euros de dommages à la Société Générale.

Aujourd’hui, toute l’affaire repose sur cette zone d’ombre : la Société Générale était-elle au courant des agissements de son trader ? En effet, La plainte contre X pour escroquerie au jugement déposée par l’ancien trader de la Société Générale pourrait éclairer l’affaire sous un nouveau jour. Jérôme Kerviel a saisi la commission de révision pour faire annuler sa condamnation en s’appuyant sur le témoignage de la commandante de police, qui estime que la Société générale ne pouvait qu’être au courant des agissements de Kerviel, De son côté, la banque signe et persiste : « «L’affaire liée aux agissements frauduleux de Jérôme Kerviel remonte maintenant à plus de sept ans et a fait l’objet de plusieurs décisions de justice qui ont toutes reconnu la culpabilité pénale exclusive de Jérôme Kerviel», indique la Société générale.

En mars 2014, la Cour de cassation a confirmé la condamnation de Jérôme Kerviel à une peine de cinq années d’emprisonnement, dont trois ans ferme, pour abus de confiance, manipulations informatiques, faux et usage de faux. Les hauts magistrats avaient également nommé plusieurs responsables, dont la Société générale, en cassant les dispositions civiles qui condamnaient l’ancien trader à rembourser l’intégralité du préjudice subi par la banque, soit 4,9 milliards d’euros.
En théorie, la justice a donc tranché définitivement sur ce dossier. Mais la plainte pour escroquerie au jugement déposée par l’ancien trader de la Société générale pourrait changer la donne. Affaire à suivre donc !

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